Derniers sujets
Statistiques
Nous avons 448 membres enregistrésL'utilisateur enregistré le plus récent est Marine8316
Nos membres ont posté un total de 56958 messages dans 10923 sujets
Le commissaire
+8
Lalou
Messaline
Zlatko
Nilo
Yzaé
Ratoune
hortense
Swann
12 participants
Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
Page 1 sur 1
Le commissaire
Le commissaire
Le commissaire Bernard Leroux arriva un dimanche matin à l’heure de la messe. Innocemment, il prit pension à l’auberge du village sans se douter que ce choix lui fermerait la porte de la moitié des paroissiens qui chantaient dans la vieille église. Adossé au mur lambrissé et crasseux de la salle du bar il attendait la fin de l’office, certain de l’entrée massive des hommes soulagés de venir enfin se rincer le gosier. Il ne fut pas déçu.
Les groupes compacts des buveurs lui tournaient le dos délibérément, repoussant sa table vers lui, au point qu’il dû tourner sa chaise d’un quart de tour pour coincer la table avec son dossier.
Pas un regard vers l’étranger, un patois dense et rapide, vite assourdissant à mesure que le mauvais alcool extravertissait les êtres frustes qui l’entouraient ; et puis l’odeur, pas la franche sueur des travailleurs, une aigreur maladive de fruits blettes.
Bah, pensa t-il, dans ces village reculés, les femmes sont toujours plus fines que les brutes masculines, véritables machines à travailler la terre et à boire… La encore, il n’allait pas être déçu par les tendres femelles locales aussi ivrognes et velues que leur homologues mâles mais combien plus perverses.
Rencontrer le maire lui sembla la chose la plus naturelle et il prit, aussitôt sorti de l’infâme auberge, le chemin de la mairie. Dans la salle d’attente, il fut l’objet du même mépris qu’au bar un quart d’heure plus tôt. Cela commençait à sérieusement l’agacer et il décida de faire valoir sa légitimité en bousculant deux gériatres devant lui et en exhibant une carte tricolore devant la secrétaire du lieu.
Devant cet étranger bizarre, peu amène, et qui risquait de devenir grossier – chose habituelle en ces lieux – elle lui intima l’ordre de sortir et de ne pas revenir…
Etrangement, la compréhension revint, et le commissaire se trouva enfin face au Maire. Un individu échevelé aux yeux injectés, dont les premiers mots : « prend le cheval si tu veux mais laisse moi les chèvres… Arthur, Arthur, lâche ce fusil et écoute moi ! La petite n’est plus là, tu le sais bien, il l’a enlevé depuis longtemps, elle est là bas, elle est là bas… salaud, salaud… » La bave aux lèvres du maire parla au commissaire. Non pas l’alcool, mais la folie, la vraie celle sans retour, celle qui a triomphé de l’homme torturé, celle qui a pris le pouvoir avec l’aide de la barbarie des autres, celle qui est un pays dont on ne revient jamais.
Le lendemain, le commissaire décida de commencer les auditions par les membres du conseil municipal qu’il espérait sains d’esprit.
Le premier adjoint avait un champ à labourer, le second recevait de la famille, le conseiller responsable de la voirie, une inspection des chemins qui ne pouvait pas attendre… enfin, chacun se défilait sans prendre la peine de trouver un prétexte crédible.
En attendant, le commissaire refusait catégoriquement l’inhumation du corps du Malin qui reposait dans un appentis de la sacristie, lieu qui, depuis le moyen âge servait à recevoir les corps non réclamés ou ceux nécessitant une autopsie.
Les premières chaleurs d’avril faisaient leur effet, et les effluves arrivaient, insistantes aux narines du curé plus habitué à la sainte odeur de l’encens.
De plus, l’espace réservé à cet usage post mortem était judicieusement adapté, la table de pierre recevant les corps depuis plus de huit siècles comportait, à son pourtour, une rigole destinée à canaliser les fluides qui s’écoulaient ensuite à l’extérieur. Le haut des murs comprenaient des ajoures pour diffuser les pestilences et rendre possible la venue d’une présence humaine vivante dans les lieux.
