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Extraits de L'insurrection qui vient (2007)
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Macadam :: MacadAdmire :: MacadaThèque
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Extraits de L'insurrection qui vient (2007)
Extrait du Deuxième cercle :
*La France est un produit de son école, et non l’inverse. Nous vivons dans un pays excessivement scolaire, où l’on se souvient du passage du bac comme d’un moment marquant de la vie. Où des retraités vous parlent encore de leur échec, quarante ans plus tôt, à tel ou tel examen, et combien cela a grevé toute leur carrière, toute leur vie.
L’école de la République a formé depuis un siècle et demi un type de subjectivités étatisées, reconnaissables entre toutes. Des gens qui acceptent la sélection et la compétition à condition que les chances soient égales. Qui attendent de la vie que chacun y soit récompensé comme dans un concours, selon son mérite.
Qui demandent toujours la permission avant de prendre. Qui respectent muettement la culture, les règlements et les premiers de la classe. Même leur attachement à leurs grands intellectuels critiques et leur rejet du capitalisme sont empreints de cet amour de l’école.
C’est cette construction étatique des subjectivités qui s’effondre chaque jour un peu plus avec la décadence de l’institution scolaire. La réapparition, depuis vingt ans, de l’école et de la culture de la rue en concurrence de l’école de la République et de sa culture en carton est le plus profond traumatisme que subit actuellement l’universalisme français. Sur ce point, la droite la plus extrême se réconcilie par avance avec la gauche la plus virulente. Le seul nom de Jules Ferry, ministre de Thiers durant l’écrasement de la Commune et théoricien de la colonisation, devrait pourtant suffire à nous rendre suspecte cette institution(...)
Extrait du Troisième cercle :
*L’ordre du travail fut l’ordre d’un monde. L’évidence de sa ruine frappe de tétanie à la seule idée de tout ce qui s’ensuit. Travailler, aujourd’hui,se rattache moins à la nécessité économique de produire des marchandises qu’à la nécessité politique de produire des producteurs et des consommateurs, de sauver par tous les moyens l’ordre du travail.
Se produire soi-même est en passe de devenir l’occupation dominante d’une société où la production est devenue sans objet: comme un menuisier que l’on aurait dépossédé de son atelier et qui se mettrait, en désespoir de cause, à se raboter lui-même.
De là le spectacle de tous ces jeunes gens qui s’entraînent à sourire pour leur entretien d’embauche, qui se font blanchir les dents pour un meilleur avancement, qui vont en boîte de nuit pour stimuler l’esprit d’équipe, qui apprennent l’anglais pour booster leur carrière, qui divorcent ou se marient pour mieux rebondir, qui font des stages de théâtre pour devenir des leaders ou de «développement personnel » pour mieux « gérer les conflits » – « Le “développement personnel” le plus intime, prétend un quelconque gourou, mènera à une meilleure stabilité émotionnelle, à une ouverture relationnelle plus aisée, à une acuité intellectuelle mieux dirigée, et donc à une meilleur performance économique. »
Le grouillement de tout ce petit monde qui attend avec impatience d’être sélectionné en s’entraînant à être naturel relève d’une tentative de sauvetage de l’ordre du travail par une éthique de la mobilisation. Être mobilisé, c’est se rapporter au travail non comme activité, mais comme possibilité(...)
Comité invisible
*La France est un produit de son école, et non l’inverse. Nous vivons dans un pays excessivement scolaire, où l’on se souvient du passage du bac comme d’un moment marquant de la vie. Où des retraités vous parlent encore de leur échec, quarante ans plus tôt, à tel ou tel examen, et combien cela a grevé toute leur carrière, toute leur vie.
L’école de la République a formé depuis un siècle et demi un type de subjectivités étatisées, reconnaissables entre toutes. Des gens qui acceptent la sélection et la compétition à condition que les chances soient égales. Qui attendent de la vie que chacun y soit récompensé comme dans un concours, selon son mérite.
Qui demandent toujours la permission avant de prendre. Qui respectent muettement la culture, les règlements et les premiers de la classe. Même leur attachement à leurs grands intellectuels critiques et leur rejet du capitalisme sont empreints de cet amour de l’école.
