Bourgeois

Ecoute, ma tendre, piailler les oiseaux
C'est l'engourdissement des jours moraux
Relâchons le bonheur, cette bête sauvage
A mort les demi-teintes, les oiseaux, les adages

Serre-moi contre toi, broie-moi s'il le faut
L'âge, implacable, brandit déjà sa faux
Je suis né bourgeois, fait de peur et d'angoisse
Je prends à tort ma mollesse pour de la poisse
Jamais je n'ai connu le goût de la perte
Tout cadeau pour moi est acquis, certes

Tu m'as aimé comme aiment les chiens
D'un amour nu, fou, inconditionnel
Qu'il s'agissait d'un long poème épique tu croyais bien
Moi qui n'étais qu'une pauvre ritournelle

Ecoute, ma tendre, piailler les oiseaux
Ils sont si gros qu'on dirait des taureaux
Le bonheur, frileux, est cabré dans sa cage
Comme les chiens, japper mon seul apanage

Ha! un beau poème plongé dans un certain surréalisme qui me plait.

Parfois, il m'arrive de ne pas aimer les répétitions mais ici, au contraire
quand tu dis :

"comme les chiens..." que tu répètes, je trouve
que ça met un caractère encore plus précis sur tes mots.

Certaines images m'ont plu :

"Serre-moi contre toi, broie-moi s'il le faut
L'âge, implacable, brandit déjà sa faux"

"Ecoute, ma tendre, piailler les oiseaux
Ils sont si gros qu'on dirait des taureaux"

J'ai aussi beaucoup apprécier la chute.

J'ai même eu envie d'entendre une mélodie sur ce poème.

Au plaisir de te lire.

N'être qu'une ritournelle, c'est déjà un bon début.