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Le pamphlet
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Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
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Le pamphlet
Nancy-vil
“Le pamphlet”
- “ J’ai un Pamphlet à faire sur Nancy... mais j’arrive pas à me motiver ! disait Flovic, penché au dehors.
- Tu veux que je te lise ce que j’ai écrit, moi ?
- “ Oui. Vas-y.
- “ Ici, c’est pommé avec des faux airs de luxe - luxueux avec des faux airs de pomme. ”
- Succinct ! Moi, c’est toujours les grandes rédactions... Succinct mais juste.
- Y’a qu’à r’garder... Qu’est-ce que tu vois ? Rien ! Y’a qu’à r’garder au dedans... c’est simple : ça vient tout seul.
Je te l’éteins, la lampe, où je te la laisse allumée ?
- Les lumières ont vraiment la couleur du Whisky, c’est pisseux !...
- Qu’est-ce que tu cherches ?
- ... Ah ! J’ai tout pommé dans cet abri ! C’est tellement grand ! Mes élastiques, mes allumettes... tout. Tout ! C’est tellement grand...
Il retourna au fond, sous le store baissé de la fenêtre au châssis relevé, à moitié bancal, qui laisse une ouverture en triangle orangé ; il resta là un bon moment, dans l’orange, après quoi il se retira, la tête basse, jusqu’à son fauteuil.
“ Pour qui n’a rien dans sa vie... qu’est-ce qu’un tableau de plus ou de moins peut changer pour moi ? La question ne se pose pas, ça m’apporte l’espoir, le rêve et la lumière chaude d’un ciel d’été sans nuages, sans rien, sans gêne jusqu’au réveil. Enfin, le cauchemar peut commencer. ”
Comme il avait du tellement travailler le jour, et si souvent contre son grès, il était devenu insomniaque et noctambule.
C’est dur ce qu’on fait, c’est vrai ; il y a des détails qui ne trompent pas. Moi, je n’y croyais plus, seul que j’étais, lâché - mais il n’y a pas grand chose à y faire, mon cousin : il n’avait pas tellement tort... Alors faut attendre, que l’hiver passe, que le bleu du ciel enfin pompe le sang dans ton oeil - c’est pas le tien, ce sang ! cuve-le dans le bleu du ciel de ton aïeul ; cuve ton vin et lève-toi !
Plus tard, il pensait : “ Vivement plus tard !
Quand je serai seul, rentré chez moi, que je pourrai mettre la musique quand je voudrai, et ça ira bien ; comme dans un rêve à base d’images - virages - dérapages contrôlés : ça sera un luxe ! ”
En attendant la sortie... pour compenser, qu’il croit !
Quelle sortie ?
Une angoisse l’avait gagné soudain, une de celle qui donne des frissons sans fin, et toujours plus violents, dehors ou dedans, d’hiver comme d’été... Il était en proie à l’incertitude.
Dedans ou dehors, ça ne changera rien ; et son angoisse accéléra encore quelques instants le rythme fou des battements de son coeur et ceci eut pour conséquence de calmer ses frissons fous - les filles sont folles - il avait peur maintenant.
Il se leva pour boire un verre d’eau.
(une voix féminine)
“ Toujours me ressasser ces conneries, passons !
... Comme une chasse d’eau bloquée qui coule...
Tu as eu tort, tu as tort toujours.
Ce qui est sûr - maintenant - vu comment ça se passe si mal, pour toi, je ne veux plus traiter de rien à l’avenir avec toi - Tant pis j’en suis bien désolée. ”
*
... Il se lève donc et va chercher un broc d’eau à la cuisine.
- Tu vas voir comme elle est bonne, l’eau, qu’il me glisse en mouillant son verre.
Pas de réaction, tout est prévu comme... prévu !
Le nuage blême, comme la fumée dans le Black-bar, par le bas se soulève et il voit monter progressivement sa haine - son autre image - au même moment que cette eau sale, il la sent descendre en lui, il écrit en mesure... Plus tard, sa haine ressortira de ses pages d’écriture, pour dire :
- T’as un creux mon gars ? un coup d’oeil à la télé, une fille :
- “ Elle a du se faire lourder ”, que je dis.
