Prime de Noël.

Prime de Noël.


Je ne faisais plus de phrases depuis longtemps. Mon dernier vers date d'un an.
Alors ce soir je ne vais pas vous compter une histoire ; je vais vous vider mon sac.

Je le fais pas pour briller dans l'écriture ; mais plus sûrement me soulager.
Parce que ça j'y crois encore, comme à mes premiers pas, mes premiers mots :
J'ai jamais tiré des traits sur la comète, jamais visé quoique ce soit pour moi
Tout ce qui a pu m'arriver ne dépendait pas de ça - à quoi bon se plaindre, donc !
Culpabiliser serait de la folie - une pure folie !
Masochisme et déraison pure !

Vider mon sac disais-je.
Pour ceux qui me donnent le change, en toute impunité, puisqu'ils ont la loi pour eux, ne font que l'appliquer les yeux fermés.
Aveugles et sourds, incapables même de se retourner. Des robots. Des automates.
Je me saigne pour des automates.
En voilà un comble, et un beau !
Me taire ? Pourquoi ? Tout le monde le fait.

Alors pour ceux qui se font l'échos de ma mauvaise veine, pour sûre leur bonne fortune n'est une chance pour personne !

Je dois payer pour des brailleurs branleurs, des pommés, des menteurs et des petits connards.
J'ai versé ma contribution à la nation des naufragés volontaires, qu'ai-je eu en retour ? Quoi ? Même pas une main tendue, pas même une poignée de main ! Un automate n'envoie pas de carte de voeux ! C'est pas inscrit dans ses gènes déprogrammés (pas fou le robot, manquerait plus que ça qu'il disjoncte en ouvrant les yeux !)
Et je passerais bientôt pour un égoïste, un malappris !

J'en suis conscient et je m'en moque.
Que dis-je ?
Je dis que je sers une cause perdue qui a tôt fait de m'exaspérer ! Me saigner, me ruiner pour rien, et pour de bon me dégoutter de mes droits et loyaux services envers la Société !

Le don, j'appelle ça comme ça, engendre le vol, le mépris, le profit et le mensonge.
Parce qu'il est automatique (je l'ai déjà dit) et irraisonné (déraison avais-je dit)
Où allons-nous ? Qui servons-nous sinon nous-même ? (égoïstement !)

Je ne crois plus en la Société, ses vertus d'ordre et de mérite
Souffrance déguisée, plaies masquées, cris étouffés !
Le pouvoir, voilà la seule issue, l'unique voie !
Pensée hypocrite, mais salvatrice ! Que je refuse et je m'enfonce (inintelligence !)
Je me bats et je refuse de me battre pour des mensonges.
C'est dur je vous jure, c'est dur pour moi.

Voilà le blâme. Voilà il est là le blâme.

Le blâme de nos coeurs perdus, de nos dons meurtris, ignorés, bafoués dans le grand chaudron de la sorcière Société.

Le monde va mal, mais nous, NOUS, taisons-nous, qu'avons-nous à en dire ?
Qu'à nous taire et payer. Voilà.
C'est tout.


Dam.

Très très étonnée de voir que personne n'a réagi sur ce texte qui pourtant mérite le détour par les mots criant de vérité.

On croit
On parle
On reçoit
On calcul
On parle ( encore)

Mais où est notre envie et notre vie dans tout ça?

Merci Dam de m'avoir "enchantée" ( je ne t'appelle pas Merlin pour autant ! )

Je t'ai lu, alors je laisse une trace même si je ne partage pas ton pessimisme.
Et encore je ne suis pas passé au moment de Noël.

Nilo, mais je t'ai lu.

Je crois que de ne plus croire à la société est un bien, qui fait mal au bide, mais le plus important est de toujours croire en l'individu, la société voudrait diluer l'homme en elle-même, heureusement que ce genre de cri nous montrent que l'homme n'est pas fait pour ça. Nous encaissons souvent mais la vérité revient par honnêteté intellectuelle ou par refus de se fourvoyer ou tout simplement quand on en peut plus...Ton message de désespoir est en fait de l'espoir, et tu n'es pas seul à le penser sauf que justement en société on ne peut pas dire ça, on se maquille.

"Quelque chose est coincé au travers de la gorge et nous voudrions cracher, c'est la moindre des choses" Bertrand Cantat.

Merci spand de ton intervention, et de ton soutien chaleureux. Je ne vais pas commenter mes mots et approfondir, mais juste saluer vos avis en retours. IL FAUT DU COURAGE POUR DONNER SON AVIS. Oui.

Dam.

C'est la roulette ruse qui m'envoie sur ce texte " cri ". Bien sûr que nous y retrouvons chacun de nos " silences ".
Et puis la force de marcher pour voir, si ailleurs, il reste encore des oiseaux fous.
Il en reste.

Oui ! La chasse gardée du grand échassier blanc...

Dam, nul aux échecs (et non ‘connait pas l’échec’ et encore moins ‘ignore les chèques’)

C'est aussi un coup de roulette qui m'a menée vers ce texte rageur et désabusé. Mais l'auteur de l'"auto portrait à la croix d'argent" a en lui toutes les ressources nécessaires pour rebondir face à ce constat déprimant.