Le Lycanthrope.

C’est une nuit. C’est une forêt de broussailles :
Quelques arbustes plantés dans le noir,
Mais trahis par une lune blanche.
Alors je me dépenaille
Et je suis bientôt nu, si tard,
Le corps noueux comme une branche.
Des dents jaunes, noyées dans une haleine
Fétide,
Sortent
D’un museau qui me pousse, agressif ;
Mes poils s’allongent, peints par une lune pleine,
Livide,
Rudes drus épais touffus à l’odeur forte ;
Mes muscles roulent, et je regarde à vif.
Ensuite je cours et
Je suis bien.
Je n’ai plus de pensées,
C’est trop vain.
J’ai faim.
Je hurle et au loin
Je sais des gens qui ont peur.
La peur !
C’est bon, c’est mon arme, ma signature !
J’aimerai tellement que ça dure,
Ne plus redevenir humain,
Et toujours courir et dévorer et déchirer et hurler
Comme un loup monstrueux qui n’obéit en rien
Sauf à son instinct sain, brûlant, et débridé.
Bien.
Courir et
Manger.
Plus de demain.
Sauter et
Déchiqueter.
Ce serait toujours une nuit. Dans une forêt cruelle
Coiffée par une lune éternelle.
Et ma silhouette irait plus vite que son ombre et
Ma mâchoire de rouge serait toujours couronnée.

Montage à déguster : https://youtu.be/w9cd99PhxnE

Bon ben je vais bien me méfier !!!

J'aime l'ensemble qui est très agréable à la lecture

Il est vrai que parfois on aimerait échapper à soi même.

( tiens, j'avais choisi l'image avant même d'avoir cliqué sur le lien...coïncidence heureuse

Belle évocation, Frère Loup !

Post scriptum : Sur le couple homme-loup :

lien ici

Très bon, moi aussi j'aimerais bien parfois me transformer en loup ! Effrayant et élégant, je sais cela fait bizarre comme association...mais c'est vrai !