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Les petits pavés dorés
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Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
Page 1 sur 1
Les petits pavés dorés
Je savais que la journée serait conne. Au fond, je dois avouer que je n’avais rien voulu de mieux pour ne rien regretter. Bientôt je serai heureux de partir. Libre. Retrouver le train avant de trouver les miens ; c’est une belle fin.
Je m’imaginais prendre du plaisir à attendre la voiture sur le pas de la gare, à Fontainebleau. Mais que cette projection dans le temps ne soit pas trompeuse - c’est pour occulter tout l’ennui de cette traversée nocturne - le malheur, un vrai malheur.
Elle est où ma vignette argentée pour recevoir mon train du Far West !
L’oeil collé à la glace, au sens propre, je lorgne en bas du portail le camion bleu jaune rouge, ou blanc comme un fantôme.
Deux heures passent.
La musique trop forte, je ne l’entends plus.
L’horizon masqué.
Ne sens plus guère que le bout de mon nez : glacé.
Car il faut bouger ; je troque le carreau blanc contre la glace bullée de la chambre. Rouge ! J’ai l’air d’un clown !
Mes regards furtifs vers la porte ressemblent à des tiques.
Je sais que ça ne viendra pas de là, mon sursis, mais d’ailleurs.
Si j’avais de quoi boire pour fuir le temps pesant... la maison est à sec et mes sacs attendent trop calmement ; ils peuvent rester là cent ans, ils peuvent faire semblant... d’être des sacs ; ils peuvent être vides ou pleins - inutile fardeau. Mais non ! J’avais oublié ce qu’ils renferment : les trois parties d’une grande partie de chasse. Plus que ça : un plaidoyer pour la paix et la nature. Je me calme. Je suis heureux, contraint mais heureux. Obligé d’atteindre la Liberté Promise. Mais quand ?
N’y tenant plus d’attendre le transporteur, je filai à la cuisine pour faire des sablés.
*
(...)
Les petits pavés dorés
Ils sont plutôt gros pour des pavés ?
- Non, c’est pas vrai, pas tous. Il faut observer la perspective...
- Les petits au fond alors ?
- Oui parfaitement.
- Je prends les gros, dit-elle.
- Et moi les petits.
- Mais où on va faire ça ?
Je lui expliquais que j’avais fait ça avec les restes de beurre, d’oeufs, farine et citron pour les poissons. Et sucre.
- Tu veux qu’on arrange le parterre ?
- Pardon ? Que tu m’allonges parterre ?
- Tu vois que j’ai coupé à l’emporte pièce ; mais pas au hasard. On les arrange en parapluie, comme un parterre pavé à la parisienne.
- Ah oui ! Mais où ?
- C’est vrai qu’il ne faut pas les salir. Sur ta couchette ou sur la mienne ?
D’un commun accord, nous nous dirigeames vers les cabines, sans savoir toutefois laquelle était la plus proche et nous y pénétrâmes discrètement.
- Chut ! souffla-t-elle, faut pas réveiller le vieux qui dort.
- Qui ronfle, tu veux dire.
- Et bien tant qu’il ronflera, ça sera parfait.
On entre. Je la talonne sur l’échelle pour atteindre le haut - la couchette haut - quelle chance, on aura plus de place.
- Tu es très prévoyante, dis-je.
- Je ne sais pas mais... j’aime bien avoir de la place.
- ET moi j’aime pas trop me cogner la tête !
Il faut retrouver l’ordre de cuisson...
- Mais c’est un vrai puzzle, s’exclame-t-elle.
- Quoi de mieux pour tuer le temps !
- Et en plus, ça sent bon.
- Oui ; mais on ne goûte pas.
