Un jour sans fin dans le décor

Un jour sans fin dans le décor


J'ai pris le vent, un courant d'air
Le temps de rien, le temps de faire
Un petit tour comme l'écume
Au petit jour d'un ciel de brume
Surfant le vague en haut de l'âme,
Drapeau en berne sur mes drames
A demi mât, à demi-mot,
Perdu en mer entre deux eaux.

J'ai mis du noir sur mes œillères
Pour maquiller les nuits d'enfer
Qui me faisaient de femmes en larmes
Pleurer d'amour, rendre les armes.

J'ai traversé en rugissant
Des quarantaines et des tourments
Au sud du sud de mes amours
De fins de nuits en petits jours
A regarder certains matins
La pluie tomber sur mes chagrins
Le nez collé à la fenêtre
A espérer enfin renaître
Lorsque le calme reviendrait
Sur le jusant d'un soir d'été
Prenant le temps de la mémoire
Dans les filets de mon histoire.

J'ai le regard hémiplégique
Pris dans les glaces antarctiques
Des souvenirs cailloux qui raclent
Quand mes yeux coulent la débâcle.

Et je me trouve et je me perds
Dans un prénom lu à l'envers
Sur le miroir des sentiments
Où l'aube taille des diamants
Dans la rosée des habitudes
Au large de mes solitudes
Et que le vent revient encore
Souffler le froid, souffler si fort
Pour emporter dans le lointain
Ma vie qui va, Marie qui vient,
Et plante là, comme la mort,
Un jour sans fin dans le décor.


Nilo.

J’ai écouté et suivi la voix douce, presque calme de tes rugissants intérieurs, hurlants au temps comme au vent leur complice indifférence. (Tes amours qui font le temps devant)

Dam, après tout.

Ha! enfin un nouveau poème de Nilo

J'ai cru que tu avais perdu ta plume mais je sais qu'en cette fin d'année, on est tous un peu occupés.

Ta plume a encore une fois enveloppée les sentiments profonds et tes mots choisis ne peuvent qu'atteindre le lecteur.

Justement, en parlant de maux, je ne peux m'empêcher d'admirer la façon dont tu les choisis pour mettre un réel décor à ce que tu nous livres.

Fortement touchée surtout au niveau de la fin.

Bonnes fêtes de fin d'année Nilo

Merci à vous deux de votre passage.
Et pour toi plus spécialement Sylvie, je dois dire que si je n'ai pas égaré ma plume elle a décidé de prendre un peu de repos en cette année 2011 en effet puisque je n'ai publié ici que 10 nouveaux textes cette année.
Mais je compte bien la sortir de sa léthargie en 2012, pour peu que les vaisseaux fantômes qui ont occupé ma tête et mon cœur cette année décident d'aller prendre l'air du large pour me laisser un peu de temps à moi. Et à elle.

Nilo, Avec Votre Considération.

J'ai le regard hémiplégique
Pris dans les glaces antarctiques
Des souvenirs cailloux qui raclent
Quand mes yeux coulent la débâcle

J'aime beaucoup ce passage...et je connais ce regard pris dans la glace. Un poème- confession où tu conjures les aléas de la vie, parfois diffciles...c'est selon. On sent à la lecture que le temps presse et qu'il faut mettre à jour ce qui doit être.
A quelques jours des fêtes, un écrin autobiographique.

Vous lire, sera toujours un instant magique

Ma sensibilité colle à vos mots

Ou l'inverse, peu importe

Merci de me donner ce plaisir à travers le silence de ma maison

H.

Pas envie de poser des mots derrière les tiens Nilo.


Juste relire et apprécier.

On a tous de ces souvenirs cailloux qui râclent, mais tu trouves les mots pour planter le décor.

Elle est ainsi, notre vie : feuille morte en plein vent.

un coup çà va un coup çà vient, question de rythme, la vie a des envies qu'il ne faut pas  essayer de passer a coté