Je me croyais acteur mais j'étais figurant

Je me croyais acteur mais j'étais figurant


J'ai creusé des sillons profonds comme des tombes
Sur des terres perdues au loin des sources vives
Dont le seul horizon était fait de mirages
Qu'on voyait s'éloigner à ces heures volages
Allant du point du jour au seuil des nuits hâtives
Pendant que le malheur défigurait le monde.

J'ai nommé mes envies des prénoms de ces femmes
Qui parcouraient ma vie en marchant de travers
Et m'offraient leur futur de jours sans lendemain
Alors que je cherchais sur le bord des chemins
Les clefs pouvant ouvrir les portes de l'enfer
Quand je ne voulais plus d'un avenir infâme.

J'ai vu les défilés des anars d'opérette
Qui levaient haut le poing des apprentis sorciers.
Quand le temps des cerises avait un goût de rance
Ils disaient que c'était la faute à la malchance
Et puis s'en retournaient au pas lent des rentiers
S'ennivrer de grands mots tirés des oubliettes.

J'ai vu tant de serpents me susurrer la mort
En esses d'abandon sur le sable brûlant
Quand je posais mes pas dans l'ombre de mes pieds
Effrayé que j'étais au bas de l'escalier
Par l'appel de cet ange au sourire envoûtant
M'invitant au départ quand je rêvais du port.

Je me suis fait des films où j'étais noir et blanc,
Flic et voyou, curé et coureur de jupons,
Tout en haut de l'affiche ou bien jeune premier.
J'égrenais mon ennui au fond du sablier
Epuisant de ma vie le tout dernier filon
Je me croyais acteur mais j'étais figurant.


Nilo.

Le film d'une vie....en noir et blanc ?
Tout semble positif dans ce constat au fond...sauf la chute ...
Etre l'acteur de sa vie ou seulement le figurant, tout est affaire de perception non?
Tant qu'a faire autant se croire encore "en haut de l'affiche" !

"J'ai vu tant de serpents me susurrer la mort
En esses d'abandon sur le sable brûlant
Quand je posais mes pas dans l'ombre de mes pieds"

Poétiquement dit

H.

encore tes fidèles lectrices, Nilo !!!
et encore un ABCCBA, qui donne un souffle si particulier à tes poèmes ... que j'aime ...
Yzaé, figurante

J'aime le souffle de celui-ci. Petite remarque toutefois, l'utilisation abusive des "qui, qu'on, quand" m'a gênée... jusqu'à deux fois en une strophe.

Z.

Entre deux prises je prends un peu de temps pour venir remercier mon fidèle public.

Nilo, metteur en scène(s).

Deuxieme séance pour ce film en noir et blanc mais loin d'être muet!