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Tango
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marc
Mojito
6 participants
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
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Tango
Quand Martha Argerich joue du Bach, ce vieil allemand austère bedonnant et
génial du 17e siècle, on entend des tangos argentins et des blacks
qui jazzent à New York. C'est sans doute là le génie de cette
plantureuse septuagénaire que d'avoir su toute sa vie swinguer sur
tout et n'importe quoi, de la plus effrénée des valses à la plus
morbide des marches funèbres, libre, sans jamais altérer la portée
de la partition originale.
Je m'offre ces quelques réflexions à trois heures du mat' sur fond de
Chostakovitch. La suavité de l'argentine éveille en moi des
pulsions renversantes, un peu comme se renverse une danseuse en
jupons de french cancan dans un cabaret. Les doigts de Martha
Argerich sont des prostituées qui se tortillent sur des tables en
négatif. Où est la débauche ? Où s'est planquée cette
putain de liberté ? Elle suinte dans les contretemps de
Chostak', elle séduit les tissus conjonctifs, elle s'instille dans
le stream of consciousness de mon existence misérable, elle me
bouffe.
La bouche de Martha Argerich crache des postillons de croches, ses
hanches s'étirent dans d'improbables glissandi, je pars.
J'hallucine. La drogue sans la drogue. Et me voilà pourtant,
narrateur Des Esseintes, rangé derrière mon PC comme un livre dans
sa bibliothèque, à digérer, et redigérer, encore, comme une
vieille chèvre, les mêmes brins d'herbe virtuels. Je crève de
stase, je rêve d'extases !
Alors ! Partir. Vivre. Cramer la partition aux notes bien rangées, devenir
la musique, monter des gammes étrangères, improviser, vibrer.
Bouffer des nems.
Alors! Jeter derrière moi les désirs inconscients, les névroses, les
crimes et les châtiments, oublier Dorian Gray, jeter au feu les
tentatives échouées de transcendances amoureuses, les corridors
étroits des contraintes matérielles, FUCK! Je suis le trait de
piano, je suis l'envol du violon, je suis le début et la fin, la
Mecque et Plus Ultra, je suis et j'aime, je veux et j'exige.
Asie ! Je ne veux pas rêver de toi. Fi des métaphores et des lapins
horlogers ! C'est le début du feu, la fin des artifices !
Je viens me vautrer dans ta boue, dans le torrent poussiéreux de tes
trottoirs, je viens te prendre et te retourner, et dans la mixture de
nos semences entremêlées renaître, neuf, humain.
génial du 17e siècle, on entend des tangos argentins et des blacks
qui jazzent à New York. C'est sans doute là le génie de cette
plantureuse septuagénaire que d'avoir su toute sa vie swinguer sur
tout et n'importe quoi, de la plus effrénée des valses à la plus
morbide des marches funèbres, libre, sans jamais altérer la portée
de la partition originale.
Je m'offre ces quelques réflexions à trois heures du mat' sur fond de
Chostakovitch. La suavité de l'argentine éveille en moi des
pulsions renversantes, un peu comme se renverse une danseuse en
jupons de french cancan dans un cabaret. Les doigts de Martha
Argerich sont des prostituées qui se tortillent sur des tables en
négatif. Où est la débauche ? Où s'est planquée cette
putain de liberté ? Elle suinte dans les contretemps de
Chostak', elle séduit les tissus conjonctifs, elle s'instille dans
le stream of consciousness de mon existence misérable, elle me
bouffe.
La bouche de Martha Argerich crache des postillons de croches, ses
hanches s'étirent dans d'improbables glissandi, je pars.
J'hallucine. La drogue sans la drogue. Et me voilà pourtant,
narrateur Des Esseintes, rangé derrière mon PC comme un livre dans
sa bibliothèque, à digérer, et redigérer, encore, comme une
vieille chèvre, les mêmes brins d'herbe virtuels. Je crève de
stase, je rêve d'extases !
Alors ! Partir. Vivre. Cramer la partition aux notes bien rangées, devenir
la musique, monter des gammes étrangères, improviser, vibrer.
Bouffer des nems.
Alors! Jeter derrière moi les désirs inconscients, les névroses, les
crimes et les châtiments, oublier Dorian Gray, jeter au feu les
tentatives échouées de transcendances amoureuses, les corridors
étroits des contraintes matérielles, FUCK! Je suis le trait de
piano, je suis l'envol du violon, je suis le début et la fin, la
Mecque et Plus Ultra, je suis et j'aime, je veux et j'exige.
Asie ! Je ne veux pas rêver de toi. Fi des métaphores et des lapins
horlogers ! C'est le début du feu, la fin des artifices !
Je viens me vautrer dans ta boue, dans le torrent poussiéreux de tes
trottoirs, je viens te prendre et te retourner, et dans la mixture de
nos semences entremêlées renaître, neuf, humain.
