via dolorosa

je reviens
sur le siège arrière des coquelicots
regarde, comme pâlit leur sang

tu essuies la sueur par des sous entendus
des visions bleues tamisées
sur lesquelles subsistent encore
des traces de toucher

du bâclage – dirait mon père

je déplace les rues successives
peu importe qui elles maltraitent
un seul point gène dans ce paysage
les fenêtres de la maison enfilées comme des perles

les couloirs silencieux
se remplissent de douleur
pansements éparpillés
diagnostic incurable

derrière la porte ton ombre



(un poéme d'une autre époque...)

Un poème d'une autre époque, certes, mais les traumatismes, les chocs de la vie ne s'évaporent pas aussi facilement. Il en faut du courage et de la force pour mettre en musique et regarder en face les douleurs passées. Ne pas oublier. Rester debout. Ecrire. Voilà tout ce que l'on peut faire pour calmer un tant soit peu ce genre de maux.

Bonne année Solweig.

Tout ce qui nous a fait fini par pâlir dans la lumière des rétroviseurs.
C'est ce qui fait que nous restons en vie

Lorsque j'ai lu ton poème, je me suis vue dans un couloir d'hopital avec toutes ses fenêtres à l'enfilade.

Un texte fort qui est encore bien mené et qui possède cette force mêlée au mystère.

Une poignante évocation.

Ca doit être ça la poésie... Beaucoup aimé, entre autres, "siège arrière des coquelicots"

Peu importe l'époque, un bon poème vieillit toujours bien !

Merci d'avoir remonté ce poème

J'ai eu un plaisir fou à le relire.