Cela facilitait l’entrée des mouches et autres insectes nécrophages qui pullulaient en quelques heures.
Le commissaire attendait patiemment que les langues se délient et il allait être servi.
Comme à confesse, il recevait dans une petite chambre à l’arrière de l’auberge, une chambre de plein pied qui donnait dans la courette ouverte sur l’extérieur.
Contre toute attente, les volontaires se firent nombreux, mais les témoignages de la plus parfaite fantaisie, reflétèrent d’avantage le bestiaire de l’imaginaire du village qu’un faisceau de réalités utile à la connaissance des faits.
Chacun accusait son voisin, certains s’accusaient d’ailleurs eux-mêmes en donnant des circonstances tellement improbables que le commissaire en perdait son latin et sa patience.
En quelques jours, il aurait pu inculper le village tout entier, enfants et animaux compris et de surcroit certains habitants du cimetière.
Le Curé, coutumier de ses ouailles, souriait malgré la puanteur. Il se disait que les choses avouées au Seigneur pouvaient bien l’être à ce commissaire de la ville, tombé là par un hasard facétieux.
Celui là assommé par les confidences surnaturelles décida de visiter ceux, plus raisonnables hors les murs du village.
Giovanni fut le premier surpris alors qu’il s’attablait devant un plat fumant de pommes au lard.
Lo dormait et Van Gogh veillait à ses pieds.
Le commissaire, fourbu, pris une chaise sans même se présenter, puis, conscient de l’anormalité de la situation entreprit de retrouver, en vain, son sésame tricolore.
Giovanni l’arrêta d’une main apaisante. Il connaissait, de vue, ce costaud roux retrouvé mort sur le chemin, mais l’avait toujours soigneusement évité.
Il savait que l’homme braconnait un peu, cueillait des simples, et terrorisait les enfants. Après… trop occupé par sa peinture et ses petits protégés, il ignorait les infâmes ragots du village.
Devant une assiette de pommes au lard, le commissaire ne put plus rien obtenir d’un Giovanni devenu soudain taciturne.
Le châtelain ne fut pas plus bavard, attablé devant ses papiers disposés sur une table de réfectoire, il observait cet étranger, entré chez lui, sa tasse de thé en vieux canton dans une main aussi tordue qu’un cep centenaire.
L’enquêteur trouva sa place sur un coussiège étroit et froid sous des meneaux menaçant ruine.
L’hôte des lieux parla lentement sans regarder son visiteur : oui, il avait déjà vu cet individu inquiétant, dans le parc du château, il n’en savait pas plus et cette histoire ne le concernait pas.
Il offrit un armagnac dans une tasse ébréché et se pétrifia en silence.
Le commissaire boucla son enquête en concluant à une querelle de braconniers. Mais il savait que le tueur était bon tireur, d’un sang froid exemplaire, et possédait surement un motif justifiant une telle exécution.
Aucun des habitants du village ne correspondait à ces trois critères.
In "Le Crétin des montagnes" 2009
Swann,
Le commissaire Bernard Leroux arriva un dimanche matin à l’heure de la messe. Innocemment, il prit pension à l’auberge du village sans se douter que ce choix lui fermerait la porte de la moitié des paroissiens qui chantaient dans la vieille église. Adossé au mur lambrissé et crasseux de la salle du bar il attendait la fin de l’office, certain de l’entrée massive des hommes soulagés de venir enfin se rincer le gosier. Il ne fut pas déçu.
Les groupes compacts des buveurs lui tournaient le dos délibérément, repoussant sa table vers lui, au point qu’il dû tourner sa chaise d’un quart de tour pour coincer la table avec son dossier.
Pas un regard vers l’étranger, un patois dense et rapide, vite assourdissant à mesure que le mauvais alcool extravertissait les êtres frustes qui l’entouraient ; et puis l’odeur, pas la franche sueur des travailleurs, une aigreur maladive de fruits blettes.
