SDF

Des Louisiane lointaines
Où le soleil ne dore plus les perrons
Nous verrons nos larmes
Exsuder d’un volcan de lettre
 
Sur le sable des Far West miteux
Où se posent mes doigts sans gènes
Impassibles, sans identité
 
J’ai ouvert mes yeux encore trop de fois
Lorsque le ciel sans lune regarde
Mon corps délaissé sur nuage
 
Les ailes me tombent
Le vent s’élève
La rue toussote son absence
Sous les pas des chats discrets
Les ombres ruissèlent
Aux pieds des lampadaires
 
J’ai vu la nuit briller trop fort
M’éblouissant, postillonnant sa noirceur
L’asphalte parlant aux sans abris
L’alcool bavant des lèvres molles
 
Sur ce roc aux pieux souriants
Il y a des lieux qui ne se peuvent pas
Sans toi
 
Comme ses grottes où la roche
Mâche l’air sombre des profondeurs
 
J’aurai foulé maintes fois l’aurore
Et sa voix enrouée sous la nue
Dévêtue de mousse
 
Des pointillés filants comme des étoiles
Sur mon chemin indéfini
Là où l’espace est dans ma chambre
Au bord du lit sur un clavier
Orné de pensées hyperactives
 
J’aurai ramené tout l’existence
À ce moment qui ne passe pas
Comme la douleur
Sans toi

Un tableau sombre et néanmoins fascinant... ça me plaît.

Dans l'ensemble de fortes licences, un style, une voix :        

Les ailes me tombent
Le vent s’élève
La rue toussote son absence
Sous les pas des chats discrets
Les ombres ruissèlent
Aux pieds des lampadaires