halètements (extrait)

Ployant sous la bêtise nouvelle
Lâche et surtout de soi
D’ailleurs ça n’est pas très nouveau que
Sorti de son trou à rêves un homme
C’est une bite

C’est une bite avec des mots doux
Des colères et parfois quand ça s’oublie un peu
Ca se tolère
Mais c’est une bite

Ca se trouve trop petit et ça gueule
Bien comme il faut et ça le fait savoir
Une fois sorti du grand complexe
Il n’en restait que de petits

Alors moi je joue la bite aussi je dis
Oui avant
A mon adolescence
Dans ma jeune panique
Car !
La sagesse c’est quand on a l’approbation des autres bites
Des singes, des zinzins, des gros culs
Des déprimés dans leur gigot

Moi j’écrivais parce qu’être une bite
Ca fait pleurer et puis ça rend méchant
On se voudrait une torche au bout
Une bite-flambeau enfin
Quelque chose comme de la lumière dans le calbute

Puisqu’il s’agit de ça

C’est un gros mot dit maman
C’est convenu dit papa
Mais il s’agit tout à fait de ça

Même la tristesse part de la bite
Même la mort
Ca racle tout en bas de la piaule
Ca récure

C’est une douleur salopement forte

Je te dis qu’il s’agit bien de ça
Et qu’on se tortille pour dire que non
Que c’est pas vrai du tout
Que papa nous aime bien fort
Et qu’on a quelque chose quelque part du papillon
Sur la fleur

Alors l’autre il écrit des gros mots
Des sales grosses phrases enceintes de crasse
C’est rigolo
Ca fait plus mal que de chercher un appart sur la lune


22 05 12

Une érection nouvelle se dessine ici avec des jets poétiques d'une fécondité perverse absolue :

La sagesse c’est quand on a l’approbation des autres bites
Des singes, des zinzins, des gros culs
Des déprimés dans leur gigot

ou

Je te dis qu’il s’agit bien de ça
Et qu’on se tortille pour dire que non
Que c’est pas vrai du tout
Que papa nous aime bien fort
Et qu’on a quelque chose quelque part du papillon
Sur la fleur

Le fait d'écrire est en soi un acte purement sexuel selon certaines théories psychanalytiques... Mais il s'agit de tout autre chose ici. J'y vois l'émergence de ta figure féminine (virile) celle qui, peut-être, pointe d'un doigt réprobateur l'attitude brutale, idiote voire stupide de l'autre figure, masculine, qui pense détenir la toute puissance originelle.
Ce poème démontre avec force que bien souvent l'impuissance ne se situe pas forcement du côté du sexe dit "faible".

L'homme naissant à sa compléxité .

Bon courage!!


Ceci dit, je t'ai aimé dans ce registre Z..même si je n'y suis pas habituée.

'Elle est mieux que moi.. dis donc !' Ca veut dire quoi ? Rien, c'est terre à terre c'est tout.
Bon.

Dam.

Voilà une autre vision d'écriture que je découvre chez toi.

Je préfère ce que j'ai lu avant mais ceci dit en passant, ça n’ôte en rien la qualité de ce poème

Je l'ai apprécié sauf par exemple le mot " appart" que je n'aurais pas vu abrégé.