Bah, pensa t-il, dans ces village reculés, les femmes sont toujours plus fines que les brutes masculines, véritables machines à travailler la terre et à boire… La encore, il n’allait pas être déçu par les tendres femelles locales aussi ivrognes et velues que leur homologues mâles mais combien plus perverses.
Rencontrer le maire lui sembla la chose la plus naturelle et il prit, aussitôt sorti de l’infâme auberge, le chemin de la mairie. Dans la salle d’attente, il fut l’objet du même mépris qu’au bar un quart d’heure plus tôt. Cela commençait à sérieusement l’agacer et il décida de faire valoir sa légitimité en bousculant deux gériatres devant lui et en exhibant une carte tricolore devant la secrétaire du lieu.
Devant cet étranger bizarre, peu amène, et qui risquait de devenir grossier – chose habituelle en ces lieux – elle lui intima l’ordre de sortir et de ne pas revenir…
Etrangement, la compréhension revint, et le commissaire se trouva enfin face au Maire. Un individu échevelé aux yeux injectés, dont les premiers mots : « prend le cheval si tu veux mais laisse moi les chèvres… Arthur, Arthur, lâche ce fusil et écoute moi ! La petite n’est plus là, tu le sais bien, il l’a enlevé depuis longtemps, elle est là bas, elle est là bas… salaud, salaud… » La bave aux lèvres du maire parla au commissaire. Non pas l’alcool, mais la folie, la vraie celle sans retour, celle qui a triomphé de l’homme torturé, celle qui a pris le pouvoir avec l’aide de la barbarie des autres, celle qui est un pays dont on ne revient jamais.
Le lendemain, le commissaire décida de commencer les auditions par les membres du conseil municipal qu’il espérait sains d’esprit.
Le premier adjoint avait un champ à labourer, le second recevait de la famille, le conseiller responsable de la voirie, une inspection des chemins qui ne pouvait pas attendre… enfin, chacun se défilait sans prendre la peine de trouver un prétexte crédible.
En attendant, le commissaire refusait catégoriquement l’inhumation du corps du Malin qui reposait dans un appentis de la sacristie, lieu qui, depuis le moyen âge servait à recevoir les corps non réclamés ou ceux nécessitant une autopsie.
Les premières chaleurs d’avril faisaient leur effet, et les effluves arrivaient, insistantes aux narines du curé plus habitué à la sainte odeur de l’encens.
De plus, l’espace réservé à cet usage post mortem était judicieusement adapté, la table de pierre recevant les corps depuis plus de huit siècles comportait, à son pourtour, une rigole destinée à canaliser les fluides qui s’écoulaient ensuite à l’extérieur. Le haut des murs comprenaient des ajoures pour diffuser les pestilences et rendre possible la venue d’une présence humaine vivante dans les lieux.
Cela facilitait l’entrée des mouches et autres insectes nécrophages qui pullulaient en quelques heures.
Le commissaire attendait patiemment que les langues se délient et il allait être servi.
Comme à confesse, il recevait dans une petite chambre à l’arrière de l’auberge, une chambre de plein pied qui donnait dans la courette ouverte sur l’extérieur.
Contre toute attente, les volontaires se firent nombreux, mais les témoignages de la plus parfaite fantaisie, reflétèrent d’avantage le bestiaire de l’imaginaire du village qu’un faisceau de réalités utile à la connaissance des faits.
Chacun accusait son voisin, certains s’accusaient d’ailleurs eux-mêmes en donnant des circonstances tellement improbables que le commissaire en perdait son latin et sa patience.
En quelques jours, il aurait pu inculper le village tout entier, enfants et animaux compris et de surcroit certains habitants du cimetière.
Le Curé, coutumier de ses ouailles, souriait malgré la puanteur. Il se disait que les choses avouées au Seigneur pouvaient bien l’être à ce commissaire de la ville, tombé là par un hasard facétieux.
Celui là assommé par les confidences surnaturelles décida de visiter ceux, plus raisonnables hors les murs du village.
