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Paul Valéry...
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Paul Valéry...
Paul Valéry écrit en pensant à la poésie - et il n'en fait pas, naturellement - il pense : “ tout ceci est fort simple à concevoir, et n'a contre soi que de mauvaises habitudes et une sorte de tradition mal entendue ”.
Le plus grand poète est celui qui s'apparente le plus directement à la musique proprement dite, mais puisse-t-il en être autrement ? Moi je ne connais pas de grands écrivains qui ignorent la musique, mais la musique, toute la musique du monde, comme la Nature ne doivent pas nous noyer dans le rêve idéal . . notre échec d'avance, notre nullité première, notre suffisance liquide comme les larmes, les rides, ne sont qu'illusion. Tout n'est plus qu'illusion.
Le silence convient si bien qu'on se laisse évaporer dans l'alcool, on se laisse aller dans l'extrême ; simple curiosité d'un jour, d'un soir, il faut s'arracher pour voyager ailleurs, plus loin, plus haut . . plus beau - plus libre.
Faut s'arracher - s'enfoncer c'est pour des clous - c'sont les clous qui s'enfoncent ! Un ange passe...
Tous des rats !
Voilà les mauvaises habitudes et la tradition mal entendue, le vice qui nous tire en longueur, en nullité.
Si tu viens à Paris... je t'attends ; on se verra, je veux voir ce que tu fais - pas seulement voir, je ne veux pas seulement voir, si tu veux... mais lire dans tes yeux la hargne de : si ça t'intéresse... tes grands yeux charmeurs me hantent fixement - le voile noir sur ta face fugueuse... va tomber - une statue bleue-verte : ne te regarde pas !
J'ai de la lecture aussi pour toi, si tu n'es pas déjà trop engagé dans ton travail. Je ne connais pas grand chose au métier d'écrivain, mais on peut être deux pour faire un livre - complément de personnalité - pour gagner du temps, qui sait ? On a tout le temps, toute la vie - l'alcool, ça peut aider à écrire, mais pas à vivre - ça ne me regarde pas ?
Hemingway, il vivait avant d'écrire et il écrivait avant de boire, c'est clair, je voudrais t'éviter... t'éviter. Il n'y a pas d'art idéal - l'idéal c'est de tout voir, tout toucher, tout entendre et tout essayer... pour voir, pour toucher . . au but. Je t'assure qu'on ne pense plus qu'à ça, qu'à la vie, après... je ne sais rien de rien donc, mais je vois que tu es plus jeune de quatre années sur moi ; dans quatre ans ton livre sera fini - et paraîtra - enfin tu commenceras une vie nouvelle - pas avant. À vouloir tout faire, on précipite tout, et nous avec ; patience patience (même dans le vice, patience).
- Qu'est-ce que tu veux ?
“ noeud te gène pas pour moi !
(silence)
<< Méfait ce que tu veux, ce que tu entends, ce que tu vois . . ce que tu veux ! >> J'ai appris ça de mes maîtres du Sud (Clotel, Zovattoc)
<< Réveille, provoque l'inconscient à coups de virgules mal placées, de points mal tombés, d'interrogations mal posées, d'intuitions malsaines. Continue comme ça et n'oublie pas de sortir - avant que ton travail ne sorte - il sera trop tard. >>
Dam, réflexions d’usage.
Le plus grand poète est celui qui s'apparente le plus directement à la musique proprement dite, mais puisse-t-il en être autrement ? Moi je ne connais pas de grands écrivains qui ignorent la musique, mais la musique, toute la musique du monde, comme la Nature ne doivent pas nous noyer dans le rêve idéal . . notre échec d'avance, notre nullité première, notre suffisance liquide comme les larmes, les rides, ne sont qu'illusion. Tout n'est plus qu'illusion.
Le silence convient si bien qu'on se laisse évaporer dans l'alcool, on se laisse aller dans l'extrême ; simple curiosité d'un jour, d'un soir, il faut s'arracher pour voyager ailleurs, plus loin, plus haut . . plus beau - plus libre.
Faut s'arracher - s'enfoncer c'est pour des clous - c'sont les clous qui s'enfoncent ! Un ange passe...
Tous des rats !
Voilà les mauvaises habitudes et la tradition mal entendue, le vice qui nous tire en longueur, en nullité.
Si tu viens à Paris... je t'attends ; on se verra, je veux voir ce que tu fais - pas seulement voir, je ne veux pas seulement voir, si tu veux... mais lire dans tes yeux la hargne de : si ça t'intéresse... tes grands yeux charmeurs me hantent fixement - le voile noir sur ta face fugueuse... va tomber - une statue bleue-verte : ne te regarde pas !
J'ai de la lecture aussi pour toi, si tu n'es pas déjà trop engagé dans ton travail. Je ne connais pas grand chose au métier d'écrivain, mais on peut être deux pour faire un livre - complément de personnalité - pour gagner du temps, qui sait ? On a tout le temps, toute la vie - l'alcool, ça peut aider à écrire, mais pas à vivre - ça ne me regarde pas ?
Hemingway, il vivait avant d'écrire et il écrivait avant de boire, c'est clair, je voudrais t'éviter... t'éviter. Il n'y a pas d'art idéal - l'idéal c'est de tout voir, tout toucher, tout entendre et tout essayer... pour voir, pour toucher . . au but. Je t'assure qu'on ne pense plus qu'à ça, qu'à la vie, après... je ne sais rien de rien donc, mais je vois que tu es plus jeune de quatre années sur moi ; dans quatre ans ton livre sera fini - et paraîtra - enfin tu commenceras une vie nouvelle - pas avant. À vouloir tout faire, on précipite tout, et nous avec ; patience patience (même dans le vice, patience).