On s’est bien battu pendant deux heures avec les sablés-pavés, en chuchotant nos rires et nos silences réfléchis. En fait, il y avait eu deux fournées et deux sortes de pavés. Nous décidâmes que les ronds, plus gros et moins nombreux, moins dorés aussi, seraient les globes de lumière éclairant la route. Pour les faire tenir en l’air... S’il y en avait des sombres, on les placerait au fond au bout de la rue. Maintenant, on avait presque reconstitué le parterre.
- C’est quoi ce bout, dit-elle. Je suis bien sure qu’il ne va nulle part.
- C’est une chute, dis-je. On fait une carrière ?
- Carrière ? si tu veux.
- On peut faire carrière aussi, là n’dans !
- Euh...
- Ne dis rien, je sais. Tu veux les manger et après ne plus entendre parler des pavés. Tu vas vite oublier ce que c’était. >> Je dis ceci d’un ton grave, arborant un air triste qui trancha avec l’insouciante légèreté de l’histoire.
<< Non non, je n’oublierai pas, c’est promis. >>
Quand c’est simple, ça marche toujours, et c’est toujours bon et beau, comme des pavés. Et encore comme eux, ça ne fait pas long feu - mais c’est en nous, inoubliable. On n’est pas seulement nourri mais comblé, dans tous les sens du terme. Heureux. On voudra toujours retrouver ça, en vrai, et on voudra réaliser le rêve soi-même, sur la Place de son village médiéval.
Il y avait encore un peu de farine, mais pas assez pour faire les joints de sable. Le résultat était assez réaliste ma foi, tant il est vrai que souvent l’érosion les avait creusé, dessinant des croix noires à l’infini, que les esprits malveillant prenaient pour des croix gammées.
Pour finir le tableau, ça et là, quelques grains de sucre en poudre miroitant sous la loupiote.
<< Dam tu rêves, réveille-toi, on est arrivé >> dit une voix douce dans le sommeil ; la voix douce et intime d’une femme réveillant son enfant. Le train bougeait encore. La porte s’ouvrit brusquement et la lumière pénétra dans la cabine, tandis qu’une voix d’automate indécrottable cria : “Réveil là-n’dans, nous arrivons”. C’était sans charme aucun, presque moqueur, on était arrivé.
*
(play back)
Dernier sursaut (au guichet de la gare pour changer mon billet)
- ... Et comment je fais si je veux acheter un billet, si je veux prendre le train ? - Vous le prendrez demain. On ne fait plus les réservations à c’t’heure-là ! - Eh bien merde alors ! La SNCF, c’est toujours possible ! Pas étonnant que vous soyez en déficit de 175 milliards ! 175 milliards t’imagines ?
Là, je sorts ma carte d'identité ; je me surpris à parler comme l’entrepreneur à ses melons d’ouvriers, mais en anglais bien-sûr, politesse oblige.
Il y a un néni dans l'air
--------------------
Et pourtant, ce sont des choses qui arrivent. Se faire avoir comme un débutant, même après tant d’années d’expérience !
Aujourd’hui, j’étais un touriste amateur, celui qui chasse les castagnoles le long d'un tombant.
- Mais que s’est-il passé ? On a entendu...
- Rien. Il ne s’est rien passé du tout. Dormez. >>
Je sortis de la cabine non sans jeter un oeil à ma copine, oeil qu’elle me rendit bleu ciel. J’étais aux z’anges. Un héros comblé.
- Eh bien, si t’avais été là, je lui dis quand elle leva la tête du puzzle, t’aurais bien rigolé ! >>
-------
Dans le couloir, il y avait la jolie fille brune à la fenêtre. Elle arborait un Walkman. Je lui tends le paquet de feuilles manuscrites.
- Tu as de la chance, tiens ! (elle regarde, intriguée d'abord et perplexe ensuite...
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Ma fêtE
vaut bien
la leur
Au lecteur,
Il y a un néni dans l’air !
-------------
Et pourtant, ce sont des choses qui arrivent. Se faire avoir comme un débutant, même après tant d’années d’expérience !