Giovanni fut le premier surpris alors qu’il s’attablait devant un plat fumant de pommes au lard.
Lo dormait et Van Gogh veillait à ses pieds.
Le commissaire, fourbu, pris une chaise sans même se présenter, puis, conscient de l’anormalité de la situation entreprit de retrouver, en vain, son sésame tricolore.
Giovanni l’arrêta d’une main apaisante. Il connaissait, de vue, ce costaud roux retrouvé mort sur le chemin, mais l’avait toujours soigneusement évité.
Il savait que l’homme braconnait un peu, cueillait des simples, et terrorisait les enfants. Après… trop occupé par sa peinture et ses petits protégés, il ignorait les infâmes ragots du village.
Devant une assiette de pommes au lard, le commissaire ne put plus rien obtenir d’un Giovanni devenu soudain taciturne.
Le châtelain ne fut pas plus bavard, attablé devant ses papiers disposés sur une table de réfectoire, il observait cet étranger, entré chez lui, sa tasse de thé en vieux canton dans une main aussi tordue qu’un cep centenaire.
L’enquêteur trouva sa place sur un coussiège étroit et froid sous des meneaux menaçant ruine.
L’hôte des lieux parla lentement sans regarder son visiteur : oui, il avait déjà vu cet individu inquiétant, dans le parc du château, il n’en savait pas plus et cette histoire ne le concernait pas.
Il offrit un armagnac dans une tasse ébréché et se pétrifia en silence.
Le commissaire boucla son enquête en concluant à une querelle de braconniers. Mais il savait que le tueur était bon tireur, d’un sang froid exemplaire, et possédait surement un motif justifiant une telle exécution.
Aucun des habitants du village ne correspondait à ces trois critères.
In "Le Crétin des montagnes" 2009
Swann,
Swann- MacadAccro
- Messages : 1023
Date d'inscription : 31/08/2009
Age : 72
Localisation : entre deux cafés
Re: Le commissaire
J'aime vous lire...
Mais, ne vous l'ai-je pas déjà dit ?
Fais gaffe Hortense, tu radotes ! ;-)
H.
Mais, ne vous l'ai-je pas déjà dit ?
Fais gaffe Hortense, tu radotes ! ;-)
H.
hortense- MacadAccro
- Messages : 832
Date d'inscription : 19/09/2009
Re: Le commissaire
A suivre l'affaire ?
Ratoune- MacadAccro
- Messages : 1891
Date d'inscription : 01/09/2009
Re: Le commissaire
j'attends la suite ...
en ce moment, je suis très "polar"
Yzaé
en ce moment, je suis très "polar"
Yzaé
Yzaé- MacadAccro
- Messages : 696
Date d'inscription : 07/10/2009
Age : 65
Localisation : touraine
Re: Le commissaire
Il savait que l’homme braconnait un peu, cueillait des simples, et terrorisait les enfants.
Rien que de très normal dans tes montagnes.
Toujours attentif à tes chroniques, et toujours enclin à les apprécier. Jamais déçu.
Je reste sur ma faim.
Nilo, maigr[el]et.
Rien que de très normal dans tes montagnes.
Toujours attentif à tes chroniques, et toujours enclin à les apprécier. Jamais déçu.
Je reste sur ma faim.
Nilo, maigr[el]et.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Le commissaire
Après les personnages, l'histoire se met en place... J'attendais ça. Le personnage me parle. Mais je reste moi aussi sur ma faim, convaincu que cette plume, par sa constance et sa richesse, s'apprécie dans la durée.
Z, glouton.
Z, glouton.
Zlatko- MacadAccro
- Messages : 1621
Date d'inscription : 30/08/2009
Age : 33
Localisation : Centre
Re: Le commissaire
J'ai beaucoup apprécié cette ambiance où, semble-t-il, l'intérêt n'est pas tant de savoir qui a fait quoi, mais surtout de brosser des personnages improbables et des situations qui dépassent le simple fait de la chronique régionale. C'est sans doute pourquoi je ne reste pas vraiment sur ma faim, quoique, quand même, j'aimerais bien savoir... surtout pour la sombre anecdote de la petite (elle est où ?).