C’est cette construction étatique des subjectivités qui s’effondre chaque jour un peu plus avec la décadence de l’institution scolaire. La réapparition, depuis vingt ans, de l’école et de la culture de la rue en concurrence de l’école de la République et de sa culture en carton est le plus profond traumatisme que subit actuellement l’universalisme français. Sur ce point, la droite la plus extrême se réconcilie par avance avec la gauche la plus virulente. Le seul nom de Jules Ferry, ministre de Thiers durant l’écrasement de la Commune et théoricien de la colonisation, devrait pourtant suffire à nous rendre suspecte cette institution(...)
Extrait du Troisième cercle :
*L’ordre du travail fut l’ordre d’un monde. L’évidence de sa ruine frappe de tétanie à la seule idée de tout ce qui s’ensuit. Travailler, aujourd’hui,se rattache moins à la nécessité économique de produire des marchandises qu’à la nécessité politique de produire des producteurs et des consommateurs, de sauver par tous les moyens l’ordre du travail.
Se produire soi-même est en passe de devenir l’occupation dominante d’une société où la production est devenue sans objet: comme un menuisier que l’on aurait dépossédé de son atelier et qui se mettrait, en désespoir de cause, à se raboter lui-même.
De là le spectacle de tous ces jeunes gens qui s’entraînent à sourire pour leur entretien d’embauche, qui se font blanchir les dents pour un meilleur avancement, qui vont en boîte de nuit pour stimuler l’esprit d’équipe, qui apprennent l’anglais pour booster leur carrière, qui divorcent ou se marient pour mieux rebondir, qui font des stages de théâtre pour devenir des leaders ou de «développement personnel » pour mieux « gérer les conflits » – « Le “développement personnel” le plus intime, prétend un quelconque gourou, mènera à une meilleure stabilité émotionnelle, à une ouverture relationnelle plus aisée, à une acuité intellectuelle mieux dirigée, et donc à une meilleur performance économique. »
Le grouillement de tout ce petit monde qui attend avec impatience d’être sélectionné en s’entraînant à être naturel relève d’une tentative de sauvetage de l’ordre du travail par une éthique de la mobilisation. Être mobilisé, c’est se rapporter au travail non comme activité, mais comme possibilité(...)
Comité invisible
Dernière édition par léo le Sam 24 Aoû - 12:05, édité 3 fois
léo- MacadAccro
- Messages : 1224
Date d'inscription : 25/03/2010
Age : 40
Localisation : Nord
Re: Extraits de L'insurrection qui vient (2007)
Bien sûr que je suis d'accord avec ça :
Être mobilisé, c’est se rapporter au travail non comme activité, mais comme possibilité
Mais être d'accord sur la conclusion (si tant est que ça en soit une...) ne signifie pas que je le sois sur les arguments.
Bien sûr, et tu le sais Léo, nous ne sommes certainement pas du même avis sur ce qui touche à la compétition, la valorisation de la performance, le reconnaissance du talent, ...
Ce qui n'empêche que bien des choses nous rapprochent. Peut-être entre autres cet amour de la chose bien faite, bien dite, bien pensée qui fait que ce que nous disons, peignons, chantons, écrivons soit vu, entendu, lu et surtout compris par d'autres que nous-même ou le petit cercle de notre entourage proche.
Bref, d'accord sur la conclusion malgré les divergences des objectifs et des moyens.
Nilo, possible.
Être mobilisé, c’est se rapporter au travail non comme activité, mais comme possibilité
Mais être d'accord sur la conclusion (si tant est que ça en soit une...) ne signifie pas que je le sois sur les arguments.
Bien sûr, et tu le sais Léo, nous ne sommes certainement pas du même avis sur ce qui touche à la compétition, la valorisation de la performance, le reconnaissance du talent, ...
Ce qui n'empêche que bien des choses nous rapprochent. Peut-être entre autres cet amour de la chose bien faite, bien dite, bien pensée qui fait que ce que nous disons, peignons, chantons, écrivons soit vu, entendu, lu et surtout compris par d'autres que nous-même ou le petit cercle de notre entourage proche.
Bref, d'accord sur la conclusion malgré les divergences des objectifs et des moyens.
Nilo, possible.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Extraits de L'insurrection qui vient (2007)
Bon, là le Léo, il fait fort !
C'est pas sur du velours qu'il faut venir s'immiscer dans ce débat, c'est sur une moquette de 20 cm d'épaisseur en ayant conscience de tenir deux bâtons de dynamite dans chaque main : pour ma part, j'avancerai donc prudemment en disant bien que si le texte m'interpelle au plus haut point, j'en soulignerais les thèmes travail/ecole/mobilisation et relèverais l'expression :
"subjectivité étatisée"...
