Paris Paris, Is very nice

Paris Paris, Is very nice


Paris bag night, et bar à putes, deux heures du mat, un train d’enfer et Saint Lazare se déshabille.

Ici le sexe fait des siennes, les chiens des chiennes s’enrichissent, et les poubelles s’en souviennent. Du désespoir aux ventres vides. Paris, Paris ! Je ne t’aime plus.

Nation, Vincennes, la rue s’éborgne. Une fille au poil fait un tabac, la pipe à l’œil comme à Manille, là où le flic est un connard

La rue Madame et sa tendresse, a fait les soldes des guenilles où l’indigence est parisienne, la cécité est à la nuit.

Champs Elysées et pousse toi d’là, ça marche droit devant le flic. L’Avenue Foch est un couloir, de coups de poing en stylo Bic. De reines en short, à la demande, un carré d’as de l’exhibe.

Paris Paris, Place Dauphine, made in Nikon et voyeurisme. Ambassadeur à la braguette d’un papy Russe, pour queue, ça rime.

Bois de Boulogne et gyrophares, parc à fantômes du Brésil, berceau d’orgasmes des voitures, un carnaval se faufile. L’ombre des femmes, casse à tout prix. Les ladies boys, c’est du bidon. Dans les bosquets sans pantalon, Paris sans tulle, Paris défile.

Paris Paris, is exciting ! Baby come back, “Parle à mon cul !”

Paris sous-sol, is very nice ! Chiens muselés des républiques. Ventre à tickets, lame à rasoir, et le bonjour des anonymes. Welcome to you !

Le figaro, Ici Paris, ici la Franc et liberté, fraternité et pickpockets!

Métro Barbès-Rochechouart, les étrangers du blues trottoir! Paris glamour des idées noires, la gueule ouverte, et va t’faire voir ! You go away!

Paris parie, au Sleeping bar! Sous ses écrans la chance gratte. L’auberge au ciel est une borne. Un trésor dort et des pénates, un soleil brille dans ses filets.

On dirait : une révolution.

L'ensemble est bien mené, des images que j'ai aimées comme :


"Ici le sexe fait des siennes, les chiens des chiennes s’enrichissent, et les poubelles s’en souviennent. Du désespoir aux ventres vides. Paris, Paris ! Je ne t’aime plus."


"La rue Madame et sa tendresse, a fait les soldes des guenilles où l’indigence est parisienne, la cécité est à la nuit. "


La présentation de ton texte m'a fait penser à un dialogue.

Sylvie a écrit:On dirait : une révolution.


La présentation de ton texte m'a fait penser à un dialogue.

Merci Sylvie, toujours aimable et si fidèle à l'autre

C'est une forme de présentition que j'expérimente pour la première fois.... Elle est plus compliquée à réaliser que je ne le pensais... J'ai dû la rererefaire dix fois au moins. Sans doute que ce style d'écriture demande de l'apprentissage ! La métaphore même, cherche à se replace, et la comparaison est miroir d'anamorphose, qui peine encore à se courber.

Sylvie parle du style, moi de contenu :
Paris au visage dévoilé, Paris sous la jupe, Paris pour les uns pas pour les autres.
Parfois on ferme les yeux mais tout simplement notre regard cherche aussi la beauté dans une ville qui est comme tant d’autres métropoles, un lieu de la vie quotidienne - alors tout mon être refuse ce trait noir qui n’a pas un contrepoids (est-ce une perspective anglo-saxonne ?) et je crie… et alors !?
Le monde n’est pas fait que du mal…
Solweig (très parisienne par adoption)

solweig a écrit:Sylvie parle du style, moi de contenu :
Paris au visage dévoilé, Paris sous la jupe, Paris pour les uns pas pour les autres.
Parfois on ferme les yeux mais tout simplement notre regard cherche aussi la beauté dans une ville qui est comme tant d’autres métropoles, un lieu de la vie quotidienne - alors tout mon être refuse ce trait noir qui n’a pas un contrepoids (est-ce une perspective anglo-saxonne ?) et je crie… et alors !?
Le monde n’est pas fait que du mal…
Solweig (très parisienne par adoption)

Mais qui t'empèche d'écrire sur Paris avec des éloges. Personne. Tu penses et tu écris ce que tu penses comme tu veux. Chacun est libre! je ne fais pas de politique, ni de révolution, j'éris, c'est tout. on peut aussi prendre l'avion pour les E-U et puis écrire la même chose ou son contraire ! Qui ça dérange ?

L'Opéra des Boeings

2005-02-03 08:48:32







Rats et barbituriques, ça roule toute la nuit. La prière des pauvres au fond des tiroirs-caisses. Fantasmes électrifiés sur l’écran des images. Dentelle des néons sur l’échelle de Jacob. New-York se réveille sur ses ressorts rouillés. Son rêve abattu par les flics fait hurler les sirènes. Racines givrées d’urine, yeux piqués de morphine, cette ville est sans paupières.

Coney Island : dimanches délavés de pop-corn sur les pontons rouillés. Manhattan Bridge : tout le monde embarque dans son cheval de Troie. Kennedy Airport : l’opéra des Boeings fait sursauter la Bourse.

Gens de toutes les douleurs décapant leur mémoire. Ville d’argent terni par les mauvais usages. Une foule s’agglutine autour d’un preacher. Faudra-t-il que le Dow Jones débande pour voir la tendresse entre les lignes du monde ? Les faits divers eux-mêmes fournissent les couteaux. Le désespoir passe la main sans rendre la monnaie.

Central Park : le silence est son unique tendresse. Le temps laisse des miettes pour les oiseaux nécessiteux.. Manhattan parking : bouquets de solitude qu’oxydent les autos. Les arbres de Harlem ont l’haleine des clochards. La parole noire de Dieu y gicle des seringues.

Le Bronx : cages à poules et nids de solitude, ses pauvres signés par Dieu lui-même. Métastases des ruines. Le cimetière des chiens est un hôtel de luxe. Le rêve dort sur des échelles d’incendie. L’espoir bivouaque à l’Armée du Salut, armé de vieux chaussons et d’alcool frelaté.

42e rue : cinémas porno et singles’ bars. Dial-A-Joke pour survivre à la nuit. L’insomnie des drugstores. Les chiens qui courent entre les mauvais blues. Le cri des abattoirs. Le cri des overdoses. Le cri d’une ambulance bloquée. Le prix du sang dans les fontaines de Coke. Babylone à rabais. Le soleil s’oxyde comme une tache de vin.



Jean Marc Lafrenière

Ma réponse à ta réponse :
Tu as très mal compris mon commentaire – j’ai voulu juste te dire que chaque chose et chaque personne possèdent en soi du bon et du mauvais, que c’est un «tout » et cet aspect me manque dans ton poème. Je ne rentre pas dans la polémique, je me suis juste exprimée.
Cordialement Solweig

No comment !!!

Pari osé, Killing zoé - je ne partage qu'à moitié ton parti pris, même si ce que tu observes est sensé (ce n'est pas 'mon Paris'). Mais bon... ce n'est pas à moi, ex-parigot, de porter la contradiction (ça serait déplacé).

Dam, réservé tout de même.