Délabrement de l'aire d'autoroute Sophistication & Remodelage

LCbeat Dim 16 Juin - 10:53

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Délabrement de l'aire d'autoroute Sophistication & Remodelage

Rêves-tu encore des femmes-machines

capables de déclencher un orgasme littéraire ?

Crois-tu que l'on puisse abolir les limites du territoire

sans vendre son âme au diable ?

Ses doigts claquent et interagissent

avec la Dose Primordiale d'Hypnose Onaniste (DPHO)

« - Mon cœur est un trottoir où se posent tes pieds. »

Votre paupière, comme la colère de n'avoir pas su lui dire,

est lourde. Lourde lourde. Vous dormez ! Comme on se surprend

secrètement à espérer qu'elle vienne se saisir de votre sexe

lors d'une nuit postale

...et que l'innocence ne soit plus qu'un lointain souvenir

Je parle comme un enfant déifié par ses propres désirs

quand l'image dépasse la réalité

et qu'il suffit de penser à autre chose

pour enfoncer ses mains dans le trou

Et je rêve de sa gorge comme d'un œil traversé

par une forêt

Tropique du Paradoxe, fuir dans ces lieux

où seule la solitude goûte aux femmes sans nom

(Elle était si grande, si délicieusement grande

superbe altitude où les vallons se confondent

aux lignes de partage des flux ; sanguine, lys

qu'imaginaire j'avalais. Courbes et longueurs

ses jambes tiraient mon cœur en d'insolubles

arithmétiques)

Nous sommes réels puisque nous sommes des chiffres

Je lui écrivais des mots sitôt balayés par les sirènes du désespoir

ce sont des poèmes, disais-je, rien que des poèmes

avec ce qu'il faut de perversité et de contrition

regarder sous la porte regarder par le trou de la serrure

regarder les ombres flotter au-dessus des déserts

Je lui écrivais que l'on peut tomber amoureux d'une ombre

sans avoir à découper les photos pour en faire des gris-gris

des bayous phosphorescents, des brouets de sorcellerie

qu'il suffit d'une étincelle pour offrir au monde le Grand Brasier

Elle marchait sur la lune

dissoute

tandis que je voyais sous le plancher

ramper les rumeurs

Il faudrait se dire que nous n'avons plus l'âge de nos mensonges

04/06/13

Io Kanaan Lun 17 Juin - 10:34

Ça vaut toujours la peine de tenter d'abolir les limites des territoires !

léo Lun 17 Juin - 21:10

Nous sommes réels puisque nous sommes des chiffres

Ce vers m'a profondément marqué. Tout comme ce poème tout droit sorti d'une BD d'anticipation . D'emblée on visualise la scène décrite, le décor. On est happé par l'énigme, le jeu d'ombres, l'élan lumineux, neo-mystique. On reconnait des personnages, des êtres humains non modifiés ? Oui, on commence à comprendre ce qui se joue ici en marge de l'acte poétique. Peut-être une histoire du futur de d'amour...

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