- T’as un creux alors ?
- “ Oui ! oui...
J’aurais du répondre non - J’ai un trou - je suis blessé et ça sonne rouge dans ce trou - non ! Ça sonne bleu et jaune et saumon - le saumon de la plage le soir, le jaune de l’arbre abandonné sur le rocher au milieu des algues - révolté - le bleu du ciel au petit matin...
Ça sonne ailleurs - à la porte peut-être ? il se lève pour voir...
RIEN. PERSONNE !
<< J’veux jamais toucher à l’alcool, aux cigarettes et aux souris ; j’veux voir c’est tout, m’amuser. Un rien m’amuse si tu veux jouer... Et Flo de penser :
“ Amuse-toi ! Je n’ai pas à te le dire, alors bois ; mais non tu seras malade, c’est obligé, je sais, tu l’es déjà, malade, alors dors mais surtout je t’en supplie ne pars pas - Que tu sois là à mon réveil, surtout que tu sois là.”
Il s’endormit.
*
... “Tu as eu peur tout à l’heure dans le noir, quand ton rêve... Les mots ont fui puis l’image est revenue et la lumière te pique les yeux ; elle te brûle autant dedans que dehors mais tu crois... Tu crois que c’est ça qui fait la beauté de la star à l’éternel - c’est ça t’y crois et les yeux te piquent toujours....
- L’eau est dégueulasse ici, pouah !
Le fait est qu’elle était blanchâtre avec des bulles et, levant la tête du verre, vers lui , je dis :
- Ça... On ne se voit pas d’dans ! et il baissa la tête.
D’un seul coup, je ne sais pourquoi, je pensais à la mer et aux mille couleurs clairs en paillettes dorées qui y transparaissaient ; même les crabes et les gros oursins noirs qui dardaient leur glaive luisant et tranchant vers moi ne méritaient pas - pas tant que cette eau aspirineuse et... Quand je relevai la tête, le verre était vide, posé sur l’évier, avec encore quelque bave blanchâtre sur les bords qui descendait lentement comme de la morve fraîche.
“ Où tu vas maintenant ; qu’est ce que tu fais ? me demande-t-il ”
- Je vais me coucher.
- Fais de beaux rêves.
- Merci. À demain...
Tandis qu’il se dirigeait vers la fenêtre pour écrire son pamphlet, je me glissai sous les draps dans le grand lit trop grand.
- Tu viens pas te coucher ?...
- Non. Je dois écrire mon pamphlet.
- Bonne chance alors. >> Et je disparu sous ses draps d’insomnie.
*
Le silence de quelques temps passés à rêver, avec des soupirs, des soupirs et des soupirs ; après ça il arrive qu’on écrive ses propres soupirs - qu’on n’écrive rien - silence ! Ce qui est écrit ne veux pas rentrer dans l’ordre, c’est exclu, par interrogations et doutes successifs. Et moi, je ne veux pas lui dire que s’il s’interroge, s’il doute comme ça c’est que c’est bon, mais je ne veux pas le lui dire ; que l’écriture la plus farfelue vaut bien les raisonnement abscons de nos politicards véreux, nos parents de l’oubli. Il le sait depuis le Papillon de nuit , il sait très bien mais c’est à lui de retrouver ses certitudes passées, c’est à lui seul, ou alors on écrit le livre à deux et... sûrement on gagnera du temps.
<< Mais quel livre ? >>
Il veut gagner du fric alors je vais lui dire, je vais l’aider - comme lui il m’a aidé à terminer le Papillon de Nuit - ça n’est plus le mien comme d’autres… Mais tu vas te taire ! Tu ne vas rien lui dire, ferme ta gueule, et bois.
Dam.
“Le pamphlet”
- “ J’ai un Pamphlet à faire sur Nancy... mais j’arrive pas à me motiver ! disait Flovic, penché au dehors.
- Tu veux que je te lise ce que j’ai écrit, moi ?
- “ Oui. Vas-y.
- “ Ici, c’est pommé avec des faux airs de luxe - luxueux avec des faux airs de pomme. ”
- Succinct ! Moi, c’est toujours les grandes rédactions... Succinct mais juste.
