Punkattitude

(Un fragment d'auto-biographie. J'en profite tant que chuis à la Une)

SOIREE UNDERGROUND...
Deux badges agrafés sur un chapeau melon poussiéreux et cabossé . Un de ceux qu’on achète dans les Farces et Attrapes entre les poupées gonflables et les bonbons au poivre. Tout ce qui reste de ma tenue de concert.
Une copine rockeuse, psychiatre de son état, m’emmenait cette année là dans des endroits « mal famés » où la bière et la musique coulaient à flots. Public et musiciens hérissés de clous se défonçaient à leur propre défonce.
Peu de paroles.
Quelques remous, parfois, autour d’une star de la scène underground… Le batteur des Cherokees , Scalp and Destroy , ou un copain du manager des Garçons Bouchers.
Sous les crêtes multicolores et les crânes rasés, des regards cernés de kohl.
Tenue de soirée de rigueur. La communication est visuelle. Le message se résume à une certaine façon d’habiter son corps.
Les dandys blafards s’évaluent d’un coup d’oeil dans une pose de suprême indifférence.
Et les canettes explosent dans le feu des projecteurs.



… Et PREMIERE à l’Opéra

En robe longue pour les femmes …
J’y accompagnai à la même époque un invité des Affaires Etrangères en plastron et nœud pap fournis par mon service en même temps que l’interprète.
Ma robe à moi avait été empruntée à une amie.
Bourdonnement caractéristique des salles de spectacle avant les levers de rideau… Une sorte d’effervescence retenue…
Les spectateurs tournent la tête à chaque nouvelle apparition. Ces gants immenses et ces robes à frou frou qui frôlent le velours des fauteuils n’auraient pas détonné dans le garage de banlieue où j’avais promené mon chapeau melon le week end précédent.
Je me fais la réflexion que les Premières de l’Opéra et les concerts punks sont les seuls lieux où l’on anticipe encore quelque délicieuse audace vestimentaire… Les derniers rendez vous de la Mode à Paris en ces années 80…

De la part de Dédé qui n'est jamais avare d'un merci :
"du manager des Garçons Bouchers"
merci pour le renvoi.

Et de ma part :
merci de ce parallèle, audacieux certes, mais tellement vrai pour l'époque.
Si vrai qu'aujourd'hui même l'underground est policé et prévisible comme une soirée à l'opéra.

Nilo, j'ai apprécié ces deux moments.

Voilà un morceau de vie qu'on a certainement vécu aussi...la musique.

Fort bien mené et envie d'avoir la suite.

J'aime beaucoup le début.

Séduit par ton fragment.
Avec 2 styles, 2 lieux, 1 époque.
Même si je ne connais pas Paris des années 80. Ni plus tard d'ailleurs...