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En décrépitude
Macadam :: MacadaTextes :: Textes courts
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En décrépitude
- En décrépitude -
Loin, haut perché dans les arbres, les platanes de Paris, du temps où je cherchais des modèles, des prostituées, homoséxuels des deux rives, étudiants en tout et pour tout... je voulais les amener à la peinture pour en finir - pour recommencer la vie.
Parce que moi, loin d'être un Modèle, je pars quand tout commence à rentrer dans l'ordre ; ça va bien pour les autres - moi ça m'irrite, commence à me gonfler, les cheveux en tombent tout seul. Il fallait partir.
C'est pour ça peut-être que ça ne s'est jamais fait, bien, comme je rêvais ; ne regrette rien pourtant, surtout pas de ne pas être allé au bout, il n'y a pas de bout - un perpétuel recommencement et des amis qui restent à force - Je ne dis pas un éternel recommencement parce que je ne suis pas seul, je ne suis pas éternel !
Ça serait peut-être bien, un éternel recommencement, contre les guerres, les haines de tout bord - je ne sais pas, là encore rien n’est arrêté, concluant à merveille, concluant à souhait, concluant à néant, concluant à nuage.. et qui dit que la pluie n'est pas un bon signe de croix, un bon présage, avec le froid et le vent complices ? L'ordre établi est précaire...
Du mauvais temps, il en faut bien, des crasses pour mieux vivre l'instant de lumière, l'été sur la plage d'Europe-Unie, ou sur les planches du Pacifique.
Mon Français, c'était l'ami des débuts ; noyé dans une solitude promise, héritée du milieu bourgeois et provincial ; elle m'aurait vidé tout à fait s'il n'y avait pas eu "Mon Français".
Comme une personne donc, Mon Français a grandi, mûri, d'une manière obligée et c'est quand il a parlé, un beau matin de mai, gris, que j'ai quitté Mon Français pour le monde...
C'est vague "Les cavaliers de mai" - il n'avait plus rien à me dire - ai-je fait l'erreur de vouloir le mûrir ? Il m'a manqué au début du monde, mais je l'avais laissé sans préavis. Nul besoin de le tuer, le détruire - au monde - pour voir qui de nous deux allait le mieux tourner ?
Lui, Mon Français, il n'avait pas de titre comme moi-même. On donne l'apparence d'être jeune, vivant et volontaire.
C'était seulement un début, et s' il a déteint sur moi, comme on prétend toujours que ça se passe ainsi, alors j'ai déteint aussi sur lui et libre à vous maintenant de suivre l'un ou l'autre.
L'histoire a commencé à Paris il y a cinq ans, je vous laisse avec Mon Français.
Mon Français m'a donc fait, comme il a défendu et imposé ma peinture. C'était le meilleur ami du monde, rêvé, fallait-il seulement prendre patience...
Ma peinture maintenant donne lieu à quelques expositions, mais c'est pour un quartier, un état. Un jour elle verra le reste du monde.
Elle fera le grand voyage comme moi, le Grand Tour (comme certains avant et d'autres après) s'il n'y a pas trop grand danger de vol - en éclats d'obus, et d'éclats de rire !
- Mais je pense qu'elle résistera à quelques orages des Dieux.
La peinture est inconnue encore de trop de monde et ça vaut bien des boîtes à lait "ouverture facile" ; même si une génération y passe, elle sera la dernière - là, maintenant, elle est guerrière avec la peinture en tête.
Pauvre fille ! ! !
J'y crois, cela, j'y crois, sérieux ! On dira qu'il a voulu sauver de la famine avec des images, mais non ! Précisément je prétends nourrir un peuple affamé et misérable avec la peinture. Cela ne peut pas faire de mal ?... Pour en sortir, il faut autre chose que des boites à lait .. il leur faut des images du monde, de rêve, de la souffrance et du luxe, du goût enfin de ce qui va dans tous les sens possibles et imaginables - le bon sens - j'ai vu des miséreux et ils ont vu la peinture. Les miens, au centre Afrique, ils ont vu, ils sont venus, ont souffert : ils ont vécu.
Cela m'aura donné un terrible élan de générosité et de créativité.
C'était donc tout ça pour du bon - il fallait leur montrer, leur rendre ce qui leur revient.
J'avais pensé perçer là-bas et relever tout un peuple de son écrasante misère et aussi pour ma reconnaissance éternelle - j'avais rêvé.
J'ai vu, j'ai cru..., j'ai préféré croire en l'homme et comme j'avais tout fait seul, j'ai craqué pour moi, avant d'avoir achevé. Pour moi, le diable n'était pas encore tué tout à fait - la bête noire !
En somme, tout ça, c'était pour du pire, tout à cause de moi !
Ce que j'ai écrit est la preuve de cette renonciation - non ! Une opération pour l'ablation du mal.
Ça n'est pas un échec, je ne suis pas seul, je crois du moins ; rendez-moi un peu du plaisir que je vous donne à balader votre femme et vos gosses aux musées le dimanche et si vous y allez seul, ça n'est que pour plus de plaisir, alors rendez-le moi doublement.
*
Au début, la peinture était comme une enfant perdue ramassée comme par égarement sur la route du port. L’égarement ne dure qu’un temps quand on est hors du temps ; et dieu sait ce qu’elle promet...