Aujourd’hui, j’étais un touriste amateur, celui qui chasse les sévices infinis - histoire de lui éviter tout déchirement à la séparation. Le rêve porte en secret…
-------------
Elle est d’une tristesse cette cassette ! En plus, je l’assimile à des faits déplorables. << It’s a tragedie >> ; et le pire, peut-être, c’est que je souris en y repensant !
Si je me frotte les yeux qui me piquent, c’est qu’ils refusent de s’ouvrir avant le départ, en ce matin gris de Novembre. J’ai monté le son pour faire couler des larmes, réveiller les voisins, alerter le monde de ma détresse... Voilà, en attendant les déménageurs de tableaux, dans quel état d’esprit j’étais. Seul dans l’attente, cloué ici, comme on attend une fille - comme on attend beaucoup. Je sais que bientôt les jeux seront fait, fille ou pas, car ce n’est plus de mon ressort... La responsabilité s’arrête là où il tombe des gouttes, où le ciel se couvre, où le soleil ne brille plus, se voile, où il ne brûlera plus jamais pareil. “Mais tu reviendras !”, disait celui qui restait.
<< Oui, mais je ne sais pas quand, non, je ne sais pas quand >>.
Il alluma la radio calée sur RMC, et eut l’heureuse surprise de tomber sur le jeu de “chansons croisées”, dont la cagnotte était plutôt alléchante. Mais c’était pas tant l’appât du gain, ni l’intérêt pour les chansons qu’il connaissait toutes par coeur.
Le gouvernement français avait voté une loi pour obliger les radios à passer pendant deux heures de la chanson française, pour répondre au déferlement anglais et américain sur le marché. Cette “priorité nationale” était une absurdité à mon sens, parce qu’elle était vide de sens. Autant du côté commercial que du côté artistique. Les gens étaient libres d’écouter et d’acheter ce qu’ils voulaient, je dirais même d’autant plus libres qu’on leur disait d’acheter ci ou ça ! Croit bien faire, veut bien faire. Croix de bois, croix de fer. Si j’mens, j’vais en enfer.
Par précaution, il se fit mousser deux cachets de citrate de bétaïne dans un haut verre à pastis. Et par nécessité aussi. L’odeur nauséabonde qui emplissait une partie de la pièce témoignait d'une autre urgence : sortir !
Et dire que je ne suis même pas parti !
Je suis cloué ici
comme dans un avion gris
Il y a quelques souris
Sous les cieux sans vie
Un Messie ravi
De se voir servi
Ses droits et ses zi
La loi des séries ?
Sur plateau garni.
Ses si
Laid
Cécile
a remplacé
Dire
Lecteur
Oeufs cassés
Les pieds
C’est pis
L’est reparti
Loufoque
Ses ni sénile
Sur la felouque
Du Nil.
Promène
Son tri
Lait d’aveugle
Blanc-bis
Sous la pluie.
Tri-cri-gris-gris
Coin coin coin - plus facile à dire.
Dam.
Je m’imaginais prendre du plaisir à attendre la voiture sur le pas de la gare, à Fontainebleau. Mais que cette projection dans le temps ne soit pas trompeuse - c’est pour occulter tout l’ennui de cette traversée nocturne - le malheur, un vrai malheur.
Elle est où ma vignette argentée pour recevoir mon train du Far West !
L’oeil collé à la glace, au sens propre, je lorgne en bas du portail le camion bleu jaune rouge, ou blanc comme un fantôme.
Deux heures passent.
La musique trop forte, je ne l’entends plus.
L’horizon masqué.
Ne sens plus guère que le bout de mon nez : glacé.
Car il faut bouger ; je troque le carreau blanc contre la glace bullée de la chambre. Rouge ! J’ai l’air d’un clown !
Mes regards furtifs vers la porte ressemblent à des tiques.
Je sais que ça ne viendra pas de là, mon sursis, mais d’ailleurs.