- Qu'est-ce que tu veux ?
“ noeud te gène pas pour moi !
(silence)
<< Méfait ce que tu veux, ce que tu entends, ce que tu vois . . ce que tu veux ! >> J'ai appris ça de mes maîtres du Sud (Clotel, Zovattoc)
<< Réveille, provoque l'inconscient à coups de virgules mal placées, de points mal tombés, d'interrogations mal posées, d'intuitions malsaines. Continue comme ça et n'oublie pas de sortir - avant que ton travail ne sorte - il sera trop tard. >>
Dam, réflexions d’usage.
Re: Paul Valéry...
Peux-tu nous dire d'où est extraite cette page, à défaut de paragraphe 2 page 37...
Quoi qu'il en soit je l'ai lue avec plaisir qui prête à réfléchir.
Et puis c'est bien de faire vivre cette rubrique.
Nilo, un peu de fièvre ce soir.
Quoi qu'il en soit je l'ai lue avec plaisir qui prête à réfléchir.
Et puis c'est bien de faire vivre cette rubrique.
Nilo, un peu de fièvre ce soir.
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... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Paul Valéry...
Phrase de Paul Valéry constituant ses réflexions générales sur l'art. Recueil d'écrits divers, rassemblés dans 'Pièces sur l'art' (1931).
Voilà pour la source.
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C’étaient, composés à des dates fort variées, des textes, fort courts, souvent mineurs, suscités par les circonstances et les amitiés : des préfaces, des lettres, des notes, des discours, des réflexions, mais aussi des textes qui témoignaient de l'activité «mondaine» de Valéry, et dont certains s'en ressentaient assez désagréablement. On l’y voit s'y livrer à des considérations somme toute des plus banales et qui ne sont point sans surprendre sous la plume d'un tel écrivain. On n'est pas peu surpris de voir que l'auteur de “Monsieur Teste” mettait tant de bonne volonté à satisfaire aux convenances.
Tout, fort heureusement, n'était pas de cette veine et on trouve quelques textes où il se montrait attentif à la spécificité des matières et des techniques, célébrait le verrier, le céramiste, la brodeuse, l'imprimeur, le relieur, le récitant et la cantatrice, le graveur et le sculpteur, ou bien encore rêvait sur la diction des vers, la diérèse, la poésie chinoise, les concerts Lamoureux, la mer, l'«infini esthétique». Il n’oublia pas la peinture : ‘’Préambule’’, qui ouvrait en 1935 le catalogue d'une exposition de cinq siècles d'art italien, oppose à la futilité anxieuse et fébrile de l'art moderne la simplicité robuste, la discipline tranquille, la vertu de maîtres qui, de Cimabue à Tiepolo, surent unir avec une rigueur savante l'imitation du réel et l'affirmation de leur sensibilité. À propos des ‘’Fresques de Paul Véronèse’’, Valéry opposa pareillement la surabondance et la pléthore des décorateurs baroques à l'anémie de l’époque contemporaine. Berthe Morisot, Corot, Manet étaient les derniers auxquels il reconnaissait du mérite.
( [url]http://www.dissertationsgratuites.com/dissertations/Pièces-Sur-l’Art-Paul-Valery/12199.html[/url] )
Dam.
Voilà pour la source.
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C’étaient, composés à des dates fort variées, des textes, fort courts, souvent mineurs, suscités par les circonstances et les amitiés : des préfaces, des lettres, des notes, des discours, des réflexions, mais aussi des textes qui témoignaient de l'activité «mondaine» de Valéry, et dont certains s'en ressentaient assez désagréablement. On l’y voit s'y livrer à des considérations somme toute des plus banales et qui ne sont point sans surprendre sous la plume d'un tel écrivain. On n'est pas peu surpris de voir que l'auteur de “Monsieur Teste” mettait tant de bonne volonté à satisfaire aux convenances.
Tout, fort heureusement, n'était pas de cette veine et on trouve quelques textes où il se montrait attentif à la spécificité des matières et des techniques, célébrait le verrier, le céramiste, la brodeuse, l'imprimeur, le relieur, le récitant et la cantatrice, le graveur et le sculpteur, ou bien encore rêvait sur la diction des vers, la diérèse, la poésie chinoise, les concerts Lamoureux, la mer, l'«infini esthétique». Il n’oublia pas la peinture : ‘’Préambule’’, qui ouvrait en 1935 le catalogue d'une exposition de cinq siècles d'art italien, oppose à la futilité anxieuse et fébrile de l'art moderne la simplicité robuste, la discipline tranquille, la vertu de maîtres qui, de Cimabue à Tiepolo, surent unir avec une rigueur savante l'imitation du réel et l'affirmation de leur sensibilité. À propos des ‘’Fresques de Paul Véronèse’’, Valéry opposa pareillement la surabondance et la pléthore des décorateurs baroques à l'anémie de l’époque contemporaine. Berthe Morisot, Corot, Manet étaient les derniers auxquels il reconnaissait du mérite.
( [url]http://www.dissertationsgratuites.com/dissertations/Pièces-Sur-l’Art-Paul-Valery/12199.html[/url] )
Dam.
Re: Paul Valéry...
Merci Dam.
Nilo, bien élevé.
Nilo, bien élevé.
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... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
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