- Y’a qu’à r’garder... Qu’est-ce que tu vois ? Rien ! Y’a qu’à r’garder au dedans... c’est simple : ça vient tout seul.
Je te l’éteins, la lampe, où je te la laisse allumée ?
- Les lumières ont vraiment la couleur du Whisky, c’est pisseux !...
- Qu’est-ce que tu cherches ?
- ... Ah ! J’ai tout pommé dans cet abri ! C’est tellement grand ! Mes élastiques, mes allumettes... tout. Tout ! C’est tellement grand...
Il retourna au fond, sous le store baissé de la fenêtre au châssis relevé, à moitié bancal, qui laisse une ouverture en triangle orangé ; il resta là un bon moment, dans l’orange, après quoi il se retira, la tête basse, jusqu’à son fauteuil.
“ Pour qui n’a rien dans sa vie... qu’est-ce qu’un tableau de plus ou de moins peut changer pour moi ? La question ne se pose pas, ça m’apporte l’espoir, le rêve et la lumière chaude d’un ciel d’été sans nuages, sans rien, sans gêne jusqu’au réveil. Enfin, le cauchemar peut commencer. ”
Comme il avait du tellement travailler le jour, et si souvent contre son grès, il était devenu insomniaque et noctambule.
C’est dur ce qu’on fait, c’est vrai ; il y a des détails qui ne trompent pas. Moi, je n’y croyais plus, seul que j’étais, lâché - mais il n’y a pas grand chose à y faire, mon cousin : il n’avait pas tellement tort... Alors faut attendre, que l’hiver passe, que le bleu du ciel enfin pompe le sang dans ton oeil - c’est pas le tien, ce sang ! cuve-le dans le bleu du ciel de ton aïeul ; cuve ton vin et lève-toi !
Plus tard, il pensait : “ Vivement plus tard !
Quand je serai seul, rentré chez moi, que je pourrai mettre la musique quand je voudrai, et ça ira bien ; comme dans un rêve à base d’images - virages - dérapages contrôlés : ça sera un luxe ! ”
En attendant la sortie... pour compenser, qu’il croit !
Quelle sortie ?
Une angoisse l’avait gagné soudain, une de celle qui donne des frissons sans fin, et toujours plus violents, dehors ou dedans, d’hiver comme d’été... Il était en proie à l’incertitude.
Dedans ou dehors, ça ne changera rien ; et son angoisse accéléra encore quelques instants le rythme fou des battements de son coeur et ceci eut pour conséquence de calmer ses frissons fous - les filles sont folles - il avait peur maintenant.
Il se leva pour boire un verre d’eau.
(une voix féminine)
“ Toujours me ressasser ces conneries, passons !
... Comme une chasse d’eau bloquée qui coule...
Tu as eu tort, tu as tort toujours.
Ce qui est sûr - maintenant - vu comment ça se passe si mal, pour toi, je ne veux plus traiter de rien à l’avenir avec toi - Tant pis j’en suis bien désolée. ”
*
... Il se lève donc et va chercher un broc d’eau à la cuisine.
- Tu vas voir comme elle est bonne, l’eau, qu’il me glisse en mouillant son verre.
Pas de réaction, tout est prévu comme... prévu !
Le nuage blême, comme la fumée dans le Black-bar, par le bas se soulève et il voit monter progressivement sa haine - son autre image - au même moment que cette eau sale, il la sent descendre en lui, il écrit en mesure... Plus tard, sa haine ressortira de ses pages d’écriture, pour dire :
- T’as un creux mon gars ? un coup d’oeil à la télé, une fille :
- “ Elle a du se faire lourder ”, que je dis.
- T’as un creux alors ?
- “ Oui ! oui...
J’aurais du répondre non - J’ai un trou - je suis blessé et ça sonne rouge dans ce trou - non ! Ça sonne bleu et jaune et saumon - le saumon de la plage le soir, le jaune de l’arbre abandonné sur le rocher au milieu des algues - révolté - le bleu du ciel au petit matin...
Ça sonne ailleurs - à la porte peut-être ? il se lève pour voir...
RIEN. PERSONNE !