Si j’avais de quoi boire pour fuir le temps pesant... la maison est à sec et mes sacs attendent trop calmement ; ils peuvent rester là cent ans, ils peuvent faire semblant... d’être des sacs ; ils peuvent être vides ou pleins - inutile fardeau. Mais non ! J’avais oublié ce qu’ils renferment : les trois parties d’une grande partie de chasse. Plus que ça : un plaidoyer pour la paix et la nature. Je me calme. Je suis heureux, contraint mais heureux. Obligé d’atteindre la Liberté Promise. Mais quand ?
N’y tenant plus d’attendre le transporteur, je filai à la cuisine pour faire des sablés.
*
(...)
Les petits pavés dorés
Ils sont plutôt gros pour des pavés ?
- Non, c’est pas vrai, pas tous. Il faut observer la perspective...
- Les petits au fond alors ?
- Oui parfaitement.
- Je prends les gros, dit-elle.
- Et moi les petits.
- Mais où on va faire ça ?
Je lui expliquais que j’avais fait ça avec les restes de beurre, d’oeufs, farine et citron pour les poissons. Et sucre.
- Tu veux qu’on arrange le parterre ?
- Pardon ? Que tu m’allonges parterre ?
- Tu vois que j’ai coupé à l’emporte pièce ; mais pas au hasard. On les arrange en parapluie, comme un parterre pavé à la parisienne.
- Ah oui ! Mais où ?
- C’est vrai qu’il ne faut pas les salir. Sur ta couchette ou sur la mienne ?
D’un commun accord, nous nous dirigeames vers les cabines, sans savoir toutefois laquelle était la plus proche et nous y pénétrâmes discrètement.
- Chut ! souffla-t-elle, faut pas réveiller le vieux qui dort.
- Qui ronfle, tu veux dire.
- Et bien tant qu’il ronflera, ça sera parfait.
On entre. Je la talonne sur l’échelle pour atteindre le haut - la couchette haut - quelle chance, on aura plus de place.
- Tu es très prévoyante, dis-je.
- Je ne sais pas mais... j’aime bien avoir de la place.
- ET moi j’aime pas trop me cogner la tête !
Il faut retrouver l’ordre de cuisson...
- Mais c’est un vrai puzzle, s’exclame-t-elle.
- Quoi de mieux pour tuer le temps !
- Et en plus, ça sent bon.
- Oui ; mais on ne goûte pas.
On s’est bien battu pendant deux heures avec les sablés-pavés, en chuchotant nos rires et nos silences réfléchis. En fait, il y avait eu deux fournées et deux sortes de pavés. Nous décidâmes que les ronds, plus gros et moins nombreux, moins dorés aussi, seraient les globes de lumière éclairant la route. Pour les faire tenir en l’air... S’il y en avait des sombres, on les placerait au fond au bout de la rue. Maintenant, on avait presque reconstitué le parterre.
- C’est quoi ce bout, dit-elle. Je suis bien sure qu’il ne va nulle part.
- C’est une chute, dis-je. On fait une carrière ?
- Carrière ? si tu veux.
- On peut faire carrière aussi, là n’dans !
- Euh...
- Ne dis rien, je sais. Tu veux les manger et après ne plus entendre parler des pavés. Tu vas vite oublier ce que c’était. >> Je dis ceci d’un ton grave, arborant un air triste qui trancha avec l’insouciante légèreté de l’histoire.
<< Non non, je n’oublierai pas, c’est promis. >>
Quand c’est simple, ça marche toujours, et c’est toujours bon et beau, comme des pavés. Et encore comme eux, ça ne fait pas long feu - mais c’est en nous, inoubliable. On n’est pas seulement nourri mais comblé, dans tous les sens du terme. Heureux. On voudra toujours retrouver ça, en vrai, et on voudra réaliser le rêve soi-même, sur la Place de son village médiéval.