Mess line, crétine, mais BBRRRRRR
Mess line, crétine, mais BBRRRRRR
Messaline- MacadAccro
- Messages : 635
Date d'inscription : 29/08/2009
Age : 66
Localisation : Dans une étagère
Re: Le commissaire
Aprés avoir remercié les lecteurs, je me dois de répondre à ceux qui s'interrogent sur le coté énigmatique de mes textes et sur une improbable suite.
En fait, mes textes représentent une chronique et celui-ci fait suite à un texte déjà paru, "l'Histoire" et à un autre également paru, "Le châtelain" et tout cela, sont des parties d'un ouvrage inachevé intitulé "Le Crétin des montagnes" mais comme rien n'est dans l'ordre, (c'est ma façon brouillonne et stupide d'écrire) je comprends les lecteurs et leurs questions...
Voici, copié-collé de ma réponse à Sasvata perdue dans les profondeurs des Macadabimes (ma réponse, pas Sasvata!)
Le Crétin des montagnes
Personnage éponyme. Christophe, dit « le Taiseux « dit le « Crétin des montagnes » par ses détracteurs. Il n’est nullement atteint de crétinisme des montagnes, maladie liée au manque d’iode dans certains massifs montagneux et qui rendait les enfants lents et attardés.
En fait, il est taciturne mais intelligent et sensible. Poursuivi par les gens violents et obscurantistes du village qui le disent possédé par le diable.
Giovanni
D’origine Rom par sa mère et de père présumé italien, Giovanni a vécu longtemps nomade, son père ayant fui l’Italie peu après 1870.
Vit avec son chien Van Gogh, un nourrisson maladif et débrouillard de deux ans du nom de Lo, une poule Mona Lisa.
Lo est abandonné et a été recueilli par Giovanni.
Giovanni est lunaire et sage, se consolant et se nourrissant de la beauté des choses. Peintre, poète à ses heures, Il prend le Taiseux comme apprenti. Celui-ci rêve d’écrire des poèmes mais se désespère car il n’y parvient pas.
Giovanni habite au dessus du village dans la colline.
Le village est situé dans une Provence sans époque et sans aucune technologie.
La colporteuse. Passe dans la campagne et propose ses articles : exclusivement des objets religieux et des objets pornographiques (il n’y a que ça qui se vende, dit-elle…) Amie de Giovanni. Sa laideur et son haleine repousseraient les plus endurcies. Le curé est un fidèle client…
Le châtelain. Personnage énigmatique, ancien combattant solitaire et désabusé, recueille « Muette » une sauvageonne. Il raconte des histoires étranges et inquiétantes. Est-il l’assassin du rebouteux dit »Le Malin » retrouvé mort dans la neige d’une balle en plein front deux années auparavant, et qui faisait chanter les villageois et violait les enfants ?
Les Gens du village, dit « les Gens » stupides, méchants et dégénérés très croyants, méprisent Giovanni et le calomnient.
L’épicière du village, sale et barbue, mène « les Gens » car elle détient un don particulier : elle lit l’avenir dans le calendrier des Postes.
Pour échapper à la vindicte du village, Giovanni offre à l’église un tableau grandeur nature représentant un Christ en croix. La tête du Christ ressemble étrangement à celle du Châtelain.
A peine en place dans l’église, les mains et les chevilles du Christ saignent.
Devant le résultat et après une bagarre générale on décide de crier au miracle espérant amener des pèlerins et la richesse au village.
Hypocritement, tout le monde monte alors pour se recueillir devant Giovanni qui a définitivement disparu.
Swann
En fait, mes textes représentent une chronique et celui-ci fait suite à un texte déjà paru, "l'Histoire" et à un autre également paru, "Le châtelain" et tout cela, sont des parties d'un ouvrage inachevé intitulé "Le Crétin des montagnes" mais comme rien n'est dans l'ordre, (c'est ma façon brouillonne et stupide d'écrire) je comprends les lecteurs et leurs questions...
