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Justin
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Macadam :: MacadaTextes :: Textes courts
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Justin
Quand ce fut fini il partit dans la rue marcher un peu. Le soir arrivait trop lentement comme tous ces soirs d'août quand il a fait trop chaud et qu'on attend sa venue pour ouvrir les volets.
La sueur coulait de son front, suivait ses joues, son cou. Il s'essuyait d'un revers de main. Par la suite certains on dit qu'il allait hagard,mais lui savait exactement ce qu'il faisait, il avait simplement eu besoin de marcher. Il marcha ainsi dans le bourg, le traversant plusieurs fois dans tous les sens, de 17h30 à 19h10. On savait les heures, parceque Marguerite l'avait vu sortir de son jardin à l'heure où elle ouvre justement ses volets et c'est à 17h30, tous les soirs d'août.
Pour la fin de sa marche, c'était facile, il était entré dans le "bar de l'église" juste au moment de l'angélus, même que Jean lui avait dit de fermer la porte parcequ'il n'entendait pas les infos régionales à la télé et qu'en plus la chaleur rentrait encore.
Il s'était assis à la table de droite, celle qui est contre le babyfoot, et avait commandé un galopin.
Ca c'était sûr aussi, on avait la note.
Après c'était plus vague, il avait dû se lever et sortir vers les 19h45. En tout cas ce qui est sûr c'est qu'à 20h00 il était chez lui puisque Marguerite se met toujours à sa fenêtre à partir de 20h au mois d'août et qu'en s'installant elle l'avait vu rentrer.
Le lendemain personne ne s'étonna de voir toutes les fenêtres de sa maison ouvertes vu que la nuit n'avait pas apporté la fraîcheur attendue. C'est à midi que Marguerite s'en inquièta et y regarda de plus près. De très près même puisqu'elle alla chercher ses jumelles et le vit pendu à une poutre de la chambre bleue.
On trouva un mot sur la table de la cuisine et une lettre. Le mot demandait qu'on poste la lettre et qu'on trouverait l'argent pour l'enterrement dans le tiroir des couverts, il disait aussi que l'entreprise de pompes funèbres avait déjà reçu les consignes pour l'organisation.
Mais surtout qu'il ne fallait pas oublier de poster la lettre. C'était la dernière mensualité pour le remboursement du prêt de la maison. C'était fini, il avait tout payé, il ne devait plus rien, à personne. Il disait au-revoir à tout le monde en expliquant qu'il allait se mettre la corde dans la chambre bleue vu que c'est de la que Marguerite le verrait avec les jumelles et que comme ça elle se rappellerait des fois où elle avait regardé pour rien.
Il embrassait tout le monde et disait que maintenant qu'il était en règle il allait faire le tour une dernière fois pour avoir tout bien dans les yeux. Parceque les yeux c'est important il disait. Je l'ai pleuré longtemps.
La sueur coulait de son front, suivait ses joues, son cou. Il s'essuyait d'un revers de main. Par la suite certains on dit qu'il allait hagard,mais lui savait exactement ce qu'il faisait, il avait simplement eu besoin de marcher. Il marcha ainsi dans le bourg, le traversant plusieurs fois dans tous les sens, de 17h30 à 19h10. On savait les heures, parceque Marguerite l'avait vu sortir de son jardin à l'heure où elle ouvre justement ses volets et c'est à 17h30, tous les soirs d'août.
Pour la fin de sa marche, c'était facile, il était entré dans le "bar de l'église" juste au moment de l'angélus, même que Jean lui avait dit de fermer la porte parcequ'il n'entendait pas les infos régionales à la télé et qu'en plus la chaleur rentrait encore.
Il s'était assis à la table de droite, celle qui est contre le babyfoot, et avait commandé un galopin.
Ca c'était sûr aussi, on avait la note.
Après c'était plus vague, il avait dû se lever et sortir vers les 19h45. En tout cas ce qui est sûr c'est qu'à 20h00 il était chez lui puisque Marguerite se met toujours à sa fenêtre à partir de 20h au mois d'août et qu'en s'installant elle l'avait vu rentrer.
Le lendemain personne ne s'étonna de voir toutes les fenêtres de sa maison ouvertes vu que la nuit n'avait pas apporté la fraîcheur attendue. C'est à midi que Marguerite s'en inquièta et y regarda de plus près. De très près même puisqu'elle alla chercher ses jumelles et le vit pendu à une poutre de la chambre bleue.
On trouva un mot sur la table de la cuisine et une lettre. Le mot demandait qu'on poste la lettre et qu'on trouverait l'argent pour l'enterrement dans le tiroir des couverts, il disait aussi que l'entreprise de pompes funèbres avait déjà reçu les consignes pour l'organisation.
Mais surtout qu'il ne fallait pas oublier de poster la lettre. C'était la dernière mensualité pour le remboursement du prêt de la maison. C'était fini, il avait tout payé, il ne devait plus rien, à personne. Il disait au-revoir à tout le monde en expliquant qu'il allait se mettre la corde dans la chambre bleue vu que c'est de la que Marguerite le verrait avec les jumelles et que comme ça elle se rappellerait des fois où elle avait regardé pour rien.
Il embrassait tout le monde et disait que maintenant qu'il était en règle il allait faire le tour une dernière fois pour avoir tout bien dans les yeux. Parceque les yeux c'est important il disait. Je l'ai pleuré longtemps.
pierre_b- MacadAdo
- Messages : 151
Date d'inscription : 15/10/2012
Age : 68
Re: Justin
... et ben au moins c'est déjà ça...!
pierre_b- MacadAdo
- Messages : 151
Date d'inscription : 15/10/2012
Age : 68
Re: Justin
Un texte qui m’interroge ; non pas le pourquoi (cela ne nous regarde sans doute pas), mais ce qui t’a poussé à l’écrire, et aussi à la manière d’un enquêteur
Dam.
Dam.
Re: Justin
Ce qui me pousse à écrire... J'en sais rien, j'écris la plupart du temps d'un jet ou presque. Je pioche un mot et je le démaille, je suis le fil, j'harmonise, je mets des accentuations, des silences, des mouvements. Tout au moins j'essaye.
Au départ je n'ai jamais d'intention, l'intention vient en écrivant.
Il m'arrive même de n'avoir jamais d' intention sauf celle d'écrire des bidules avec un début, une fin et un milieu, des trucs qui se tiennent, font un paquet que je regarde, un paquet qui contient des choses.
De l'histoire naissent des personnages et donc des vivants, avec leurs morts. Un peu de vie quoi...
Ici quand j'ai commencé je ne savais absolument pas ce que j'allais écrire. C'est la première phrase qui a entraîné tout le reste. Y compris la chute.
Au départ je n'ai jamais d'intention, l'intention vient en écrivant.
Il m'arrive même de n'avoir jamais d' intention sauf celle d'écrire des bidules avec un début, une fin et un milieu, des trucs qui se tiennent, font un paquet que je regarde, un paquet qui contient des choses.
De l'histoire naissent des personnages et donc des vivants, avec leurs morts. Un peu de vie quoi...
Ici quand j'ai commencé je ne savais absolument pas ce que j'allais écrire. C'est la première phrase qui a entraîné tout le reste. Y compris la chute.
pierre_b- MacadAdo
- Messages : 151
Date d'inscription : 15/10/2012
Age : 68
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