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Lumière noire sur oiseaux bleus
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Comateen
LCbeat
6 participants
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
Page 1 sur 1
Lumière noire sur oiseaux bleus
les blacks ballads d'Archie Shepp
les putains de swings qui ne swinguent plus
les notes qui se suspendent n'importe où
les poèmes qui pendent aux vieux crochets
les mômes qui chialent parce qu'ils ne savent faire que ça
ça ou attendre leur mère qui ne reviendra pas
les temps de chien, les neiges brunes
les identités qui se délitent
le cul des princesses dans les rêves d'orage
les hommes qui n'attendent que ça
les mirages pires que les déserts
les stations essence sur les routes invisibles
les aires d'autoroute un soir de pleine lune
les mauvais vins, les cafés de minuit
les musiques de jazz auxquelles on ne croit plus
les ententes cordiales les amendes honorables
l'empreinte de ses pieds sur les planchers mouvants
l'odeur de la peau qui en dit long
les croches noires des planètes qui n'existent pas
l'envolée des oiseaux qui filent autre part
où la terre accueille le soleil et la chaleur
les hommes qui baissent les bras
les hommes qui baisent les bas
les femmes qui foutent le camp sur le dos des tortues homériques
l'amour transi qui tabasse les corps
enfreint les règles sans connaître le règlement
les fondations tremblant sous les assauts de la colère
les poupées miniatures qui représentent des adultes
les enfants qui furent un jour adulte
les adultes à qui l'on a ôté leurs perceptions d'enfant
et ces nuits pâles, et ces crépuscules bleus
et ces matins aussi blêmes qu'un cadavre
découvert nu et rongé de désespoir sur les trottoirs d'Amsterdam
et puis, la solitude de ceux qui crèvent de trouille
ceux qui friment pour faire flipper la peur
la peur du noir la peur des ombres
la peur de ne plus avoir peur du vide
la peur d'écrire des poèmes
la peur de ne plus en écrire
les jambes qui flanchent les esprits qui basculent
les manèges aux animaux de plâtre
les bureaux de tabac ouverts toute la nuit
les clubs de jazz exhumant les morts
la cigarette du condamné, la cigarette du bourreau
les frontières les territoires les limitations de vitesse
et ces lendemains qui ne chantent plus
ces oiseaux qui ne migrent plus
les parties de baby-foot au collège
la voix des anges le cul des anges la folie des anges
les guirlandes de noël les sapins de noël
Frank Sinatra Bing Crosby Nat King Cole
les amours de jeunesse qui durent toujours
les initiales des filles qu'on aime écrites au blanc sur une trousse
le banc des accusés l'ivresse des juges
la sagesse de ceux que l'on dit fous
les rumeurs qui enflent les ballons qui crèvent
les cailloux qui roulent dans les poches
et l'insomnie et les nuits d'alcool et de cigarette
et les lits qu'on emprunte pour un soir
les repas qu'on partage sans avoir faim
les séries télévisées que l'on regard d'un œil distrait
préférant les cuisses de la femme à nos côtés
le fétichisme incongru, les courbes d'un pied tendu
la volonté de se perdre pour trouver la lumière
et puis l'audace à laquelle on ne croit plus
la verve des mots qu'on ne dit plus
de peur que les mots reviennent comme des gifles
les quoi ma gueule, qu'est-ce qu'elle a ma gueule ?
les blonds vénitiens, les bleus cobalt, les châtains auburn
ce qui se chuchote sur l'oreiller quand on est certain que l'autre dort
ce qui vient en rêve à celui qui dort
l'enfant en nous à qui on a coupé la tête et les jambes
les mains baladeuses les doigts qui s'immiscent
les littératures que l'on commente les soirs un peu ivres
les pauses sur la pose des géants... qui s'aiment !
les attentes les films d'horreur les films de Sidney Lumet
le maquillage pour faire bonne figure
les masques pour faire bonne figure
et ces larmes que l'on goûte sur la joue de l'autre
et ces lèvres que l'on rêve de baiser
et ce corps que l'on rêve encore de baiser
le catalogue de la mémoire, l'énumération de l'existence
les douleurs froides et les nuits blanches
les résolutions du nouvel an et celles que l'on ne tient pas
les promesses des rhéteurs en mal de confiance
la neige sur la Bastille la neige sur les trottoirs
et puis, vu sur l'océan, les pélicans les mouettes
les albatros qu'on dit sortis des poèmes
les chimères les voyages indicibles
cette femme que l'on convoite malgré les années
cette femme tant convoitée qui ne me voit plus
cette femme encore
les refuges et les refus, les Exit lumineux
les forêts perdues dans le grand nulle part
l'ailleurs ici, l'ailleurs maintenant
la proximité des femmes qui ne se laissent plus toucher
les mots compliqués que l'on dépose sur une feuille
pour se faire plus malin que les autres
les on va y arriver les il nous faut juste du temps
les armistices les casus belli
les je t'aime qu'on entend qu'à peine
les je t'aime qu'on hurle sans destinataire
ces façons que l'on a de faire des manières
pour ne pas avoir à se dire : tout ceci est bien réel
et puis, mon cœur qui me fout les jetons
qui sursaute dès qu'une porte claque
quand je m'installe, le soir, dans la solitude des hêtres
Re: Lumière noire sur oiseaux bleus
C'est splendide comme une larme au bord de ma pupille...
