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Hommage à E.R (2007)
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Nilo
Lalou
Zlatko
7 participants
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
Page 1 sur 1
Hommage à E.R (2007)
Ce poème est hommage au meilleur des bretteurs
Qui égaya souvent mes idées sans saveurs,
Qui fit battre ma plume et mon cœur, en cadence.
Moi, c’est moralement que j’ai mes élégances !
Un fou, un mal-aimé, qui me parlait d’amour,
Chevalier des rimes à la main de velours,
Les vers, comme le vin, lui montaient à la tête ;
Trublion raffiné, malheureux : un poète.
Parfois, avec la nuit il devenait complice,
Livrant son cœur blessé, miraculeux supplice,
Aux oreilles charmées d’une beauté aveugle.
Il n’est pas Montfleury, ce fier-à-bras qui beugle
Aux gens émerveillés des rimes dissonantes !
D’un chapeau camouflé, près des vignes grimpantes,
Revêtant sa passion d’un visage mieux fait,
Il aime pour un autre, et pour l’autre se fait
Martyr... sans regrets ni paiement, le noble cœur.
Le courage et l’amour n’empêchent pas la peur.
Au combat, son épée est un alexandrin :
Longue, fine, dansante, aiguisée ; paladin,
La gloire lui vaut peu, seul compte la patrie.
Gascon par la naissance il n’enlève une vie
Que forcé, acculé, et sans échappatoire.
Les soirs de nostalgie, cheminant dans le noir,
Déclamant quelques vers aux étoiles tranquilles
A la lune charmée par son verbe facile,
Toujours au coin d’un mot son amour apparaît.
Cyrano, fils de nuit, troubadour au long nez,
Dans ta cape trouée, ton masque de Venise,
Tu es plus qu’un espoir ; un géant ! une brise !
Le visage bancal et le verbe cassant,
Et tout de même un homme, amoureux, vieillissant.
Publiquement, jamais on ne vit tel panache.
Une plume au chapeau, et le verbe bravache,
Taquin devant ses pairs, mots frémissants aux dames ;
Dans l’honneur, tout gamin il a planté sa lame !
Au fourreau le talent, à sa bouche la gloire,
Son épée arborant le doux nom de victoire
Il raille de ses traits les bouffons de la cour.
D’un mot, d’une parole, il pourrait tour à tour
S’assurer le public ou se le mettre à dos.
Jouant avec les cœurs aussi bien que les mots,
Ferrailleur accompli, bon vivant, fine bouche :
Terminant d’un : “A la fin de l’envoi, je touche » !
Combattant aguerri, parfois il se repose
A côté d’un moulin, près d’une eau verte et rose
Où volent de concert arachnes, batraciens ;
Et la plume à l’épée fait place dans sa main.
Tandis que les gascons font trembler les murailles,
La moitié au dehors s’en va livrer bataille
Et puis, couvrant bientôt le fracas des canons,
La seconde moitié sort un accordéon,
Une flute, un banjo, et lui mélange l’âme.
Jouant tout à la fois pour lui et sa Roxane,
Beauté rousse, prison de sa plume et ses nuits...
« Grâce à vous, une robe a passé dans ma vie ».
Tout au long d’un amour, une guerre, un sanglot,
Nous méprisons Christian, nous aimons Cyrano ;
Une douceur voilée se pose, se retient,
Les mots sont des enfants dans sa voix, sous ses mains,
Les frous-frous des vantards ne nous atteignent plus,
Tout petits, tout heureux que nous sommes, émus.
« Un baiser, qu’est-ce ? Un serment fait d’un peu plus
[près !
La joie, l’admiration, l’orgueil et le respect,
La grandeur d’un panache qui déborde sur tout,
Les pleurs qui se mélangent à l’agonie d’un fou
Au parler d’or… Effondré sur lui-même, hagard,
Roxane à ses genoux, comprenant un peu tard
Le destin qui la tue, l’amoureux qui se tait,
Le poète qui meurt et le héros qui naît.
Flamboyant, éternel, dégainant sa rapière,
Ferraillant sous la lune et démons et chimères
Il part à l’agonie sous les arbres penchés…
Il n’est plus très humain, cet ours abandonné
A ses monstres blafards, son sang, et sa douleur…
Avec au fond des mots ce reste de douceur,
Ce reste de passion, cette ombre de Roxane...
N’ayant plus que ses mots quand vient la sombre dame
Il s’en fait un manteau, une dernière danse
Et puis s’écroule enfin, apaise sa souffrance,
Le visage baigné de larmes, de prières,
La muse à son côté buvant ses derniers vers,
Il parle jusqu’au bout, quand retombe sa tête ;
Il est mort en chantant, il est mort en poète.
Cyrano fut écrit voila déjà longtemps.
Je voulais saluer la plume de Rostand,
Ce fameux nez, sans qui dormirait la tirade,
Ce récit de gascons tantôt froids et maussades,
Tantôt fous, musiciens, bretteurs et amoureux !
