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La Parade des Instincts
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Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
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La Parade des Instincts
Erotique... peut être légèrement graveleux.
Trilogie terminée.
La Parade des Instincts
I - Le Brise-Gueule
C'est sur le pantalon que narines tâchent alors
à saisir en son fond de parfumés trésors,
se mêle au ceinturon mon visage content
et mes lèvres aux boutons semblent montrer leurs dents.
Cloisonnée, ma passion s'étouffe sous la matière,
de l'exiguë prison je libère la rapière,
j'en avise le tison et me plonge dans tes yeux :
c'est vu sous le plastron que tu me parait Dieu.
Affermi, le bâton s'impatiente et me pousse...
pour le prendre, attention : qu'elle soit noire, blonde ou rousse,
c'est parmi la toison que s'achève la course
et que langue et menton se partagent les bourses.
- "Malaisé de garder le fusil dans l'étui
lorsqu'on est adoubé par ce membre raidi...
me voici, souriant, l'aspirant en suçant
comme pour en allonger l'indomptable courbé."
En un coup de rognons que tu n'as pu garder
tu m'arraches, fripon, deux-trois toux, une nausée...
et tel un pharaon consentant à l'esclave
de mener ses frictions, tu m'acquitte : suave et brave.
J'abandonne le jonc et, non sans pourlécher,
je me livre, pardon, au scrotum gorgé
duquel rafraîchiront mon Sahara tari (1)
trois cents milles projections d'une douce eau-de-vie.
Je retourne, à raison, juste au dessous du ventre,
de moi même je fais don... c'est le métier qui rentre.
Faites monter la tension, ô votre majesté,
c'est ensuite à mon con de braver vos fiertés.
- "Le voici, le cul hard où se froissent mes hardes,
et des coups qui ne cessent je me vois sécréter
une salive épaisse lubrifiant le gosier...
au son des dégueulis, vous m'avez perverti."
Ne prêtez d'attention aux plaintes, aux geignements :
mes régurgitations, pour toutes, sont tout autant
de mon obligation l'enthousiasme réjoui...
pénétrez - et profond ! - je vous prie de faire fi.
Comme en plein Achéron je voudrai me sentir, (2)
étranglé à l'oblong d'un cruel investir.
Cognez, comme du pilon, du mandrin rubicond :
moquez vous des frissons ou des suffocations.
Louant votre giron, j'ose l'imploration :
qu'aucun jet vagabond ne bariole mon veston.
Car ici, en grue crasse infoutue de faire taire
le ramage salace de ravissements pervers...
... il se peut que mon cul ai jalousé la gorge
des plaisirs dissolus soufflés comme une forge.
- "Sois en sûr, ô mon maître, je me connais deux sexes
dont l'un, resté muet, ne mérite pas le complexe.
Nous irons à Babylone avant le crépuscule,
ne crains pas mes douleurs : elles seront minuscules."
II - Le Joug
Plus douze coups que phaleuces, gueule en lame de couteau,
des moustaches de Zeus s'allongent sous mes naseaux. (3)
J'ai fait voeu de servage et je sais qu'à tout âge
du dandysme au sadisme il n'est qu'un éréthisme.
Je me présente astreint en oscillant des reins.
C'est ainsi disposé - sur mes mains et mes pieds -
que j'eusse su du vice agacer le repos...
voici l'art du supplice : rendre l'homme barjot.
De charmes corrompus j'ai touché le salaire
et le peu de vertu qui m'animait hier
s'égara, pour me plaire, aux gaulis du maquis...
je confie mes viscères au laguis du marquis.
- "Du lyrisme érotique, pluralisme rustique,
magnétismes malins, gigantismes péniens
sont autant de bienfaits pour lesquels
je me fais volontiers domestique de potentats sadiques."
Dans l'instant, je préfère être reine des traînées
qu'une aria printanière cadençant tes pensées.
J’ai soif de directives, d'homélies ordurières
et des poignes incisives qui talonnent le serf.
En deçà du ménisque je cueille la dignité
de la brave odalisque dont je souhaite incarner
l'appétit, l'appétence et la résignation...
de la moindre licence je crie l'abjuration.
Je crierai qui je suis : un goret, un souillon,
un giton qu'on régit sans qu'il n'y voit d'affront
car ce stupre inassouvi est sans doute des derniers
casemates à l’abri de leur autorité.
- "J’aime les saillies cruelles qui s’achèvent en grands râles,
répandant à l'autel tout l’orgueil d'être mâle.
L'esclavage : un régal dont je ne sais d'égal,
qui porte un goût courtois mis de cent navajas."
Les chandelles chancellent en parsemant d'écorce
du diligent fidèle les mamelles et le torse,
dessous l'ardent crachin - ce charnel baptême -
il ne geint qu'un gamin réclamant son totem.
Et de ces pleurs aimables - caressant de leurs dards
plus ardents que le sable d'un Ténéré soiffard -
il n'en demeure aucun qui soit si redoutable...
je ne peux sous ces grains n'être que redevable.
Le sillage sensitif que l'ondée vient semer
sur mon derme rétif, de frissons visité,
accroît toute ma luxure et je me vois, prostré,
mendiant sous les morsures quelques nouveaux péchés...
... je consens aux épines, aux ergots, à l'argot :
je noierai mes justines dans l'affolement des flots ! (4)
- "Et je souhaite du bouquet qu'il abreuve ma trachée
- ce triomphe du laquais flatte fort la fierté
en sujétions viriles avalées exemplaires
pendant, qu'au côté pile, il imprime son affaire."
