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Vagabond
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Io Kanaan
Nilo
Dam
MARQUISE
8 participants
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
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Vagabond
Je suis celui qui vaticine l’impératif poétique
Agitant la bannière du dérèglement de tous les sens
Dans une bacchanale saintement insensée
Errant, sac au dos, dans les rues, la pénombre des quartiers
Par moment furieusement vivant, d’autres fois un corps mouvant abrutis
Je vois tous ces écrans de télévision briller dans la tranquillité des foyers, l’inertie fascinée
Commandant une absinthe imaginaire, je me réfugie dans le plus sordide des bouges
Pour écrire mon amertume, déclamer l'horreur qui fait sortir la blatte
Et se réveiller du cauchemar le médium
Ou simplement écrire des poèmes inspirés, sans rime, ni raison
Je suis cet homme de petite misère qui crie sur la place publique
La gueule ouverte sous les néons des hôtels miteux
Je taille la route, ruban d'asphalte comme une longue balafre
Encourage le vassal aux épouvantables révoltes
Je suis cet oiseau de passage qui chante la pauvreté et la beauté du monde
Un soir j’ai croisé une femme, subversive comme un slogan anar sur un mur
Je me souviens de sa chair pâle dans des bas noirs
De ses mots que le froid et le gel firent trembler
Cette fille allant à l’inconnu, je la cherche encore dans la rue comme un refrain perdu
Dans un grand mouchoir usé j’ai plié les poèmes embrasés de cette vieille idylle
Ces féeries ardentes calcinent à cette heure mes yeux de clochard céleste
Perdu dans la foule mais toujours les cheveux au vent, libre comme les goélands
Carbonisé, calciné, dégoûté les soirs d’orage
Je pense parfois que la révolution spirituelle n’aura pas lieu
Mais qu’est-ce que cette acception aux règles, cette soumission réglementaire
Qui n’a aucun sens ?
Après ces longs tunnels noirs, suivant l’ultime destination
Je retrouve les chants d’ouvriers, le parfum de ces années mortes
Cette vie de misère échangée contre un salaire de dix sous
Que les hommes subissent dans les meurtrissures de la crise
Je veux nager dans les rivières, parler avec les moines bouddhistes
Déchristianiser mon esprit et courir après le feulement du vent
Et le soir dans les montagnes teintées d'ocre, d’ivoire et d'or boire l’âme du vin
Mais les âmes ont tendance à s’évader du zendō comme des jouets mécaniques
Lorsqu’elles ne maîtrisent plus les mots
Comment éviter alors l’abêtissement simple, l’abrutissement ordinaire
Et ne pas mourir parmi les charognards dans la plus stupide exubérance ?
La solitude fait fléchir les cœurs les plus tenaces.
Elle me regarde, et puis s’éloigne et puis s’entête.
Dans la douce clarté bénigne je me noie, vieille épave lettrée
Avant de lancer au ciel mes idées dérisoires
L’intellect retournant à la poussière comme ces Fous du Zen.
Trop souvent seul, la gestation d’une mort silencieuse a bridé mes ardeurs
Mais personne ne me demande si je suis à l’heure au bureau.
Je bave sans doute comme le chien délaissé
Mais je ne veux plus avaler ces hormones de croissances
Comme ces dizaines de millions d’hommes qui ne voient plus que par un seul œil.
Agitant la bannière du dérèglement de tous les sens
Dans une bacchanale saintement insensée
Errant, sac au dos, dans les rues, la pénombre des quartiers
Par moment furieusement vivant, d’autres fois un corps mouvant abrutis
Je vois tous ces écrans de télévision briller dans la tranquillité des foyers, l’inertie fascinée
Commandant une absinthe imaginaire, je me réfugie dans le plus sordide des bouges
Pour écrire mon amertume, déclamer l'horreur qui fait sortir la blatte
Et se réveiller du cauchemar le médium
Ou simplement écrire des poèmes inspirés, sans rime, ni raison
Je suis cet homme de petite misère qui crie sur la place publique
La gueule ouverte sous les néons des hôtels miteux
Je taille la route, ruban d'asphalte comme une longue balafre
Encourage le vassal aux épouvantables révoltes
Je suis cet oiseau de passage qui chante la pauvreté et la beauté du monde
Un soir j’ai croisé une femme, subversive comme un slogan anar sur un mur
Je me souviens de sa chair pâle dans des bas noirs
De ses mots que le froid et le gel firent trembler
Cette fille allant à l’inconnu, je la cherche encore dans la rue comme un refrain perdu
Dans un grand mouchoir usé j’ai plié les poèmes embrasés de cette vieille idylle
Ces féeries ardentes calcinent à cette heure mes yeux de clochard céleste
Perdu dans la foule mais toujours les cheveux au vent, libre comme les goélands
Carbonisé, calciné, dégoûté les soirs d’orage
Je pense parfois que la révolution spirituelle n’aura pas lieu
Mais qu’est-ce que cette acception aux règles, cette soumission réglementaire
Qui n’a aucun sens ?