Il y avait encore un peu de farine, mais pas assez pour faire les joints de sable. Le résultat était assez réaliste ma foi, tant il est vrai que souvent l’érosion les avait creusé, dessinant des croix noires à l’infini, que les esprits malveillant prenaient pour des croix gammées.
Pour finir le tableau, ça et là, quelques grains de sucre en poudre miroitant sous la loupiote.
<< Dam tu rêves, réveille-toi, on est arrivé >> dit une voix douce dans le sommeil ; la voix douce et intime d’une femme réveillant son enfant. Le train bougeait encore. La porte s’ouvrit brusquement et la lumière pénétra dans la cabine, tandis qu’une voix d’automate indécrottable cria : “Réveil là-n’dans, nous arrivons”. C’était sans charme aucun, presque moqueur, on était arrivé.
*
(play back)
Dernier sursaut (au guichet de la gare pour changer mon billet)
- ... Et comment je fais si je veux acheter un billet, si je veux prendre le train ? - Vous le prendrez demain. On ne fait plus les réservations à c’t’heure-là ! - Eh bien merde alors ! La SNCF, c’est toujours possible ! Pas étonnant que vous soyez en déficit de 175 milliards ! 175 milliards t’imagines ?
Là, je sorts ma carte d'identité ; je me surpris à parler comme l’entrepreneur à ses melons d’ouvriers, mais en anglais bien-sûr, politesse oblige.
Il y a un néni dans l'air
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Et pourtant, ce sont des choses qui arrivent. Se faire avoir comme un débutant, même après tant d’années d’expérience !
Aujourd’hui, j’étais un touriste amateur, celui qui chasse les castagnoles le long d'un tombant.
- Mais que s’est-il passé ? On a entendu...
- Rien. Il ne s’est rien passé du tout. Dormez. >>
Je sortis de la cabine non sans jeter un oeil à ma copine, oeil qu’elle me rendit bleu ciel. J’étais aux z’anges. Un héros comblé.
- Eh bien, si t’avais été là, je lui dis quand elle leva la tête du puzzle, t’aurais bien rigolé ! >>
-------
Dans le couloir, il y avait la jolie fille brune à la fenêtre. Elle arborait un Walkman. Je lui tends le paquet de feuilles manuscrites.
- Tu as de la chance, tiens ! (elle regarde, intriguée d'abord et perplexe ensuite...
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Au lecteur,
Il y a un néni dans l’air !
-------------
Et pourtant, ce sont des choses qui arrivent. Se faire avoir comme un débutant, même après tant d’années d’expérience !
Aujourd’hui, j’étais un touriste amateur, celui qui chasse les sévices infinis - histoire de lui éviter tout déchirement à la séparation. Le rêve porte en secret…
-------------
Elle est d’une tristesse cette cassette ! En plus, je l’assimile à des faits déplorables. << It’s a tragedie >> ; et le pire, peut-être, c’est que je souris en y repensant !
Si je me frotte les yeux qui me piquent, c’est qu’ils refusent de s’ouvrir avant le départ, en ce matin gris de Novembre. J’ai monté le son pour faire couler des larmes, réveiller les voisins, alerter le monde de ma détresse... Voilà, en attendant les déménageurs de tableaux, dans quel état d’esprit j’étais. Seul dans l’attente, cloué ici, comme on attend une fille - comme on attend beaucoup. Je sais que bientôt les jeux seront fait, fille ou pas, car ce n’est plus de mon ressort... La responsabilité s’arrête là où il tombe des gouttes, où le ciel se couvre, où le soleil ne brille plus, se voile, où il ne brûlera plus jamais pareil. “Mais tu reviendras !”, disait celui qui restait.
<< Oui, mais je ne sais pas quand, non, je ne sais pas quand >>.
Il alluma la radio calée sur RMC, et eut l’heureuse surprise de tomber sur le jeu de “chansons croisées”, dont la cagnotte était plutôt alléchante. Mais c’était pas tant l’appât du gain, ni l’intérêt pour les chansons qu’il connaissait toutes par coeur.
