Aux corsets encourageant le galbe

Flaccide, elles me crochètent l'âme
et le corps, à l'asphalte repenti de mes fols arpents
je cours les projecteurs braqués sur celles
des jambes, des seins et des culs, qui d'asphyxie
en accalmies font du cœur la pupille dilatée

aux corsets encourageant le galbe,
je/corsaire perds la langue, brillante du trottoir
les adjectifs sans racine, j'en pioche des mots
qui d'audibles deviennent borborygmes énervants
si d'avancées morphologiques je sais le risque
d'enfreindre la règle du désir, des résistances
je ne sais que la soumission règlementaire

aux peaux, lissées par le vent, soudoyées par le temps
je rythme cardiaque le style de n'être l'illustre alangui
aux terrasses amoureuses des passantes, j'envie le luxe
de retenir le membre dans ses artifices de dissimulation
ainsi, je laisse mes mains sur les copies, pleines des vers
qui déversent un flot inextinguible de pensées surnaturelles
les poèmes servent alors de foyer paisible et lointain

aux démarches d'ondées, après la foudre et le tonnerre
j'acclame religieusement mon peu de foi en le supplice
de taire et d'oubli, prônant silencieux la joute verbale
qui d'un pas trace un lit, d'un mot dessine les draps
j'aime à contempler, j'aime à imaginer, un temps seulement
celui du passage de l'éclair démembrant mes convictions,
les images de la chair accomplie dans l'enveloppe du nous

aux culs je rime le style, aux culs j'enclume mes pensées
à définir les cercles possibles du délice de l'attente
en fils tendus sur le vide des voix ferroviaires
les trains de la fable narrent consciencieusement
toutes les fins légitimes de l'histoire
agencées en idylles imaginaires de couples inutiles

alors qu'advient le sarcasme de l'ennui, les mains
enfoncées dans les poches, je quitte le siège
pour un lieu retiré où enfin applaudir du sexe

Les démons sont ressortis du placard.
Ils nous cherchent et nous narguent, exhibant leurs longues jambes de démones.
Et on aime ça.
Moi en tout cas j'aime ça.

Nilo, lacet délassé.

Ya comme un vent de révolte qui souffle sur ces mots...teinte acide et parfois glauque qui font souvent ton écriture.
J'ai aimé celui la, rien que pour ça.

Je n'y comprends pas grand-chose, mais les mots sont agencés de telle sorte qu'ils ont leur place, "là où il faut", et que l'absurde a l'air parfaitement sensé.

C'est puissant, ça balance, ça torpille, ça grince, ça gronde, ça luit. Très beau texte.

Z.

Un plongeon dans un uni-vers LCBeatien ...et je m'y suis baignée...



Sylvie

Tout semble se passer comme si le Mur à Dédé attirait les clics sur les textes qui méritent de revenir au premier plan.
Ne nous en plaignons pas et ne boudons pas le plaisir de relire LC. Et d'autres.

Nilo, au pied du mur.