Je suis quelque part dans un hêtre, cachée sous les feuilles des mots d'un LC...ou ailleurs. " pour ne pas avoir à se dire : tout ceci est bien réel" C'est tellement juste.
Merci
NB: par contre, excuse-moi mais... c'est quoi cette phrase casse-gueule au beau milieu du tableau?! Johny H. Mais merde LC, t'avais un besoin urgent au moment où tu as tapé ce vers puis tu n'as pas relu?! Un désir de cracher sur un chef d'oeuvre, envie d'enlaidir la beauté, de lui crever juste un oeil au passage l'air de rien?
Je suis quelque part dans un hêtre, cachée sous les feuilles des mots d'un LC...ou ailleurs. " pour ne pas avoir à se dire : tout ceci est bien réel" C'est tellement juste.
Merci
NB: par contre, excuse-moi mais... c'est quoi cette phrase casse-gueule au beau milieu du tableau?! Johny H. Mais merde LC, t'avais un besoin urgent au moment où tu as tapé ce vers puis tu n'as pas relu?! Un désir de cracher sur un chef d'oeuvre, envie d'enlaidir la beauté, de lui crever juste un oeil au passage l'air de rien?
Comateen- MacadMalade
- Messages : 370
Date d'inscription : 02/09/2009
Localisation : Au Sud du Nord & au Nord du Sud
Re: Lumière noire sur oiseaux bleus
J’ai eu plaisir à te suivre, sous cette forme critique avec des arguments de poids sans tomber dans le piège de la lourdeur
.. ce besoin de dire des choses vraies, terre à terre relève la tête du vivant et l’âme du poète se soigne aussi des évidences (sans se bercer d’illusions).
Dam.
.. ce besoin de dire des choses vraies, terre à terre relève la tête du vivant et l’âme du poète se soigne aussi des évidences (sans se bercer d’illusions).
Dam.
Re: Lumière noire sur oiseaux bleus
le vers est casse-gueule
comme un verre qui se casse la gueule du comptoir
quand on en a assez de boire et d'écrire
certaines options ne sont pas des options
il faut évidemment écrire simplement
merci à vous deux, de vos lectures
comme un verre qui se casse la gueule du comptoir
quand on en a assez de boire et d'écrire
certaines options ne sont pas des options
il faut évidemment écrire simplement
merci à vous deux, de vos lectures
Re: Lumière noire sur oiseaux bleus
Bilan mitigé pour ma part. Tes textes envoient toujours les tripes, mais trop inégal pour le coup. Pour le dire bien, j'ai bandé/débandé alternativement tous les dix vers.
Z.
Z.
Zlatko- MacadAccro
- Messages : 1621
Date d'inscription : 30/08/2009
Age : 33
Localisation : Centre
Re: Lumière noire sur oiseaux bleus
Les hêtraies se font rares... On dit que le climat n'y est pas...
J'aime tes phrases empilées en vrac, tes phrases jetées là comme des mikados, qu'on doit tirer un à un sans faire bouger les autres...
Mais je trouve que toutes tes phrases ne sont pas égales en puissances, et les plus faibles pâtissent de la supériorité des autres.
Il y a même des facilités comme
"les hommes qui baissent les bras
les hommes qui baisent les bas"
.. mais bon, j'ai apprécié l'ensemble.
J'aime tes phrases empilées en vrac, tes phrases jetées là comme des mikados, qu'on doit tirer un à un sans faire bouger les autres...
Mais je trouve que toutes tes phrases ne sont pas égales en puissances, et les plus faibles pâtissent de la supériorité des autres.
Il y a même des facilités comme
"les hommes qui baissent les bras
les hommes qui baisent les bas"
.. mais bon, j'ai apprécié l'ensemble.
pierre_b- MacadAdo
- Messages : 151
Date d'inscription : 15/10/2012
Age : 68
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
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