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Danse frénétique
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Danse frénétique
Il est un moment de l’après goûté, quand la nuit commence à tomber, où, chaque fois,
la tête enfouie... deux bras portant cette tête vide d’espoir, où la vie via l’attente
ne s’accroche plus à rien ; et on pourrait trouver mille raisons de se lamenter pour expliquer cette dérive en courbe, cela n’aurait pour effet que de conforter le mal.
Faire la lumière dans un contexte aussi vague aurait pour seul effet de noyer son lecteur, dans ce beau navire fantôme qu’est son esprit, fait de bois, d’acier et de chair, que personne ne retrouvera jamais : à quoi bon savoir où il est ?
Néfaste, comme La tempête.
Préciser sa pensée conduisait à lasser lamentablement, à vouloir se débarrasser pour passer à autre chose, oublier cette incartade mortelle au pays des vipères !
Aussi loin que je me rappelle, j’avais jamais ou que très rarement su calmer la frénésie de cette fièvre furieuse : l’écriture. Mais j’avais réussi à dire tout ce que je voulais dire, peut-être pas dans la forme souhaitée - celle du roman d’espionnage - mais bon ; ç’avait toujours été plus fort que moi, et j’avais renoncé à changer ça. Je dois dire que maintenant je ne le regrette pas. Non parce que ça plaît (à l’heure où j’écris je n’ai encore jamais été accepté par aucune maison d’édition), mais parce que je suis libre et peux faire ce que je veux. Avec ce mode d’expression, l'espionnage, on a tôt fait de rentrer dans un “genre” et de cesser d’être inventif. Je pense à tous les écrivains qui me font cet effet et que je refoule comme les galets sous les vagues des Cavaliers de mai - la tempête. Toujours la Tempête.
On était le soir. J’avais passé la journée à écrire cent pages et faire un seul maudit cadre ; je suis body-guard d’un fantôme des ténèbres. Je partis donc faire un tour sur les rochers, derrière les digues. La lune éclairait bien, petite mais puissante. Pas plus grosse que l’ampoule que j’avais changée avant de sortir. Je rigole bien ! Au large, sur la mer noire, le faisceau lumineux faisait un vaste trapèze dont le plus grand côté était devant, vers moi.. Le jour où ça sera l’inverse, je pourrai peut-être voler, me dis-je ironiquement. J’étais de bonne humeur ; l’espace de mer qui restait entre le trapèze d’or et les rochers du bord était éclairé d’une toute autre façon. Des traits incessants de lumière vive dansaient sur la crête des vagues, comme des poissons volants argentés, volants et plongeants, comme des traits qui ne trouvent jamais leur union, des tirets leur conjoint pour faire une droite. C’était fou. Incessant et fou. Fixant cette “image”, je crus voir mon livre, ou le travail de mon livre, obsédant car jamais fini, toujours en gestation, à rallonge d’une nouvelle insertion, d’un nouvel effacement subit, à la recherche de je ne sais quoi... C’était toujours “à rallonge”, sans que je n’eus pourtant aucun problème de ce côté-ci de l'entre-deux-jambes. S’il y avait un domaine dans ma vie de sentier où je n’avais jamais rencontré l’ombre d’un problème, c’était bien ce dernier. Alors... d’où venait... ? mais passons. On dira que ça venait de la lune de janvier et ses myriades de traits lumineux dansants follement sur la crête des vagues.
Dam.
la tête enfouie... deux bras portant cette tête vide d’espoir, où la vie via l’attente
ne s’accroche plus à rien ; et on pourrait trouver mille raisons de se lamenter pour expliquer cette dérive en courbe, cela n’aurait pour effet que de conforter le mal.
Faire la lumière dans un contexte aussi vague aurait pour seul effet de noyer son lecteur, dans ce beau navire fantôme qu’est son esprit, fait de bois, d’acier et de chair, que personne ne retrouvera jamais : à quoi bon savoir où il est ?
Néfaste, comme La tempête.
Préciser sa pensée conduisait à lasser lamentablement, à vouloir se débarrasser pour passer à autre chose, oublier cette incartade mortelle au pays des vipères !
Aussi loin que je me rappelle, j’avais jamais ou que très rarement su calmer la frénésie de cette fièvre furieuse : l’écriture. Mais j’avais réussi à dire tout ce que je voulais dire, peut-être pas dans la forme souhaitée - celle du roman d’espionnage - mais bon ; ç’avait toujours été plus fort que moi, et j’avais renoncé à changer ça. Je dois dire que maintenant je ne le regrette pas. Non parce que ça plaît (à l’heure où j’écris je n’ai encore jamais été accepté par aucune maison d’édition), mais parce que je suis libre et peux faire ce que je veux. Avec ce mode d’expression, l'espionnage, on a tôt fait de rentrer dans un “genre” et de cesser d’être inventif. Je pense à tous les écrivains qui me font cet effet et que je refoule comme les galets sous les vagues des Cavaliers de mai - la tempête. Toujours la Tempête.
Danse frénétique
On était le soir. J’avais passé la journée à écrire cent pages et faire un seul maudit cadre ; je suis body-guard d’un fantôme des ténèbres. Je partis donc faire un tour sur les rochers, derrière les digues. La lune éclairait bien, petite mais puissante. Pas plus grosse que l’ampoule que j’avais changée avant de sortir. Je rigole bien ! Au large, sur la mer noire, le faisceau lumineux faisait un vaste trapèze dont le plus grand côté était devant, vers moi.. Le jour où ça sera l’inverse, je pourrai peut-être voler, me dis-je ironiquement. J’étais de bonne humeur ; l’espace de mer qui restait entre le trapèze d’or et les rochers du bord était éclairé d’une toute autre façon. Des traits incessants de lumière vive dansaient sur la crête des vagues, comme des poissons volants argentés, volants et plongeants, comme des traits qui ne trouvent jamais leur union, des tirets leur conjoint pour faire une droite. C’était fou. Incessant et fou. Fixant cette “image”, je crus voir mon livre, ou le travail de mon livre, obsédant car jamais fini, toujours en gestation, à rallonge d’une nouvelle insertion, d’un nouvel effacement subit, à la recherche de je ne sais quoi... C’était toujours “à rallonge”, sans que je n’eus pourtant aucun problème de ce côté-ci de l'entre-deux-jambes. S’il y avait un domaine dans ma vie de sentier où je n’avais jamais rencontré l’ombre d’un problème, c’était bien ce dernier. Alors... d’où venait... ? mais passons. On dira que ça venait de la lune de janvier et ses myriades de traits lumineux dansants follement sur la crête des vagues.
Dam.
Re: Danse frénétique
J'ai vraiment aimé ma lecture
Un texte vivant et j'avais l'impression de t'entendre.
Sur bien des points, je suis d'accord avec toi.
Je n'ai ni envie de publier
Ni de vendre sauf si c'est une " commande personnelle"
Un bon moment pour moi qui m'a bien causé
Un texte vivant et j'avais l'impression de t'entendre.
Sur bien des points, je suis d'accord avec toi.
Je n'ai ni envie de publier
Ni de vendre sauf si c'est une " commande personnelle"
Un bon moment pour moi qui m'a bien causé
Macadam :: MacadaTextes :: Textes courts
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