Communions

Communions

Comment demander patience à un Homme qui a toute sa vie trimé, et qui arrive à l'âge difficile où tout ça doit être du passé, et il faut aller de l'avant - comment faire ?
Ils sont arrivés.
Je suis parti ventre à terre…
- Oui, je comprends bien qu'il puisse y avoir de l'amour après tout. Toute une histoire !
Pour moi, vois-tu, c'est la seule fille au monde avec qui je peux enfin partager tout ça. (Il montre avec un balancement de tête automatique - comme un balancier mécanique - la peinture punaisée au mur lambrissé), puis il lance un coup d'oeil vifébrillant pour surprendre le temps qui court.
Il poursuit : "Il y aura bien toi aussi - ma soeur…
Restons frère et soeur sans outrage à la pudeur des moeurs - et à la pruderie des lois !
Communion derrière… Communion mon cul !
Je n'aurais regretté que toi dans mon départ.
Mais continuons, si tu veux, notre communion secrète ; avant que le balancier automatique de ma tête ne reprenne et ne donne du bleu à ma barbe.
Nous étions sur nos aventures respectives et respectueuses.
Vrai que cela nous donne du ressort !
Vrai aussi que cela dérange, et pour peu qu'on retombe mal… Parce qu'on est déjà tombé, hein ?
... Et bien tombés…
- Mais après, qu'est-ce qu'il y a à faire ?
Moi j'écris, j'écris sans cesse, mais toi - Parle-moi un peu…
Non bein rien… C'est vrai qu'c'est dur.
- Dis-moi ce que tu penses vraiment.
Non… C'est rien…
- Sans que je n'ai rien à te dire ?…
Oui !
- Tu me pousses, et bien voilà - n'es-tu donc pas heureuse pour moi ?
Il vit son visage s'illuminer.
- Ca va, dit-il ; j'ai là toute la réponse qu'il me fallait.
Puis, il pensa : "encore une peinture que je ne ferai pas !"
Cette lumière !
Elle est belle d'accord, mais ne durera pas ; la vie est dure, et en plus elle est absente… et si loin !
Il faudra réveiller l'inconscient…
Elle est unique.

*

Elle m'a laissé, n'en parlons plus. Toujours ce même sous-main classé "X", et dans la tête les fantasmes de ma belle. Toujours… Mais heureux de retrouver les miens - mes soeurs, mes chers - sans qui, vous ne me liriez pas ce soir… Et Paris.
Heureux, si vous saviez, de ce que j'ai fait et de ce qui m'attend… de voir, de faire, de vivre.
Oublier l'instant pire pour sourire…
"Mais comment… Comment fais-tu ?" - me direz-vous peut-être ; et bien.. je ne sais pas - "Tu le sais… On le sait, tous ça ; on l'sait !"
- Alors, qu'attendez-vous donc de moi ?
… Que je me taise ; que je m'arrête.. on m'a déjà arrêté - une fille - Ma Belle !

Alors regardez-moi sans me voir - écoutez-moi sans m'entendre - lisez-moi vivre…
Et regardez-vous !


Dam.

D'une mélancolie à la poésie,
D'une main à la peinture,
D'une vieillesse aux souvenirs
D'un texte à Dam

J'ai bien aimé lire ce texte qui me fait penser au nombre de fois où nous parlons seul à nos regrets?

Ben je vois que ça ne se bouscule pas au portillon ici!

Dommage car vous loupez de beaux instants de lecture et d'émotion !

Oublier l'instant pire pour sourire…
Oui, la vie est là, devant.

Nilo, La crainte du pire ne doit pas l'emporter sur l'espoir du meilleur.

Oui Nilo. Sentiment passager, sensations partagées. Toujours.

Dam, maintenant c’est toujours.

"Encore une peinture que je ne ferai pas"... Ou alors, comme pour ce balancier dans ta tête qui donne du bleu à ta barbe, une peinture que tu feras... avec des mots !

J’ai rien fait de mal donc, franskey, c’est rassurant !

Dam, me voilà rassuré...