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Comme des miettes avec la main...fragment 4 et 5
4 participants
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
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Comme des miettes avec la main...fragment 4 et 5
Fragment 4
Entre les déchirures des enfants des rues
Aux besoins sacrifiés à la faiblesse quelquefois héréditaire
D'un entourage englué dans la ville et ses artifices,
Et l'errance sentimentale
De quelques coeurs à consoler à d'autres corps offerts,
Sans jamais la passion absolue des premières étreintes
Laissées se dénouer par abandon,
La nature et sa chanson:
Le long ruisseau grossi d'avril anime les reflets des arbres presque nus
Une ombre y sourit, fugace,
Et comme un goût amer d'avoir lâché le rêve pour de vaines chimères,
Grimace.
Un rideau fait voile et se gonfle d'un printemps au bonheur partagé,
Et les jonquilles sont des étoiles dans le feu du matin.
Une biche cambrée en travers du chemin enneigé
Et les arbres voûtés de leur poids blanc,
Devant sa grâce.
Sur le front des coteaux au-delà des broussailles s'allongent des prairies
Où l'anémone pulsatile danse au frisson du vent d'est.
De la route qui sinue vers la ferme Richeux
Un bois de peupliers émerge roux de la brume
Pour souligner les toits indigo,
Et nourrir la première aquarelle.
Plus loin vers Laon les bois noirs ouvrent des brèches dans les champs clairs
Et un jour de givre,
Les ronces ont figé leur danse arabesque autour des piquets de guingois,
Une balle orange en cage dans les chênes transis.
L'anémone sylvie, la parisette en croix, le caltha des marais,
le ficaire discret, la morille odorante
Et les marches sans fin pour épier leur repaire,
Les marches vide-tête et les yeux vers le ciel,
A compter les moutons, éluder les cirrus,
Eloigner les orages et dompter les rancoeurs;
A fixer les bons rails, élimer la mélancolie
D'un passage entre deux vies,
Quelques fleurs égayant le grand manque entr'ouvert
Et une place enfin pour le désir.
Fragment 5
Ils se donnaient l'air d'être repus de tout
Et cachaient mal leur vide
Dans le confort abrasif de leur bulle.
Savaient-ils seulement leur souffrance
A la subir ainsi écorchés?
Les petites victimes s'embourbent
Dans la tranchée de leur maltraitance,
Niant l'espoir d'horizons meilleurs,
Et le terrible enjeu était de contester leur désespoir.
L'avenir ne pouvait que s'écrire sombre
Les adultes abattus de leur socle idéal
Et les mauvais plis marqués indélébiles.
L'arbre poussé tordu vit pourtant vigoureux.
Comment lui donner l'envie de s'aimer penché,
Lui faire accepter sa beauté différente
Et sa place dans le paysage?
Puisque l'exception sont les arbres droits.
Pas de mode d'emploi dans les temps pionniers,
Seules la durée, l'intuition et la méditation,
Et le fil jamais lâché de l'empathie:
Eux et moi dans la même humanité.
Ils étaient deux frères dont le nom m'a échappé.
J'ai en tête la diapositive ektachrome au carton glacé
Où l'un d'eux avait laissé surprendre son reflet dans la flaque,
Au milieu des bois.
A regarder longtemps l'image
Est apparue la complexité.
La surface révèle la silhouette et les traits dans leur aura de ciel nuageux
Elle prend aussi l'ombre qui laisse deviner,
Par transparence,
Le fond, sa vase et ses feuilles mortes,
A travers l'eau du temps.
Une agitation et tout se trouble, illisible:
Après t'avoir apporté les conditions du bien-être et de la sécurité,
Quelquefois malgré toi,
Moi, le témoin, je prendrai les instantanés de ton image calmée,
Et avec toi, quand tu le voudras,
Quand tu m'autoriseras,
Nous chercherons à comprendre
Au fond de l'eau de ton histoire
Et tu deviendras acteur
Capable de gérer et ne plus subir.
Ne dis pas merci, j'avance avec toi,
Pour toi, pour moi, pour les autres.
La flaque à double vue vaudra aussi pour la présence.
Où le quotidien est l'apparence et le fond la visée
Et l'attention:
Comme un acteur livre son texte
Et réagit au public:
Il s'appliquerait à faire comprendre le message
Et à en relever la beauté.
Accompagner serait un tiroir à double fond.
Entre les déchirures des enfants des rues
Aux besoins sacrifiés à la faiblesse quelquefois héréditaire
D'un entourage englué dans la ville et ses artifices,
Et l'errance sentimentale
De quelques coeurs à consoler à d'autres corps offerts,
Sans jamais la passion absolue des premières étreintes
Laissées se dénouer par abandon,
La nature et sa chanson:
Le long ruisseau grossi d'avril anime les reflets des arbres presque nus
Une ombre y sourit, fugace,
Et comme un goût amer d'avoir lâché le rêve pour de vaines chimères,
Grimace.
Un rideau fait voile et se gonfle d'un printemps au bonheur partagé,
Et les jonquilles sont des étoiles dans le feu du matin.
Une biche cambrée en travers du chemin enneigé
Et les arbres voûtés de leur poids blanc,
Devant sa grâce.