Car elle a enduré : elle a une âme.
Dam.
Loin, haut perché dans les arbres, les platanes de Paris, du temps où je cherchais des modèles, des prostituées, homoséxuels des deux rives, étudiants en tout et pour tout... je voulais les amener à la peinture pour en finir - pour recommencer la vie.
Parce que moi, loin d'être un Modèle, je pars quand tout commence à rentrer dans l'ordre ; ça va bien pour les autres - moi ça m'irrite, commence à me gonfler, les cheveux en tombent tout seul. Il fallait partir.
C'est pour ça peut-être que ça ne s'est jamais fait, bien, comme je rêvais ; ne regrette rien pourtant, surtout pas de ne pas être allé au bout, il n'y a pas de bout - un perpétuel recommencement et des amis qui restent à force - Je ne dis pas un éternel recommencement parce que je ne suis pas seul, je ne suis pas éternel !
Ça serait peut-être bien, un éternel recommencement, contre les guerres, les haines de tout bord - je ne sais pas, là encore rien n’est arrêté, concluant à merveille, concluant à souhait, concluant à néant, concluant à nuage.. et qui dit que la pluie n'est pas un bon signe de croix, un bon présage, avec le froid et le vent complices ? L'ordre établi est précaire...
Du mauvais temps, il en faut bien, des crasses pour mieux vivre l'instant de lumière, l'été sur la plage d'Europe-Unie, ou sur les planches du Pacifique.
Mon Français, c'était l'ami des débuts ; noyé dans une solitude promise, héritée du milieu bourgeois et provincial ; elle m'aurait vidé tout à fait s'il n'y avait pas eu "Mon Français".
Comme une personne donc, Mon Français a grandi, mûri, d'une manière obligée et c'est quand il a parlé, un beau matin de mai, gris, que j'ai quitté Mon Français pour le monde...
C'est vague "Les cavaliers de mai" - il n'avait plus rien à me dire - ai-je fait l'erreur de vouloir le mûrir ? Il m'a manqué au début du monde, mais je l'avais laissé sans préavis. Nul besoin de le tuer, le détruire - au monde - pour voir qui de nous deux allait le mieux tourner ?
Lui, Mon Français, il n'avait pas de titre comme moi-même. On donne l'apparence d'être jeune, vivant et volontaire.
C'était seulement un début, et s' il a déteint sur moi, comme on prétend toujours que ça se passe ainsi, alors j'ai déteint aussi sur lui et libre à vous maintenant de suivre l'un ou l'autre.
L'histoire a commencé à Paris il y a cinq ans, je vous laisse avec Mon Français.
Mon Français m'a donc fait, comme il a défendu et imposé ma peinture. C'était le meilleur ami du monde, rêvé, fallait-il seulement prendre patience...
Ma peinture maintenant donne lieu à quelques expositions, mais c'est pour un quartier, un état. Un jour elle verra le reste du monde.
Elle fera le grand voyage comme moi, le Grand Tour (comme certains avant et d'autres après) s'il n'y a pas trop grand danger de vol - en éclats d'obus, et d'éclats de rire !
- Mais je pense qu'elle résistera à quelques orages des Dieux.
La peinture est inconnue encore de trop de monde et ça vaut bien des boîtes à lait "ouverture facile" ; même si une génération y passe, elle sera la dernière - là, maintenant, elle est guerrière avec la peinture en tête.
Pauvre fille ! ! !
J'y crois, cela, j'y crois, sérieux ! On dira qu'il a voulu sauver de la famine avec des images, mais non ! Précisément je prétends nourrir un peuple affamé et misérable avec la peinture. Cela ne peut pas faire de mal ?... Pour en sortir, il faut autre chose que des boites à lait .. il leur faut des images du monde, de rêve, de la souffrance et du luxe, du goût enfin de ce qui va dans tous les sens possibles et imaginables - le bon sens - j'ai vu des miséreux et ils ont vu la peinture. Les miens, au centre Afrique, ils ont vu, ils sont venus, ont souffert : ils ont vécu.
Cela m'aura donné un terrible élan de générosité et de créativité.
C'était donc tout ça pour du bon - il fallait leur montrer, leur rendre ce qui leur revient.
J'avais pensé perçer là-bas et relever tout un peuple de son écrasante misère et aussi pour ma reconnaissance éternelle - j'avais rêvé.
J'ai vu, j'ai cru..., j'ai préféré croire en l'homme et comme j'avais tout fait seul, j'ai craqué pour moi, avant d'avoir achevé. Pour moi, le diable n'était pas encore tué tout à fait - la bête noire !
En somme, tout ça, c'était pour du pire, tout à cause de moi !
Ce que j'ai écrit est la preuve de cette renonciation - non ! Une opération pour l'ablation du mal.
Ça n'est pas un échec, je ne suis pas seul, je crois du moins ; rendez-moi un peu du plaisir que je vous donne à balader votre femme et vos gosses aux musées le dimanche et si vous y allez seul, ça n'est que pour plus de plaisir, alors rendez-le moi doublement.
*
Au début, la peinture était comme une enfant perdue ramassée comme par égarement sur la route du port. L’égarement ne dure qu’un temps quand on est hors du temps ; et dieu sait ce qu’elle promet...
Car elle a enduré : elle a une âme.
Dam.
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