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Les cafards ont la nausée le mardi soir
+4
Sylvie
léo
Myrrha-El
LCbeat
8 participants
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
Page 1 sur 1
Les cafards ont la nausée le mardi soir
La lune à demi dans la zone échoïque
comme la stridulation presque muette des angoisses
du jeu à double tour hurlé sous la moitié de l'autre
le chacal mélancolique rumine des vers à soi d'elle
pesanteur de l'ivresse, incubation de la source et de la racine
baise-moi, criait-il, enfonce-moi ta langue dans le soufflet
mais crier pourquoi, crier à quoi bon, à qui se fait la malle
à qui se fait belle pour décupler la mouvante latence ?
les berceuses sont des cynismes autocratiques
les berceuses sont des bleus ouverts sous la voie lactée
de belles terriblement douloureuses
j'enjoins à la complainte du misérable, la morsure du sable liquide
ces mots qui ne coulent plus, qui s'effondrent comme l'eau plaintive
des soirées d'outre-perd
ces mots qui s'enchâssent comme des clébards écumant de rage
et de dépositions glaireuses
ces mots, ces mots d'antan, qu'on ne dit plus qu'à la plaie béante
sur le sol tamisé de nos rêves défoncés
un jour, dit le cafard, j'ai ouvert par inadvertance la porte du mystère
j'ai bu à la fontaine des pucelles automatisées, je leur ai soufflé quelques paroles
comme des mains suant d'avoir trop cru en la possibilité d'écrire
un jour, dit le cafard, la porte du mystère a claqué des doigts
et j'ai fini la nuit, perdu, avec le cœur écrasé par les balises surtaxées
la lune se voile dans le vent
fermant ses yeux comme des illuminations silencieuses
les stores baissés ne laissent alors plus passer qu'une lumière inadéquate
l'insubmersible est un recueil de naufragés
où la pieuse distanciation ne permet plus que la volupté du vide
où l'on cherche ses pieds dans un nuage
comme un cafard bleu et innocent
les cafards ont la nausée le mardi soir
Re: Les cafards ont la nausée le mardi soir
Une impression douloureuse d'incursion dans un monde inconnu de moi et en même temps des mots qui m'entraînent dans une rêverie mélancolique.
J'aime beaucoup:
"des mains suant d'avoir trop cru en la possibilité d'écrire"
ces mots qui ne coulent plus, qui s'effondrent comme l'eau plaintive
des soirées d'outre-perd
Myrrha
J'aime beaucoup:
"des mains suant d'avoir trop cru en la possibilité d'écrire"
ces mots qui ne coulent plus, qui s'effondrent comme l'eau plaintive
des soirées d'outre-perd
Myrrha
Myrrha-El- MacaDeb
- Messages : 17
Date d'inscription : 01/09/2011
re
Oui cette intuition du cafard est bien menée. De bout en bout, ça monte en puissance.
de belles terriblement douloureuses
j'enjoins à la complainte du misérable, la morsure du sable liquide
ces mots qui ne coulent plus, qui s'effondrent comme l'eau plaintive
des soirées d'outre-perd
ces mots qui s'enchâssent comme des clébards écumant de rage
et de dépositions glaireuses
ces mots, ces mots d'antan, qu'on ne dit plus qu'à la plaie béante
sur le sol tamisé de nos rêves défoncés
de belles terriblement douloureuses
j'enjoins à la complainte du misérable, la morsure du sable liquide
ces mots qui ne coulent plus, qui s'effondrent comme l'eau plaintive
des soirées d'outre-perd
ces mots qui s'enchâssent comme des clébards écumant de rage
et de dépositions glaireuses
ces mots, ces mots d'antan, qu'on ne dit plus qu'à la plaie béante
sur le sol tamisé de nos rêves défoncés
léo- MacadAccro
- Messages : 1224
Date d'inscription : 25/03/2010
Age : 40
Localisation : Nord
Re: Les cafards ont la nausée le mardi soir
Il m'était impossible de ne pas laisser une trace sur ce petit "bijou" !
Quel texte, quelle puissance dans la recherche de tes images.
Je te retrouve au coeur de ta poésie, celle qu'on mâche, celle qu'on vit, celle qui saoule mais d'une ivresse qu'on redemande.
YES ! YES ! YES
Quel texte, quelle puissance dans la recherche de tes images.
Je te retrouve au coeur de ta poésie, celle qu'on mâche, celle qu'on vit, celle qui saoule mais d'une ivresse qu'on redemande.
YES ! YES ! YES
Re: Les cafards ont la nausée le mardi soir
J'ai lu L.Cheat, mais je relirai avant de laisser un commentaire.
Léo parle de mots qui s'enchâssent. Je les ai perçus ainsi, c'est surprenant et intéressant car on a l'impression de suivre le fil de sa propre pensée.
Léo parle de mots qui s'enchâssent. Je les ai perçus ainsi, c'est surprenant et intéressant car on a l'impression de suivre le fil de sa propre pensée.
Carmen P.- MacadAccro
- Messages : 1525
Date d'inscription : 18/11/2009
Re: Les cafards ont la nausée le mardi soir
Très beau dernier vers pour une page remplie de mots pleins d'une force échoïque.
Cette poursuite de la volonté de dire face à l'absurdité du silence et des oreilles distraites, cette morsure des mots sur le collier de la censure apprise des balises surtaxées, cette urgence à écrire qui te caractérise, tout ce qui signe ton écriture se trouve ici.
Nilo, et c'est tant mieux.
Cette poursuite de la volonté de dire face à l'absurdité du silence et des oreilles distraites, cette morsure des mots sur le collier de la censure apprise des balises surtaxées, cette urgence à écrire qui te caractérise, tout ce qui signe ton écriture se trouve ici.
Nilo, et c'est tant mieux.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Les cafards ont la nausée le mardi soir
Une sensation d’être dans l’infiniment petit où le réel déformé par le souvenir (ou tout ce qui tourne autours du sentiment d’être), se perd et se cale à un niveau sensationnel à trois bulles, d’un genre toujours nouveau et supérieur d’une âme en bataille.
Dam.
Dam.
Re : Les cafards ont la nausée le mardi soir
De très belles images notamment lorsque tu écris :
un cafard qui nous ramène tous à notre vanité d'écrire puisque après tout à quoi bon ?
"un jour, dit le cafard, j'ai ouvert par inadvertance la porte du mystère
j'ai bu à la fontaine des pucelles automatisées, je leur ai soufflé quelques paroles"
un cafard qui nous ramène tous à notre vanité d'écrire puisque après tout à quoi bon ?
MARQUISE- MacadAdo
- Messages : 52
Date d'inscription : 22/09/2009
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
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