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Mademoiselle B

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Message  LCbeat Lun 4 Mar - 22:09

J'ai trop bu ce soir. Je ne suis pas fait. Pour boire. Ou alors pas ce soir. Je n'écris plus que si peu. Délaisser la poésie revient à fermer les grilles du cimetière. Quelque chose comme ça. Comme décider que les morts pourront survivre une deux trois nuits supplémentaires. C'est un capharnaüm, une somme d'illusions sur lesquelles pissent les monstres. C'est une envie d'établir les sommets plutôt que de les atteindre. Slash Alt-F4 Des disques de jazz qui emmêlent les pinceaux L'odeur des femmes qui, une nuit te berce, le lendemain entreprennent des voyages, le Brésil, les vastes plaines lyonnaises, qu'importe. J'ai lu David Goodis toute la journée. Mais le noir n'y est pas assez noir. Il faut de la souffrance, il faut que le vent te décroche les plumes. Je n'ai pas de visibilité sur la lune, le ciel est une empreinte sauvage, lugubre opalescence des réverbères heureux d'avoir vu fuir la neige. Il est minuit comme quatre heures du matin. Le téléphone. Les messages issus des décombres. Tout commence par un échouage. Ensuite vient le temps de construire, de monter des immeubles de souffrance, remplir le vertige de vides tutélaires. Et le silence qui ne peut suivre la danse sans se mêler aux pas des danseuses, des putains de danseuses !, superbes comme des gouttes de vin sur le comptoir des rades invisibles. J'évince, je noies, j'endure. Le sexe est un théâtre des vanités. Je ne sais où planter le dernier des arbres. Et le jazz, la transpiration, les morceaux de désirs qui se perdent dans les wagons insonorisés de la mélancolie. Je fume une cigarette comme on se félicite de pouvoir dire son nom sans se tromper d'une seule lettre. Je suis langage, je suis atavisme, je suis le séditieux muet d'avoir trop dit.
Quand, à ta porte, vient le crépuscule énoncer les derniers sacrements, tu soupires d'une édifiante sacralisation. L'orange des fenêtres ouvertes sur les tombes, le rouge des doigts caressants, le pâle des lèvres hésitantes. Tout verbe suit le verbe.

Brutaliser. Licencier les opales. Coup de rein pour la reine. Branler les nuages suffit à éclaircir le ciel. Mais le monde, liquide, vaporeux, ne se contente pas de vaines paroles. Il faut lui apporter du sang et de la chair. Des tripes tropicales !

Le singe grimpe sur mes épaules. Il me dit : il faut se mettre à courir avant d'avoir peur.

Si tu apprends le mot, dis le mot. Si tu apprends à nager, nage. Si tu sais comment séduire cette femme...
Sous les carrés, la phrase. Le temps m'épuise.

J'ai trop bu avant de lui dire : Bonne nuit mademoiselle B.
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