J’ose espérer qu’un jour je croiserai les yeux
D’une femme attachée comme moi aux tournures,
Aimant pareillement l’amour et l’écriture,
Aimant pareillement - et ce serait trop beau,
En moi un peu Christian et un peu Cyrano.
Z 08 06 07
Qui égaya souvent mes idées sans saveurs,
Qui fit battre ma plume et mon cœur, en cadence.
Moi, c’est moralement que j’ai mes élégances !
Un fou, un mal-aimé, qui me parlait d’amour,
Chevalier des rimes à la main de velours,
Les vers, comme le vin, lui montaient à la tête ;
Trublion raffiné, malheureux : un poète.
Parfois, avec la nuit il devenait complice,
Livrant son cœur blessé, miraculeux supplice,
Aux oreilles charmées d’une beauté aveugle.
Il n’est pas Montfleury, ce fier-à-bras qui beugle
Aux gens émerveillés des rimes dissonantes !
D’un chapeau camouflé, près des vignes grimpantes,
Revêtant sa passion d’un visage mieux fait,
Il aime pour un autre, et pour l’autre se fait
Martyr... sans regrets ni paiement, le noble cœur.
Le courage et l’amour n’empêchent pas la peur.
Au combat, son épée est un alexandrin :
Longue, fine, dansante, aiguisée ; paladin,
La gloire lui vaut peu, seul compte la patrie.
Gascon par la naissance il n’enlève une vie
Que forcé, acculé, et sans échappatoire.
Les soirs de nostalgie, cheminant dans le noir,
Déclamant quelques vers aux étoiles tranquilles
A la lune charmée par son verbe facile,
Toujours au coin d’un mot son amour apparaît.
Cyrano, fils de nuit, troubadour au long nez,
Dans ta cape trouée, ton masque de Venise,
Tu es plus qu’un espoir ; un géant ! une brise !
Le visage bancal et le verbe cassant,
Et tout de même un homme, amoureux, vieillissant.
Publiquement, jamais on ne vit tel panache.
Une plume au chapeau, et le verbe bravache,
Taquin devant ses pairs, mots frémissants aux dames ;
Dans l’honneur, tout gamin il a planté sa lame !
Au fourreau le talent, à sa bouche la gloire,
Son épée arborant le doux nom de victoire
Il raille de ses traits les bouffons de la cour.
D’un mot, d’une parole, il pourrait tour à tour
S’assurer le public ou se le mettre à dos.
Jouant avec les cœurs aussi bien que les mots,
Ferrailleur accompli, bon vivant, fine bouche :
Terminant d’un : “A la fin de l’envoi, je touche » !
Combattant aguerri, parfois il se repose
A côté d’un moulin, près d’une eau verte et rose
Où volent de concert arachnes, batraciens ;
Et la plume à l’épée fait place dans sa main.
Tandis que les gascons font trembler les murailles,
La moitié au dehors s’en va livrer bataille
Et puis, couvrant bientôt le fracas des canons,
La seconde moitié sort un accordéon,
Une flute, un banjo, et lui mélange l’âme.
Jouant tout à la fois pour lui et sa Roxane,
Beauté rousse, prison de sa plume et ses nuits...
« Grâce à vous, une robe a passé dans ma vie ».
Tout au long d’un amour, une guerre, un sanglot,
Nous méprisons Christian, nous aimons Cyrano ;
Une douceur voilée se pose, se retient,
Les mots sont des enfants dans sa voix, sous ses mains,
Les frous-frous des vantards ne nous atteignent plus,
Tout petits, tout heureux que nous sommes, émus.
« Un baiser, qu’est-ce ? Un serment fait d’un peu plus
[près !
La joie, l’admiration, l’orgueil et le respect,
La grandeur d’un panache qui déborde sur tout,
Les pleurs qui se mélangent à l’agonie d’un fou
Au parler d’or… Effondré sur lui-même, hagard,
Roxane à ses genoux, comprenant un peu tard
Le destin qui la tue, l’amoureux qui se tait,
Le poète qui meurt et le héros qui naît.
Flamboyant, éternel, dégainant sa rapière,
Ferraillant sous la lune et démons et chimères
Il part à l’agonie sous les arbres penchés…
Il n’est plus très humain, cet ours abandonné
A ses monstres blafards, son sang, et sa douleur…
Avec au fond des mots ce reste de douceur,
Ce reste de passion, cette ombre de Roxane...
N’ayant plus que ses mots quand vient la sombre dame
Il s’en fait un manteau, une dernière danse
Et puis s’écroule enfin, apaise sa souffrance,
Le visage baigné de larmes, de prières,
La muse à son côté buvant ses derniers vers,
Il parle jusqu’au bout, quand retombe sa tête ;
Il est mort en chantant, il est mort en poète.
Cyrano fut écrit voila déjà longtemps.