Histoire que les termes du débat soient clairs.
Mais n'allez pas croire que j'ai peur que ça explose ! Allez, au suivant !
C'est pas sur du velours qu'il faut venir s'immiscer dans ce débat, c'est sur une moquette de 20 cm d'épaisseur en ayant conscience de tenir deux bâtons de dynamite dans chaque main : pour ma part, j'avancerai donc prudemment en disant bien que si le texte m'interpelle au plus haut point, j'en soulignerais les thèmes travail/ecole/mobilisation et relèverais l'expression :
"subjectivité étatisée"...
Histoire que les termes du débat soient clairs.
Mais n'allez pas croire que j'ai peur que ça explose ! Allez, au suivant !
asphalt- MacadMalade
- Messages : 221
Date d'inscription : 09/01/2013
Localisation : maine et loire : angers
Re: Extraits de L'insurrection qui vient (2007)
De la dynamite, c'est exactement ça cher(ère) asphalt ! Nous sommes ici en présence d'un pamphlet envers le système actuel (à bout de souffle !), pamphlet qui, en passant, témoigne d'un courage exemplaire de la part de celles et ceux qui l'ont commis car les propos tenus mettent à mal toutes les postures historiques, politiques, sociales et économiques depuis l'avènement de notre sacro-sainte démocratie de façade.
Il faut bien comprendre que le but ultime de cette plaquette (que l'on peut encore trouver en librairie, dans certaines enseignes multiculturelles ou sur internet en pdf) est la démystification du paradigme présent et la dénonciation d'une imposture sociétale qui n'a que trop durée.
Alors j'en conviens, il n'est pas aisé de voir le soleil en face quelque instant cela peut causer des dommages irréversibles de type cognitif chez les plus fragiles...il est encore plus difficile de remettre en question les fondements de nos croyances élémentaires et tous les contes et légendes que l'on nous a assénés depuis l'enfance sans tomber dans le déni ou la mauvaise foi...
C'est toujours la même histoire qui se répète inlassablement, les Puissants savent éduquer les foules en les berçant d'illusions pour mieux les tenir en laisse. Je ne supporte plus la frilosité intellectuelle de ceux qui comprennent mais qui trouvent toujours des excuses exquises pour ne pas plomber la douceur abyssale de leur petit confort de banlieue.
Plus nous serons dociles spirituellement et plus nous livrerons le peu d'esprit libre qu'il nous reste aux prédateurs du moment. Je reste néanmoins en accord avec certains de vos arguments, notamment cette prise de recul nécessaire pour bien mesurer les enjeux à venir et cet amour du travail bien fait mais n'oubliez pas que le temps presse et qu'une majorité divisée ne vaut rien face à une minorité unifiée.
Bien à vous
Léo
ps : D'autres extraits prochainement ?
Il faut bien comprendre que le but ultime de cette plaquette (que l'on peut encore trouver en librairie, dans certaines enseignes multiculturelles ou sur internet en pdf) est la démystification du paradigme présent et la dénonciation d'une imposture sociétale qui n'a que trop durée.
Alors j'en conviens, il n'est pas aisé de voir le soleil en face quelque instant cela peut causer des dommages irréversibles de type cognitif chez les plus fragiles...il est encore plus difficile de remettre en question les fondements de nos croyances élémentaires et tous les contes et légendes que l'on nous a assénés depuis l'enfance sans tomber dans le déni ou la mauvaise foi...
C'est toujours la même histoire qui se répète inlassablement, les Puissants savent éduquer les foules en les berçant d'illusions pour mieux les tenir en laisse. Je ne supporte plus la frilosité intellectuelle de ceux qui comprennent mais qui trouvent toujours des excuses exquises pour ne pas plomber la douceur abyssale de leur petit confort de banlieue.
Plus nous serons dociles spirituellement et plus nous livrerons le peu d'esprit libre qu'il nous reste aux prédateurs du moment. Je reste néanmoins en accord avec certains de vos arguments, notamment cette prise de recul nécessaire pour bien mesurer les enjeux à venir et cet amour du travail bien fait mais n'oubliez pas que le temps presse et qu'une majorité divisée ne vaut rien face à une minorité unifiée.