Le gouvernement français avait voté une loi pour obliger les radios à passer pendant deux heures de la chanson française, pour répondre au déferlement anglais et américain sur le marché. Cette “priorité nationale” était une absurdité à mon sens, parce qu’elle était vide de sens. Autant du côté commercial que du côté artistique. Les gens étaient libres d’écouter et d’acheter ce qu’ils voulaient, je dirais même d’autant plus libres qu’on leur disait d’acheter ci ou ça ! Croit bien faire, veut bien faire. Croix de bois, croix de fer. Si j’mens, j’vais en enfer.
Par précaution, il se fit mousser deux cachets de citrate de bétaïne dans un haut verre à pastis. Et par nécessité aussi. L’odeur nauséabonde qui emplissait une partie de la pièce témoignait d'une autre urgence : sortir !
Et dire que je ne suis même pas parti !
Je suis cloué ici
comme dans un avion gris
Il y a quelques souris
Sous les cieux sans vie
Un Messie ravi
De se voir servi
Ses droits et ses zi
La loi des séries ?
Sur plateau garni.
Ses si
Laid
Cécile
a remplacé
Dire
Lecteur
Oeufs cassés
Les pieds
C’est pis
L’est reparti
Loufoque
Ses ni sénile
Sur la felouque
Du Nil.
Promène
Son tri
Lait d’aveugle
Blanc-bis
Sous la pluie.
Tri-cri-gris-gris
Coin coin coin - plus facile à dire.
Dam.
Dernière édition par Dam le Ven 23 Sep - 16:40, édité 2 fois (Raison : ajout d’un ‘court passage’ vers la fin.)
Re: Les petits pavés dorés
C'est un peu log, mais il suffit de prendre le temps de prendre ce train.
pour ceux que le voyage rebuterait je vous livre un secret, perdu quelque part sans ces lignes
Je sortis de la cabine non sans jeter un œil à ma copine, œil qu’elle me rendit bleu ciel.
Pour trouver ce trésor il vous suffit de lire, de prendre ce train, de faire le voyage de Dam, de croquer ces sablés, de combler les espaces entre les pavés...
Et d'avoir l'impatience de celui qui s'en va.
Nilo, toujours plus loin.
pour ceux que le voyage rebuterait je vous livre un secret, perdu quelque part sans ces lignes
Je sortis de la cabine non sans jeter un œil à ma copine, œil qu’elle me rendit bleu ciel.
Pour trouver ce trésor il vous suffit de lire, de prendre ce train, de faire le voyage de Dam, de croquer ces sablés, de combler les espaces entre les pavés...
Et d'avoir l'impatience de celui qui s'en va.
Nilo, toujours plus loin.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Les petits pavés dorés
Merci Nilo de ton commentaire. Je viens d’ajouter un court passage qui m’avait échappé, ce qui rallonge encore ce texte - malgré tout - ‘court’. (Mais j’y tenais).
Dam, voyage en cours...
Dam, voyage en cours...
Re: Les petits pavés dorés
A lire, au cas où on fait partie de ceux qui ont pris ce train dans un vrai train, dans un coin de wagon restaurant gris comme un avion en dégustant au choix un sandwich-SNCF au goût de cellophane, ou un paquet de sablés bretons.
franskey- MacadAccro
- Messages : 599
Date d'inscription : 23/03/2011
Re: Les petits pavés dorés
je me suis un peu perdu dans ce texte mais avec plaisir.
mais je n'ai pas su trouver un centre autour duquel graviter
un choix délibéré peut-être de nous perdre
?
mais je n'ai pas su trouver un centre autour duquel graviter
un choix délibéré peut-être de nous perdre
?
marc- MacadAccro
- Messages : 787
Date d'inscription : 03/09/2009
Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
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