Je voulais saluer la plume de Rostand,
Ce fameux nez, sans qui dormirait la tirade,
Ce récit de gascons tantôt froids et maussades,
Tantôt fous, musiciens, bretteurs et amoureux !
J’ose espérer qu’un jour je croiserai les yeux
D’une femme attachée comme moi aux tournures,
Aimant pareillement l’amour et l’écriture,
Aimant pareillement - et ce serait trop beau,
En moi un peu Christian et un peu Cyrano.
Z 08 06 07
Zlatko- MacadAccro
- Messages : 1621
Date d'inscription : 30/08/2009
Age : 33
Localisation : Centre
Re: Hommage à E.R (2007)
Je ne saurais être que redondante Z pour te signifier mon admiration devant ce talent que tu déploies de tes grandes ailes dès que tu prends ta plume...
alors juste ça :" > Sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles, si c'est dans ton jardin à toi que tu les cueilles !"" tu devinera aisément qui a dit ça.
alors juste ça :" > Sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles, si c'est dans ton jardin à toi que tu les cueilles !"" tu devinera aisément qui a dit ça.
_________________
LaLou
Re: Hommage à E.R (2007)
Quelle flamme, quelle fougue, quel souffle !
Tu sais ce que je pense de ton écriture.
Quelles que soient les attaques plus ou moins indignes qu'on lui fera subir protège la, défends la.
Oui Z., il y a de belles fleurs dans ton jardin.
Nilo, époustouflé.
Tu sais ce que je pense de ton écriture.
Quelles que soient les attaques plus ou moins indignes qu'on lui fera subir protège la, défends la.
Oui Z., il y a de belles fleurs dans ton jardin.
Nilo, époustouflé.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Hommage à E.R (2007)
d'accord avec vous, la Macadateam ...
quoi dire, j'admire ...
et j'espère que Cyrzlatko l'a trouvée sa roXAne !!!
Yzaé
quoi dire, j'admire ...
et j'espère que Cyrzlatko l'a trouvée sa roXAne !!!
Yzaé
Yzaé- MacadAccro
- Messages : 696
Date d'inscription : 07/10/2009
Age : 65
Localisation : touraine
Re: Hommage à E.R (2007)
Un cri du coeur pour un auteur (et un texte) parfois décrié, d'une sincérité trés touchante. on sent Z porté par ce personnage et cela donne un poéme sublime.
Swann
Swann
Swann- MacadAccro
- Messages : 1023
Date d'inscription : 31/08/2009
Age : 72
Localisation : entre deux cafés
Re: Hommage à E.R (2007)
Et pourquoi se priver des plaisirs que nous offre le Mur à Dédé ?
Nilo, fin de l'envoi.
Nilo, fin de l'envoi.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Hommage à E.R (2007)
J'ai aimé cette époque où Z pouvait écrire une passion autre que narcissique. Peut-être qu’elle reviendra…
Swann,
Swann,
Swann- MacadAccro
- Messages : 1023
Date d'inscription : 31/08/2009
Age : 72
Localisation : entre deux cafés
Re: Hommage à E.R (2007)
Je ne peux pas encore envoyer de message privé.
J'aurais préféré pourtant ce biais pour attirer l'attention de l'auteur sur ce vers :
"La gloire lui vaut peu, seul compte la patrie"
"SeulE" s'accorde, hélas! avec "la patrie", ce qui induit une syllabe surnuméraire bien regrettable.
J'aurais préféré pourtant ce biais pour attirer l'attention de l'auteur sur ce vers :
"La gloire lui vaut peu, seul compte la patrie"
"SeulE" s'accorde, hélas! avec "la patrie", ce qui induit une syllabe surnuméraire bien regrettable.
Vanessa- MacaDeb
- Messages : 15
Date d'inscription : 08/06/2011
Re: Hommage à E.R (2007)
Bass, tombe la cagoule! tu vas nous faire un coup de chaud!
_________________
LaLou
Quand on aura vingt ans
On m'a dit tu verras, la vie est riche et belle.
A vingt ans tout est beau,
Tout est clair tout est chair.
Pourtant
Quand la pensée s'en mêle, ne restent que les mots
Dressés sur le papier,
Sur l'écran virtuel,
Éphémère d'une beauté
Illusoire...
Mortelle.
Ton poème supporte l'espoir, et tu l'offres à l'esprit de ceux qui le lisent et le vivent.
Alors un grand merci, et un joyeux courage.
FP
A vingt ans tout est beau,
Tout est clair tout est chair.
Pourtant
Quand la pensée s'en mêle, ne restent que les mots
Dressés sur le papier,
Sur l'écran virtuel,
Éphémère d'une beauté
Illusoire...
Mortelle.
Ton poème supporte l'espoir, et tu l'offres à l'esprit de ceux qui le lisent et le vivent.
Alors un grand merci, et un joyeux courage.
FP
FPSILONAM- MacaDeb
- Messages : 14
Date d'inscription : 04/07/2011
Age : 33
Localisation : PARIS
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
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