III - Le Bélier
A vous toutes, catins dont je grade partage,
je vous souhaite, pour demain, une épopée sauvage
loin du jouir prosthétique, et qu’il vous monte en gorge
des plaisirs prostatiques soufflés comme une forge.
Des poitrails couverts des odeurs de l’effort,
des blue-jeans entrouverts aux pieux cumfiteors (5)
d’où s’érige la fièvre dont Morphée, chaque nuit,
vous caresse les lèvres qu’un sourire embellit.
Pour ma part, mon bon gré demeure plus abyssin
qu’une romance aiguisée de grands coups de mandrins.
Il me faut l’haruspice des mauvaises volontés,
il me faut cicatrices, il me faut le bélier.
- "Nous pourrions méditer sur tous les bien-fondés
d’instincts plus orduriers qu’un flétri dolmancé. (6)
Mais de l’homme savant connaissez vous l’adage ?
C’est en se corrompant qu’il transcende les âges."
Aussi, j’ai dans mes poches quelques vertus d’antan
qui crisperaient les boches d’indignés geignements.
Lorsqu’ils parlent de corolles, je parle de blessures...
qu’ils soulèvent des banderoles : le marquis, il assure.
Que je sois pris au con comme on perce les victimes,
non sans oui, sans un non, qu’ils ne m’aiment ni m’estiment
et qu’il me vienne le pleur dessous l’indifférence...
qu’au sang ces marteleurs puissent pousser la séance.
Que mes sens magnifient l’amplitude de mes cris,
que l’on m’ai ravagé n’est ni crime, ni péché.
Refuser ? Doux compères, rien que se lamenter
demeure un grave impair à l’hospitalité.
- "Les moteurs ancestraux d’impotents salopards
ne carburent qu’à l’égo, à la force du pouvoir,
en témoignent bien des culs déchirés en toutes peaux :
la psyché des vaincus est l’idole des salauds."
Le vaincu, le salaud on ceci en commun :
cet engouement sado – qu’ils partagent comme un -
d’inoculer sarcoptes aux souillons infatués…
lorsqu’ils nous disent "adopte," il nous faut s’habituer.
En francisques, en cestons qui savent bien nous guider, (7)
qu’ils nous mènent, piétons aux quatre pieds cornés :
l’académie des grues saura faire bifurquer
les peureuses vertus… ne sont plus indiquées.
Entre murs et salpêtre - destination finale -
on enseigne au serf d’être, à force d’arsenal,
capable des enfers jusqu’à l’accoutumance
et qu’il lui devienne cher de souffrir à outrance !…
… il est tout un fossé à combler de frictions
pour nous faire devancer l’attrait de la fiction.
- "Que les cors grondent vite et suturent les morsures
car la mort les invite, au delà des luxures,
en témoigne le pus suintant de leurs écrits :
l’amour propre des vaincus est un spectre proscris."
(1) : emprunt, remanié, à Charles Baudelaire.
(2) : l'Achéron est le fleuve par lequel Charon, le passeur, mène les âmes aux enfers.
(3) : les moustaches de Zeus sont la fumée, expirée par le nez, de fumée de cannabis.
(4) : Justine est un personnage du marquis de Sade, moraliste et pudibonde.
(5) : cumfiteor est une contraction vulgarisée du mot anglais "cum" et de la prière, confiteor, au cours de laquelle on reconnait avoir péché.
(6) : Dolmancé est personnage du marquis de Sade, jouisseur, éducateur, sadique mais aussi meurtrier, mutilateur et pédophile... ainsi, un flétri dolmancé demeure néanmoins un sadique de bon aloi, plus réaliste face à la loi.
(7) : le ceston est une arme, l'ancêtre du poing américain.
Dernière édition par pheukiou le Lun 3 Nov - 0:28, édité 3 fois
Re: La Parade des Instincts
Si tel est ton plaisir, combien je suis heureux pour toi! Beaucoup de plaisir à te lire donc, même si je n"ai pas fais les même choix que les tiens. Je n'ai pas toujours partagé tes écrits mais pour autant accepte mon amitié.
Swann,
Swann,
Swann- MacadAccro
- Messages : 1023
Date d'inscription : 31/08/2009
Age : 72
Localisation : entre deux cafés
Re: La Parade des Instincts
De l'allure- et- du souffle !
Bien joué.
Bien joué.
zenobi- MacadMalade
- Messages : 487
Date d'inscription : 14/02/2012
Re: La Parade des Instincts
C’est une question de l’esthétisme et de l’art (isme).
La plume lâchée avec l’adresse sur la feuille (voir : l’écran) dessine l’acte de perception - conception.
Adressé aux lecteurs choisis… lu et peut-être (je ne peux pas me décider) approuvé - Solweig
La plume lâchée avec l’adresse sur la feuille (voir : l’écran) dessine l’acte de perception - conception.
Adressé aux lecteurs choisis… lu et peut-être (je ne peux pas me décider) approuvé - Solweig
solweig- MacadMalade
- Messages : 499
Date d'inscription : 05/09/2009
Age : 75
Localisation : Szczecin/Sablé-sur-Sarthe
Re: La Parade des Instincts
J'ai ajouté le troisième texte manquant, après beaucoup de temps certes. Et modifié les deux premiers.
Premier texte érotique.
Seconde texte un peu plus épicé.
Le troisième se veut être une conclusion un peu plus... psychologique ?
Il n'y aura pas de quatrième texte à venir, c'est donc terminé
Premier texte érotique.
Seconde texte un peu plus épicé.
Le troisième se veut être une conclusion un peu plus... psychologique ?
Il n'y aura pas de quatrième texte à venir, c'est donc terminé
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