Voici, copié-collé de ma réponse à Sasvata perdue dans les profondeurs des Macadabimes (ma réponse, pas Sasvata!)
Le Crétin des montagnes
Personnage éponyme. Christophe, dit « le Taiseux « dit le « Crétin des montagnes » par ses détracteurs. Il n’est nullement atteint de crétinisme des montagnes, maladie liée au manque d’iode dans certains massifs montagneux et qui rendait les enfants lents et attardés.
En fait, il est taciturne mais intelligent et sensible. Poursuivi par les gens violents et obscurantistes du village qui le disent possédé par le diable.
Giovanni
D’origine Rom par sa mère et de père présumé italien, Giovanni a vécu longtemps nomade, son père ayant fui l’Italie peu après 1870.
Vit avec son chien Van Gogh, un nourrisson maladif et débrouillard de deux ans du nom de Lo, une poule Mona Lisa.
Lo est abandonné et a été recueilli par Giovanni.
Giovanni est lunaire et sage, se consolant et se nourrissant de la beauté des choses. Peintre, poète à ses heures, Il prend le Taiseux comme apprenti. Celui-ci rêve d’écrire des poèmes mais se désespère car il n’y parvient pas.
Giovanni habite au dessus du village dans la colline.
Le village est situé dans une Provence sans époque et sans aucune technologie.
La colporteuse. Passe dans la campagne et propose ses articles : exclusivement des objets religieux et des objets pornographiques (il n’y a que ça qui se vende, dit-elle…) Amie de Giovanni. Sa laideur et son haleine repousseraient les plus endurcies. Le curé est un fidèle client…
Le châtelain. Personnage énigmatique, ancien combattant solitaire et désabusé, recueille « Muette » une sauvageonne. Il raconte des histoires étranges et inquiétantes. Est-il l’assassin du rebouteux dit »Le Malin » retrouvé mort dans la neige d’une balle en plein front deux années auparavant, et qui faisait chanter les villageois et violait les enfants ?
Les Gens du village, dit « les Gens » stupides, méchants et dégénérés très croyants, méprisent Giovanni et le calomnient.
L’épicière du village, sale et barbue, mène « les Gens » car elle détient un don particulier : elle lit l’avenir dans le calendrier des Postes.
Pour échapper à la vindicte du village, Giovanni offre à l’église un tableau grandeur nature représentant un Christ en croix. La tête du Christ ressemble étrangement à celle du Châtelain.
A peine en place dans l’église, les mains et les chevilles du Christ saignent.
Devant le résultat et après une bagarre générale on décide de crier au miracle espérant amener des pèlerins et la richesse au village.
Hypocritement, tout le monde monte alors pour se recueillir devant Giovanni qui a définitivement disparu.
Swann
Swann- MacadAccro
- Messages : 1023
Date d'inscription : 31/08/2009
Age : 72
Localisation : entre deux cafés
Re: Le commissaire
Un coup dans le dur du Mur à Dédé qui me renvoie sur cette page consacrée au Commissaire, au plantage du décor et la présentation des personnage de ce Crétin des montagnes que personnellement j'aurais plaisir à lire dans son intégralité.
Quand ? La main passe à Swann...
Nilo, en attente.
Quand ? La main passe à Swann...
Nilo, en attente.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Le commissaire
Oui, bonne question.
Ca sort quand ?
Nilo, question idiote.
Ca sort quand ?
Nilo, question idiote.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Le commissaire
J'aime ces histoires marquées d'intemporalité. C'est antidaté et c'est peut-être pour ça qu'il tarde à sortir ? Un livre, certainement! Un travail d'agencement, qui s'annonce délicat et sans doute improbable comme celui du commissaire. Aventureux. Je le vois déjà en film... Mais puisque qu'il s'agit de littérature et de la bonne...
Dam.
Dam.