Après ces longs tunnels noirs, suivant l’ultime destination
Je retrouve les chants d’ouvriers, le parfum de ces années mortes
Cette vie de misère échangée contre un salaire de dix sous
Que les hommes subissent dans les meurtrissures de la crise
Je veux nager dans les rivières, parler avec les moines bouddhistes
Déchristianiser mon esprit et courir après le feulement du vent
Et le soir dans les montagnes teintées d'ocre, d’ivoire et d'or boire l’âme du vin
Mais les âmes ont tendance à s’évader du zendō comme des jouets mécaniques
Lorsqu’elles ne maîtrisent plus les mots
Comment éviter alors l’abêtissement simple, l’abrutissement ordinaire
Et ne pas mourir parmi les charognards dans la plus stupide exubérance ?
La solitude fait fléchir les cœurs les plus tenaces.
Elle me regarde, et puis s’éloigne et puis s’entête.
Dans la douce clarté bénigne je me noie, vieille épave lettrée
Avant de lancer au ciel mes idées dérisoires
L’intellect retournant à la poussière comme ces Fous du Zen.
Trop souvent seul, la gestation d’une mort silencieuse a bridé mes ardeurs
Mais personne ne me demande si je suis à l’heure au bureau.
Je bave sans doute comme le chien délaissé
Mais je ne veux plus avaler ces hormones de croissances
Comme ces dizaines de millions d’hommes qui ne voient plus que par un seul œil.
MARQUISE- MacadAdo
- Messages : 52
Date d'inscription : 22/09/2009
Re: Vagabond
J’ai aimé, et j’ai retrouvé ta patte.
À la fin, j’aurais mis juste ‘d’un seul oeil’.
Dam, dernière phrase.
À la fin, j’aurais mis juste ‘d’un seul oeil’.
Dam, dernière phrase.
Re: Vagabond
Dans un grand mouchoir usé j’ai plié les poèmes embrasés de cette vieille idylle
Très beau vers.
Celui que je retiendrai car je ne suis pas certain de vouloir tout retenir.
Nilo, je suis passé ici, et ce serait bien que tu en fasses autant ailleurs.
Très beau vers.
Celui que je retiendrai car je ne suis pas certain de vouloir tout retenir.
Nilo, je suis passé ici, et ce serait bien que tu en fasses autant ailleurs.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Vagabond
Y’a-t-il un ’tit ’ti’ qui s’est mis en travers de d’un mot ?Io Kanaan a écrit:Vaticiner l'impératif poétique, c'est notre devoir à tous !
Dam, piqure de rappel
Re: Vagabond
j'aime beaucoup, énormément même...des morceaux choisis:
"Dans un grand mouchoir usé j’ai plié les poèmes embrasés de cette vieille idylle"
"Pour écrire mon amertume, déclamer l'horreur qui fait sortir la blatte"
"Ces féeries ardentes calcinent à cette heure mes yeux de clochard céleste"
"Et ne pas mourir parmi les charognards dans la plus stupide exubérance ?"
"Dans un grand mouchoir usé j’ai plié les poèmes embrasés de cette vieille idylle"
"Pour écrire mon amertume, déclamer l'horreur qui fait sortir la blatte"
"Ces féeries ardentes calcinent à cette heure mes yeux de clochard céleste"
"Et ne pas mourir parmi les charognards dans la plus stupide exubérance ?"
printemps d'avril- MacadMalade
- Messages : 357
Date d'inscription : 09/01/2011
Age : 67
Localisation : québec au québec
Re: Vagabond
Marquise, tu connais mon avis sur ton écriture que j'ai toujours appréciée.
Encore une fois, c'est gagné mais je te voudrais tellement plus présent ici, ça serait un beau cadeau.
Encore une fois, c'est gagné mais je te voudrais tellement plus présent ici, ça serait un beau cadeau.
Re: Vagabond
C'est un cadeau noir que tu nous offres
un tableau suintant d'un réalisme écoeuré, un cri de colère sourde, une marche en avant mais à rebours
l'intelligence n'a jamais sauvé personne, mais elle donne de bien belle et rêches poésies.
un tableau suintant d'un réalisme écoeuré, un cri de colère sourde, une marche en avant mais à rebours
l'intelligence n'a jamais sauvé personne, mais elle donne de bien belle et rêches poésies.
Re
Et le soir dans les montagnes teintées d'ocre, d’ivoire et d'or boire l’âme du vin
Il y a dans ce vers la quintessence même de l'état du vagabond, son authenticité/intégrité...cette recherche d'un absolu en se fondant totalement dans ce que l'on nomme la liberté libre .
Au plus près de la source...
Un poème épique, explosif !
Une voix audacieuse, griffes acérées...couleurs fauves.
Il y a dans ce vers la quintessence même de l'état du vagabond, son authenticité/intégrité...cette recherche d'un absolu en se fondant totalement dans ce que l'on nomme la liberté libre .
Au plus près de la source...
Un poème épique, explosif !
Une voix audacieuse, griffes acérées...couleurs fauves.
léo- MacadAccro
- Messages : 1224
Date d'inscription : 25/03/2010
Age : 40
Localisation : Nord
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