Assis sur le seuil des mois figés (fr)

nos yeux se détournent du plafond troublé
ils y inscrivent la chute d’icare
le jour se défait maille par maille
ferme la porte des horizons et des maisons
où tout était familier

le soir frissonne assis sur une sombre tristesse
l’oreille tendue vers les bruits d’une jeunesse
qui n’est pas perdue pour autant

le vestibule sent le tabac et l’été en déclin
les mots n’atteignent plus le regard
posés sur la pierre bleue du seuil
dans le vent virevoltent nos vies
comme des feuilles aux senteurs florales
nous nous évaporons dans le temps

07/03-16/06/08

Un poème ancien qui ne perd pas de son actualité

Ancien peut-être mais je le connaissais pas...Comme toujours excellente facture. Compliments - LOUP.

Comme le dit Loup, ta signature ...

Merci Solweig

Une ambiance de fin d'été empreinte de douceur, malgré la chute inéluctable.

S'évaporer dans le temps, quelle belle manière de dire tant de choses

Le marque page (de Robert Cuffi)


Défendre l'illusion d'avoir un jour écrit, dans le corps et la vie, sur les yeux et la langue. Dans ces nuits d'énergie avouer son crachat, le coeur passé au crible, cherchant des attractions, des préludes, un mal de violoncelle. Aller droit vers son axe, vers des clartés lisibles, et se réactiver. La pacification croise avec la fureur, les soubresauts intimes avec le sommeil lourd. L'épissure du texte fleurira toute en gris.
Avoir de l'offensive dans la douleur du souffle, un verbe disparate et des éclats en bouche.
Aller sauver l'enfance, soulever son frivole et sa sacrée musique.
Je t'écrirai dehors, dégagé des broussailles, de ces absences obscures toujours répercutées
Je t'écrirai du large, comme un dessin d'enfant, dans les couleurs primaires de mes clartés prochaines.
Dans la doublure de la nuit, quand le noir se duplique, j'irai jouer, vorace, de mes troubles ultimes, un fil d'apprentissage, l'écharde juvénile diffusée de mémoire.
Les herbes sont gelées, craquent sous nos semelles. Nous marcherons absents dans nos compositions, toujours vers nos rencontres. J'imagine un futur avec mes nerfs froissés, l'ivoire qui déchausse et ma voix qui s'écroule.
Une inaction du vide, de paroles à risque.
Il me suffit que tu dérobes une danse amoureuse, une vague en rupture éclatée sur sa crête pour m'ouvrir des façons de te dévisager.
N'écrire que pour toi du fond des gisements, des galeries fragiles
Et relancer la page vers la dernière marque, une pliure à suivre.



Voila une partie du top du top et de Robert Cuffi

Voilà aussi un autre genre de texte

J'irai sauver l'enfant
qui ronge le blues sur les trottoirs
de la voie lactée
avec des mots qui ne veulent pas dire grand chose
qui font comme des souffrances
dans le coeur des poudrières
j'irai prendre la main de l'enfant
pour la poser dans le ventre du temps
sur le sein de Marilyn Monroe
fouiller l'obscure vacuité des vaniteux
nous ferons des feux au lieu des regards égarés
dans le grand combat des aveugles
nous déciderons qui l'on doit encore aimer
quelles sont ces empreintes
qui collent au cul des oiseaux de miséricorde
j'irai à l'enfant
feindre d'être celui auquel on peut croire
je lui dirai : j'ai besoin d'être seul
s'il-te-plait ne lui dis pas
que j'ai besoin d'être seul
avec l'amour des cols ébréchés
et des ronds de folles errances
s'il-te-plait ne lui dis pas
que j'ai besoin d'être seul

Faut pas écrire comme ça ....

N'empèche LCbeat tu es une sacrée graine de poèsie... sans déconner

Nous nous évaporons dans le temps

Et seuls quelques vers nous survivront...

Bonjour à toi, Solweig.

Les choses matérielles ont l'importance qu'on leur prête, souvent après coup. C'est peut-être mieux ainsi.

Dam, la vérité est ailleurs.

De la belle poésie remplie d'images tout aussi belles.

Un plaisir immense de te lire et de passer ces instants
dans ton univers.