Bien à vous
Léo
ps : D'autres extraits prochainement ?
léo- MacadAccro
- Messages : 1224
Date d'inscription : 25/03/2010
Age : 40
Localisation : Nord
Re: Extraits de L'insurrection qui vient (2007)
Extrait du cinquième cercle :
Trente ans de chômage de masse, de « crise », de croissance en berne, et l’on voudrait encore nous faire croire en l’économie. Trente ans ponctués, il est vrai, par quelques entractes d’illusion: l’entracte 1981-83, illusion qu’un gouvernement de gauche pourrait faire le bonheur du peuple ; l’entracte des années fric (1986-89), où nous deviendrions tous riches, hommes d’affaires et boursicoteurs ; l’entracte Internet (1998-2001), où nous trouverions tous un emploi virtuel à force de rester branchés, où la France multicolore mais une, multiculturelle et cultivée, remporterait toutes les coupes du monde. Mais voilà, nous, on a dépensé toutes nos réserves d’illusion, on a touché le fond, on est à sec, sinon à découvert.
À force, on a compris ceci : ce n’est pas l’économie qui est en crise, c’est l’économie qui est la crise; ce n’est pas le travail qui manque, c’est le travail qui est en trop ; tout bien pesé, ce n’est pas la crise, mais la croissance qui nous déprime. Il faut l’avouer : la litanie des cours de Bourse nous touche à peu près autant qu’une messe en latin. Heureusement pour nous, nous sommes un certain nombre à être parvenus à cette conclusion. Nous ne parlons pas de tous ceux qui vivent d’arnaques diverses, de trafics en tout genre ou sont depuis dix ans au RMI. De tous ceux qui ne parviennent plus à s’identifier à leur boulot et se réservent pour leurs loisirs. De tous les placardisés, tous les planqués, tous ceux qui en font le minimum et qui sont un maximum.
De tous ceux que frappe cet étrange détachement de masse, que vient encore accentuer l’exemple des retraités et la surexploitation cynique d’une main d’oeuvre flexibilisée. Nous ne parlons pas d’eux, qui doivent bien pourtant, d’une manière ou d’une autre, arriver à une conclusion voisine.
Ce dont nous parlons, c’est de tous ces pays, de ces continents entiers qui ont perdu la foi économique pour avoir vu passer avec pertes et fracas les Boeing du FMI, pour avoir un peu tâté de la Banque mondiale. Rien, là, de cette crise des vocations que subit mollement, en Occident, l’économie. Ce dont il s’agit en Guinée, en Russie, en Argentine, en Bolivie, c’est d’un discrédit violent et durable de cette religion, et de son clergé.
«Qu’est-ce qu’un millier d’économistes du FMI gisant au fond de la mer? – Un bon début», blague t-on à la Banque mondiale. Plaisanterie russe : «Deux économistes se rencontrent. L’un demande à l’autre : “Tu comprends ce qui se passe ?” Et l’autre de répondre : “Attends, je vais t’expliquer.” “Non, non, reprend le premier, expliquer ce n’est
pas difficile, moi aussi je suis économiste. Non, ce que je te demande c’est : est-ce que tu comprends ?” »
Le clergé lui-même feint par pans d’entrer en dissidence et de critiquer le dogme.
Le dernier courant un peu vivant de la prétendue «science économique » – courant qui se nomme sans humour l’«économie non autistique» – se fait un métier, désormais, de démonter les usurpations, les tours de passe-passe, les indices frelatés d’une science dont le seul rôle tangible est d’agiter l’ostensoir autour des élucubrations des dominants,
d’entourer d’un peu de cérémonie leurs appels à la soumission et enfin, comme l’ont toujours fait les religions, de fournir des explications. Car le malheur général cesse d’être supportable dès qu’il apparaît pour ce qu’il est : sans cause ni raison.
Trente ans de chômage de masse, de « crise », de croissance en berne, et l’on voudrait encore nous faire croire en l’économie. Trente ans ponctués, il est vrai, par quelques entractes d’illusion: l’entracte 1981-83, illusion qu’un gouvernement de gauche pourrait faire le bonheur du peuple ; l’entracte des années fric (1986-89), où nous deviendrions tous riches, hommes d’affaires et boursicoteurs ; l’entracte Internet (1998-2001), où nous trouverions tous un emploi virtuel à force de rester branchés, où la France multicolore mais une, multiculturelle et cultivée, remporterait toutes les coupes du monde. Mais voilà, nous, on a dépensé toutes nos réserves d’illusion, on a touché le fond, on est à sec, sinon à découvert.