Sur le front des coteaux au-delà des broussailles s'allongent des prairies
Où l'anémone pulsatile danse au frisson du vent d'est.
De la route qui sinue vers la ferme Richeux
Un bois de peupliers émerge roux de la brume
Pour souligner les toits indigo,
Et nourrir la première aquarelle.
Plus loin vers Laon les bois noirs ouvrent des brèches dans les champs clairs
Et un jour de givre,
Les ronces ont figé leur danse arabesque autour des piquets de guingois,
Une balle orange en cage dans les chênes transis.
L'anémone sylvie, la parisette en croix, le caltha des marais,
le ficaire discret, la morille odorante
Et les marches sans fin pour épier leur repaire,
Les marches vide-tête et les yeux vers le ciel,
A compter les moutons, éluder les cirrus,
Eloigner les orages et dompter les rancoeurs;
A fixer les bons rails, élimer la mélancolie
D'un passage entre deux vies,
Quelques fleurs égayant le grand manque entr'ouvert
Et une place enfin pour le désir.
Fragment 5
Ils se donnaient l'air d'être repus de tout
Et cachaient mal leur vide
Dans le confort abrasif de leur bulle.
Savaient-ils seulement leur souffrance
A la subir ainsi écorchés?
Les petites victimes s'embourbent
Dans la tranchée de leur maltraitance,
Niant l'espoir d'horizons meilleurs,
Et le terrible enjeu était de contester leur désespoir.
L'avenir ne pouvait que s'écrire sombre
Les adultes abattus de leur socle idéal
Et les mauvais plis marqués indélébiles.
L'arbre poussé tordu vit pourtant vigoureux.
Comment lui donner l'envie de s'aimer penché,
Lui faire accepter sa beauté différente
Et sa place dans le paysage?
Puisque l'exception sont les arbres droits.
Pas de mode d'emploi dans les temps pionniers,
Seules la durée, l'intuition et la méditation,
Et le fil jamais lâché de l'empathie:
Eux et moi dans la même humanité.
Ils étaient deux frères dont le nom m'a échappé.
J'ai en tête la diapositive ektachrome au carton glacé
Où l'un d'eux avait laissé surprendre son reflet dans la flaque,
Au milieu des bois.
A regarder longtemps l'image
Est apparue la complexité.
La surface révèle la silhouette et les traits dans leur aura de ciel nuageux
Elle prend aussi l'ombre qui laisse deviner,
Par transparence,
Le fond, sa vase et ses feuilles mortes,
A travers l'eau du temps.
Une agitation et tout se trouble, illisible:
Après t'avoir apporté les conditions du bien-être et de la sécurité,
Quelquefois malgré toi,
Moi, le témoin, je prendrai les instantanés de ton image calmée,
Et avec toi, quand tu le voudras,
Quand tu m'autoriseras,
Nous chercherons à comprendre
Au fond de l'eau de ton histoire
Et tu deviendras acteur
Capable de gérer et ne plus subir.
Ne dis pas merci, j'avance avec toi,
Pour toi, pour moi, pour les autres.
La flaque à double vue vaudra aussi pour la présence.
Où le quotidien est l'apparence et le fond la visée
Et l'attention:
Comme un acteur livre son texte
Et réagit au public:
Il s'appliquerait à faire comprendre le message
Et à en relever la beauté.
Accompagner serait un tiroir à double fond.
gerard hocquet- MacadAdo
- Messages : 194
Date d'inscription : 24/10/2009
Re: Comme des miettes avec la main...fragment 4 et 5
Surtout pour le 5ème fragment et ce magnifique
Accompagner serait un tiroir à double fond.
bon comme du bon pain.
Ces morceaux de vie cassée que tu nous livres sont toujours empreints de tant d'humanité...
Nilo, eau trouble.
Accompagner serait un tiroir à double fond.
bon comme du bon pain.
Ces morceaux de vie cassée que tu nous livres sont toujours empreints de tant d'humanité...
Nilo, eau trouble.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Comme des miettes avec la main...fragment 4 et 5
Il y a dans votre texte, un passage qui m'a particulièrement émue
Et moi, quand je suis émue...je pleure !
Des mots que je voudrais entendre de la part d'un homme
Merci à vous pour l'ensemble
H.
Et moi, quand je suis émue...je pleure !
Des mots que je voudrais entendre de la part d'un homme
Merci à vous pour l'ensemble
H.
hortense- MacadAccro
- Messages : 832
Date d'inscription : 19/09/2009
Re: Comme des miettes avec la main...fragment 4 et 5
des miettes, des fleurs, des arbres, un vrai bonheur de te lire !!!!
Yzaé, gourmande et botaniste ...
Yzaé, gourmande et botaniste ...
Yzaé- MacadAccro
- Messages : 696
Date d'inscription : 07/10/2009
Age : 65
Localisation : touraine
Re: Comme des miettes avec la main...fragment 4 et 5
Missing
Nilo, ce qui est fait n'est plus à faire.
Nilo, ce qui est fait n'est plus à faire.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Comme des miettes avec la main...fragment 4 et 5
Dans le cadre de ma promotion des Morceaux de l'An 1 je fais grimper chacun des titres en haut de l'affiche.
Nilo, charité bien ordonnée.
Nilo, charité bien ordonnée.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
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