Re: Le commissaire
Merci pour ces encouragements J'ai deux chapitres en tête mais je tarde à les mettre en musique en raison de ma charge de travail qui m'occupe l'esprit et stérilise ma plume...
Swann, branches basses
Swann, branches basses
Swann- MacadAccro
- Messages : 1023
Date d'inscription : 31/08/2009
Age : 72
Localisation : entre deux cafés
Re: Le commissaire
Allez, courage, Swann ! Ces personnages m'ont évoqué l'iris de Suse, ce n'est pas rien ! Trempe ta plume dans un bon verre de quelque chose, assaisonne d'un poil de ( ce que tu voudras, après tout, je n'ai rien à te conseiller !) et rallonge la sauce : j'ai encore un petit creux !
Re: Le commissaire
Merci pour cet éloge qui me va droit au coeur ColineDé, d'autant qu'un passage de mon supposé roman, LO, s'inspire du "Chant du monde" du même auteur...
Swann, La barre est haute...
Swann, La barre est haute...
Swann- MacadAccro
- Messages : 1023
Date d'inscription : 31/08/2009
Age : 72
Localisation : entre deux cafés
chouette!
J'aurai bien du mal à te faire une critique constructive par manque d'expérience. Mais, j'ai bien aimé te lire et je vais lire de ce pas les autres nouvelles que tu as écrites pour plonger un peu plus dans l'univers que tu as créé. J'aime particulièrement l'approche de consacrer une nouvelle à chaque personnage et parvenir à la fin du livre à reconstituer toute l'histoire. D'ailleurs, quand tu le feras, tu pourras peut-être essayer d'éviter de suivre un ordre chronologique pour déséquilibrer le lecteur jusqu'à l'accomplissement final. Mais bon, je m'avance peut-être beaucoup... on est en mai, n'est-ce-pas? en tout cas, bravo!
Inu.
Inu.
inuvik- MacaDeb
- Messages : 25
Date d'inscription : 19/05/2010
Re: Le commissaire
J'aurai bien du mal à te faire une critique constructive
Finalement, on s'en moque que ce soit constructif ou pas, du moment que tu dis sincèrement ce que tu en as pensé.
Nous ne sommes pas un cercle de spécialistes de l'analyse littéraire et s'il s'en trouve parmi nous (si, il y en a !) leurs avis sont les bienvenus mais nul n'est obligé de s'y mettre pour faire comme si...
A part ça, tu as bien fait de ranimer ce pauvre Commissaire qui s'était un peu endormi sur l'enquête.
Nilo, inspecteur divisionnaire.
Finalement, on s'en moque que ce soit constructif ou pas, du moment que tu dis sincèrement ce que tu en as pensé.
Nous ne sommes pas un cercle de spécialistes de l'analyse littéraire et s'il s'en trouve parmi nous (si, il y en a !) leurs avis sont les bienvenus mais nul n'est obligé de s'y mettre pour faire comme si...
A part ça, tu as bien fait de ranimer ce pauvre Commissaire qui s'était un peu endormi sur l'enquête.
Nilo, inspecteur divisionnaire.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Le commissaire
J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Seizième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...
Dédé.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...
Dédé.
_________________
Ciao les gonzesses, c'était Dédé.
Dédé- MacaDédé
- Messages : 1885
Date d'inscription : 04/09/2009
Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Aujourd'hui à 9:34 par Io Kanaan
» Ondin bizarre
Hier à 8:55 par Io Kanaan
» Manoir-forteresse
Lun 25 Nov - 9:01 par Io Kanaan
» Grandeur d’un ambipachyderme
Dim 24 Nov - 9:30 par Io Kanaan
» Marin d’eau douce
Sam 23 Nov - 8:56 par Io Kanaan
» Planète anodine
Jeu 21 Nov - 9:46 par Io Kanaan
» Monstre vert
Mer 20 Nov - 9:07 par Io Kanaan
» Lézard vaillant
Lun 18 Nov - 9:50 par Io Kanaan
» Branche fossile
Dim 17 Nov - 9:05 par Io Kanaan