Naissance du râle.

J’ai oublié, dit le Râle
Je ne me souviens de rien

De vagues papelards à combustion rapide
Dont les cendres me brûlent encore les mains
Dans quelque cheminée de cervelle

Le reste, j’ai oublié
A chaque rideau la ville descend plus belle

Hélitreuillée limpide

Quelques ombres ont senti
Les filins dans l’asphalte et la brique
La suspension dans l’oxymore

La funambulie

Quelques ombres encore qui se tordent
Souvenirs de mains et de veines
Le monde liquide

Je souhaite n’en être jamais familier
Ne jamais y poser ce regard
Bonhomme
Vétuste
Et omniscient

Regard de bonze torve
Ou de guerrier à terre

J’ai oublié, dit le Râle
Je nais en toute chose
Comme la première lettre d’un poème




Z 28 11 11

Déjà, j'ai adoré le titre!

Merci pour ce poème en tout cas. Je dis "en tout cas", parce que je suis en retard pour comprendre les choses en ce moment mais ton poème a un bon rythme, j'aime.

Le titre m'a bien sur attirée
Le râle : qui pourrait être un oiseau
ou le dernier souffle ?

J'ai continué ma lecture pour rencontrer
le poète face à ses feuilles écrites il
y a longtemps ou peu de temps, mais qui en ressent
un étonnement face à ce que sa mémoire lui a soufflé.

Il pourrait nous paraitre comme simples ou inventés les mots
sur ce papier, mais ils sont "nous" et parfois ça
peut déstabiliser.

L'ensemble tient fort bien le lecteur qui ne se perdra pas
vu que le poème parait comme englobé par ce "Râle"

J'ai encore apprécié la recherche, les mots justes et surtout
la plume qui ne cesse de m'étonner de par la richesse
qu'elle possède.
La mélodie bat son plein ici et c'est une lecture
qui s'apprécie encore plus à voix haute.

Ce passage est vraiment très fort:

"Je souhaite n’en être jamais familier
Ne jamais y poser ce regard
Bonhomme
Vétuste
Et omniscient"

Lu et apprécié aussi.
Le râle a plusieurs sens c’est vrai ; je l’ai compris comme un refus, agacé. De râle à pal il n’y a qu’un pas. En somme, c’est assez clair. Les mots 'égorgé vif’ me sont venus aussi...

Dam.

un souffle qui vient de la bas, tout au fond ..qui se met à se raconter.


J'ai tout particulièrement craqué sur la musique rythmée par ses "dit le râle" qui donne une entité à ce souffle, lui prête vie.

Bravo Z..c'est beau

Oui ce Râle, cette entité qui peut ronger l'esprit et le coeur des Hommes. Une personnification taillée au couteau...et une couleur vocale froide, sombre teintée d'une poésie mystique qui réapparaît :

J’ai oublié, dit le Râle
Je nais en toute chose
Comme la première lettre d’un poème

Un poème singulier, introspectif sous ta plume-exploratrice qui nous laisse entrevoir des reflets et climats nouveaux, modernes.

Je retiendrai ceci
Je nais en toute chose
Comme la première lettre d’un poème
à défaut d'autre chose.
J'ai lu ici un texte de toi d'une nouvelle facture.
Mais il me manque le souffle auquel tu m'as habitué.
Ceci dit ce n'est peut-être qu'une question d'habitude.
Et puisque j'ai l'habitude de te suivre et d'aimer tes écrits je continuerai à te suivre, même sur ces chemins de traverse que tu explores car je sais qu'ils te conduiront vers des ailleurs meilleurs.

Nilo, né pour râler.