Dernière édition par Mojito le Lun 8 Avr - 9:59, édité 1 fois
Mojito- MacaDeb
- Messages : 11
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Tango
dans quoi se renverse l'auteur ? et s'il tombe, jusqu’où va t il tomber ?
(nous avons du entendre tout les deux la chaconne de Bach par Bolet)
"hey you !"
je suis ravis de toutes les questions que tu te poses et ce jusque dans ta chair
-actus tragicus-
quelques mots que j'emprunte au ciseaux: "un souffle le ferait-il tomber plus bas ?"
(nous avons du entendre tout les deux la chaconne de Bach par Bolet)
"hey you !"
je suis ravis de toutes les questions que tu te poses et ce jusque dans ta chair
-actus tragicus-
quelques mots que j'emprunte au ciseaux: "un souffle le ferait-il tomber plus bas ?"
marc- MacadAccro
- Messages : 787
Date d'inscription : 03/09/2009
Re: Tango
D'abord et pour commencer, je suis TRES heureuse de pouvoir te lire à nouveau.
Et là, dans ton super poème aux sentiments profonds, je me suis dit :
" Ha voilà exactement le ressenti que j'éprouve envers la musique que j'aime
( j'aime beaucoup le piano mais d'autres musiques me passionnent aussi )
Et je me souviens qu'un jour, j'étais tellement prise dans le tourbillon musical
que les sensations en étaient devenues, je dirais "divines" et là, je n'ai rien
trouvé mieux que de dire : '" je suis comme sodomisée par la musique"
Ok! ça pourrait paraitre aux yeux de certains comme de la vulgarité mais non
pas pour moi car cette image collait trop à la sensation que j'éprouvais.
Et lorsque je lis ces passages :
- La suavité de l'argentine éveille en moi des
pulsions renversantes
- J'hallucine. La drogue sans la drogue. Et me voilà pourtant,
narrateur Des Esseintes, rangé derrière mon PC comme un livre dans
sa bibliothèque, à digérer, et redigérer, encore, comme une
vieille chèvre, les mêmes brins d'herbe virtuels. Je crève de
stase, je rêve d'extases !
- je suis l'envol du violon, je suis le début et la fin, la
Mecque et Plus Ultra, je suis et j'aime, je veux et j'exige.
Là, je me dis : Oui il a tout compris
Bel instant de lecture en ce qui me concerne
Et encore mille mercis de ce superbe cadeau que je prends sans demander
Sylvie
Et là, dans ton super poème aux sentiments profonds, je me suis dit :
" Ha voilà exactement le ressenti que j'éprouve envers la musique que j'aime
( j'aime beaucoup le piano mais d'autres musiques me passionnent aussi )
Et je me souviens qu'un jour, j'étais tellement prise dans le tourbillon musical
que les sensations en étaient devenues, je dirais "divines" et là, je n'ai rien
trouvé mieux que de dire : '" je suis comme sodomisée par la musique"
Ok! ça pourrait paraitre aux yeux de certains comme de la vulgarité mais non
pas pour moi car cette image collait trop à la sensation que j'éprouvais.
Et lorsque je lis ces passages :
- La suavité de l'argentine éveille en moi des
pulsions renversantes
- J'hallucine. La drogue sans la drogue. Et me voilà pourtant,
narrateur Des Esseintes, rangé derrière mon PC comme un livre dans
sa bibliothèque, à digérer, et redigérer, encore, comme une
vieille chèvre, les mêmes brins d'herbe virtuels. Je crève de
stase, je rêve d'extases !
- je suis l'envol du violon, je suis le début et la fin, la
Mecque et Plus Ultra, je suis et j'aime, je veux et j'exige.
Là, je me dis : Oui il a tout compris
Bel instant de lecture en ce qui me concerne
Et encore mille mercis de ce superbe cadeau que je prends sans demander
Sylvie
Re: Tango
Heureux de te relire mais je n'ai pas vraiment accroché.
Sans doute à cause de ma surdité chronique qui m'a rendu insensible aux contretemps de ces "divagations" (ne prends pas mal ce terme, lis le plutôt comme un titre de Satie...).
Ceci cependant a retenu ma suave attention :
La suavité de l'argentine éveille en moi des
pulsions renversantes, un peu comme se renverse une danseuse en
jupons de french cancan dans un cabaret. Les doigts de Martha
Argerich sont des prostituées qui se tortillent sur des tables en
négatif. Où est la débauche ?
Nilo, milonga.
Sans doute à cause de ma surdité chronique qui m'a rendu insensible aux contretemps de ces "divagations" (ne prends pas mal ce terme, lis le plutôt comme un titre de Satie...).
Ceci cependant a retenu ma suave attention :
La suavité de l'argentine éveille en moi des
pulsions renversantes, un peu comme se renverse une danseuse en
jupons de french cancan dans un cabaret. Les doigts de Martha
Argerich sont des prostituées qui se tortillent sur des tables en
négatif. Où est la débauche ?
Nilo, milonga.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
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