À force, on a compris ceci : ce n’est pas l’économie qui est en crise, c’est l’économie qui est la crise; ce n’est pas le travail qui manque, c’est le travail qui est en trop ; tout bien pesé, ce n’est pas la crise, mais la croissance qui nous déprime. Il faut l’avouer : la litanie des cours de Bourse nous touche à peu près autant qu’une messe en latin. Heureusement pour nous, nous sommes un certain nombre à être parvenus à cette conclusion. Nous ne parlons pas de tous ceux qui vivent d’arnaques diverses, de trafics en tout genre ou sont depuis dix ans au RMI. De tous ceux qui ne parviennent plus à s’identifier à leur boulot et se réservent pour leurs loisirs. De tous les placardisés, tous les planqués, tous ceux qui en font le minimum et qui sont un maximum.
De tous ceux que frappe cet étrange détachement de masse, que vient encore accentuer l’exemple des retraités et la surexploitation cynique d’une main d’oeuvre flexibilisée. Nous ne parlons pas d’eux, qui doivent bien pourtant, d’une manière ou d’une autre, arriver à une conclusion voisine.
Ce dont nous parlons, c’est de tous ces pays, de ces continents entiers qui ont perdu la foi économique pour avoir vu passer avec pertes et fracas les Boeing du FMI, pour avoir un peu tâté de la Banque mondiale. Rien, là, de cette crise des vocations que subit mollement, en Occident, l’économie. Ce dont il s’agit en Guinée, en Russie, en Argentine, en Bolivie, c’est d’un discrédit violent et durable de cette religion, et de son clergé.
«Qu’est-ce qu’un millier d’économistes du FMI gisant au fond de la mer? – Un bon début», blague t-on à la Banque mondiale. Plaisanterie russe : «Deux économistes se rencontrent. L’un demande à l’autre : “Tu comprends ce qui se passe ?” Et l’autre de répondre : “Attends, je vais t’expliquer.” “Non, non, reprend le premier, expliquer ce n’est
pas difficile, moi aussi je suis économiste. Non, ce que je te demande c’est : est-ce que tu comprends ?” »
Le clergé lui-même feint par pans d’entrer en dissidence et de critiquer le dogme.
Le dernier courant un peu vivant de la prétendue «science économique » – courant qui se nomme sans humour l’«économie non autistique» – se fait un métier, désormais, de démonter les usurpations, les tours de passe-passe, les indices frelatés d’une science dont le seul rôle tangible est d’agiter l’ostensoir autour des élucubrations des dominants,
d’entourer d’un peu de cérémonie leurs appels à la soumission et enfin, comme l’ont toujours fait les religions, de fournir des explications. Car le malheur général cesse d’être supportable dès qu’il apparaît pour ce qu’il est : sans cause ni raison.
léo- MacadAccro
- Messages : 1224
Date d'inscription : 25/03/2010
Age : 40
Localisation : Nord
Re: Extraits de L'insurrection qui vient (2007)
Le propos est interessant ; il est de surcroît à la mode : pourtant, le désordre lui n'est pas une mode, la crise comme on dit maintenant semble avoir des racines - à moins qu'il s'agisse d'une crise hors-sol, sans racine et sans terre : quelque chose d'un à-venir préparé sur une terre brûlée. Alors bien sûr les "économistes, la mondialisation, l'oligarchie, le travail, l' école...les allemands, les chinois ?...les banques ? ah, j'oubliais les banques...Goldman sachs, JP morgan...
Mais comment pourrions-nous, à travers des chiffres, des statistiques, des boucs-émissaires...trouver un sens à une histoire (avec un petit h) dont le déroulement et la nature était pré-dite par des écrivains de science-fiction, Orwel, huxley, ballard...oui, je le répète de science et de fiction.
Mais comment pourrions-nous, à travers des chiffres, des statistiques, des boucs-émissaires...trouver un sens à une histoire (avec un petit h) dont le déroulement et la nature était pré-dite par des écrivains de science-fiction, Orwel, huxley, ballard...oui, je le répète de science et de fiction.
asphalt- MacadMalade
- Messages : 221
Date d'inscription : 09/01/2013
Localisation : maine et loire : angers
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