<< J’veux jamais toucher à l’alcool, aux cigarettes et aux souris ; j’veux voir c’est tout, m’amuser. Un rien m’amuse si tu veux jouer... Et Flo de penser :
“ Amuse-toi ! Je n’ai pas à te le dire, alors bois ; mais non tu seras malade, c’est obligé, je sais, tu l’es déjà, malade, alors dors mais surtout je t’en supplie ne pars pas - Que tu sois là à mon réveil, surtout que tu sois là.”
Il s’endormit.
*
... “Tu as eu peur tout à l’heure dans le noir, quand ton rêve... Les mots ont fui puis l’image est revenue et la lumière te pique les yeux ; elle te brûle autant dedans que dehors mais tu crois... Tu crois que c’est ça qui fait la beauté de la star à l’éternel - c’est ça t’y crois et les yeux te piquent toujours....
- L’eau est dégueulasse ici, pouah !
Le fait est qu’elle était blanchâtre avec des bulles et, levant la tête du verre, vers lui , je dis :
- Ça... On ne se voit pas d’dans ! et il baissa la tête.
D’un seul coup, je ne sais pourquoi, je pensais à la mer et aux mille couleurs clairs en paillettes dorées qui y transparaissaient ; même les crabes et les gros oursins noirs qui dardaient leur glaive luisant et tranchant vers moi ne méritaient pas - pas tant que cette eau aspirineuse et... Quand je relevai la tête, le verre était vide, posé sur l’évier, avec encore quelque bave blanchâtre sur les bords qui descendait lentement comme de la morve fraîche.
“ Où tu vas maintenant ; qu’est ce que tu fais ? me demande-t-il ”
- Je vais me coucher.
- Fais de beaux rêves.
- Merci. À demain...
Tandis qu’il se dirigeait vers la fenêtre pour écrire son pamphlet, je me glissai sous les draps dans le grand lit trop grand.
- Tu viens pas te coucher ?...
- Non. Je dois écrire mon pamphlet.
- Bonne chance alors. >> Et je disparu sous ses draps d’insomnie.
*
Le silence de quelques temps passés à rêver, avec des soupirs, des soupirs et des soupirs ; après ça il arrive qu’on écrive ses propres soupirs - qu’on n’écrive rien - silence ! Ce qui est écrit ne veux pas rentrer dans l’ordre, c’est exclu, par interrogations et doutes successifs. Et moi, je ne veux pas lui dire que s’il s’interroge, s’il doute comme ça c’est que c’est bon, mais je ne veux pas le lui dire ; que l’écriture la plus farfelue vaut bien les raisonnement abscons de nos politicards véreux, nos parents de l’oubli. Il le sait depuis le Papillon de nuit , il sait très bien mais c’est à lui de retrouver ses certitudes passées, c’est à lui seul, ou alors on écrit le livre à deux et... sûrement on gagnera du temps.
<< Mais quel livre ? >>
Il veut gagner du fric alors je vais lui dire, je vais l’aider - comme lui il m’a aidé à terminer le Papillon de Nuit - ça n’est plus le mien comme d’autres… Mais tu vas te taire ! Tu ne vas rien lui dire, ferme ta gueule, et bois.
Dam.
Re: Le pamphlet
J’ai un trou - je suis blessé et ça sonne rouge dans ce trou - non ! Ça sonne bleu et jaune et saumon - le saumon de la plage le soir, le jaune de l’arbre abandonné sur le rocher au milieu des algues - révolté - le bleu du ciel au petit matin...
Ça sonne ailleurs - à la porte peut-être ?
Oh Yeah !
franskey- MacadAccro
- Messages : 599
Date d'inscription : 23/03/2011
Re: Le pamphlet
L'hiver passera et les couleurs avec, avec le temps.Dam a écrit:Alors faut attendre, que l’hiver passe, que le bleu du ciel enfin pompe le sang dans ton œil - c’est pas le tien, ce sang ! cuve-le dans le bleu du ciel de ton aïeul
Les bleus seront rouges du sang de l’œil. Et ça fera de nouvelles toiles, avec des mots nouveaux.
La peinture est un langage qui parle toutes les langues.
Nilo, Nancy, non, si, sinon...
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... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
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