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Plaidoyer pour un cadavre
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Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
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Plaidoyer pour un cadavre
Plaidoyer pour un cadavre
I - Quand la gueuse est en pleurs
Quelques missels à moi me font prendre l'arpion :
du gros sel, de la poix raidissant les lésions,
le triomphe de mes moeurs, ladres et sanguinaires...
quand la gueuse est en pleurs je commence à m'y plaire.
Bon dieu et foutredieu sont des cris du plaisir :
dieu est un père pour ceux qui l'entravent, le déchirent.
Et moi, petit mortel, à l'image de dieu
je ravage, écartèle... et fais quelques envieux.
L'étrière et la laisse, ces liens de barbelés
sont des pièces maîtresses faisant ta qualité...
j'attends du sacrilège, des défis, des paris,
du dussé-je, non puissé-je, un lisier inédit.
Ma majesté maintient ses mauvaises morales :
de ses coups de mandrin une clameur viscérale
vient faire vibrer les pans de ces murs si ténus
que c’est à ses dépens que tous flairent ses vertus.
Je dégueule mon jouir comme un épileptique :
seuls importent mes désirs jusqu'au terme critique
où souffrent tes sphincters au trafic pénien...
c'est ton sang, non ton coeur, qui anoblit le mien.
Les "mon dieu", les "pitié" sont des pleurs imbéciles...
mon seul dieu, Dolmancé, a ça d'indélébile (2)
qu'il n'a pas pour tourment ni le sexe et ni l'âge :
ouvres l'oeil bien grand, qu'il inonde ton visage.
D'une matrice sanglante jusqu'à l'irrumation,
il faut être patiente, ne pas faire omission
de cette résignation qui sied si bien aux femmes,
j'aime la désolation, les suppliques, le ramdam.
Je briserai chaque dent qui voudrai me pincer,
l'épanchement de ton sang lubrifiant le gosier
saura combler alors mes plus douces violences...
chaque pôle de ton corps sollicitent la semence.
Je réveille mes instincts en tirant sur ma clope
et ne met aucun frein à ruiner les salopes.
Je part pour recycler quelques millésimés
en une faveur exquise, ma pocharde soumise.
II - Quand le fluide est contrit
Je tente à redorer une aura meurtrière
d'une cuisine bigarrée suintant plutôt l'ossuaire.
Tout ici semble alors s'être vidé de tout :
il y a une heure encore j'arrachai son crin roux.
Pourfendant des cloisons de longues lamentations,
mon oreille transie court après les pythies
qui daigneraient, trop bonnes, désemplir ma bombonne...
dégauchiraient, dare-dare, les feux faux de mon phare.
Me dévoiler l'erreur, polluant ma conception,
qui stimule ma fureur en odieuses possessions.
Tout noué de scrupules je décide ma foulée,
doigts sur la pellicule de la porte fermée.
J'ai laissé la jeune vierge en pleurs sous mon plafond
et ses jambes semblent cierges, brisés d'une torsion,
dessous les crispations d'une face que déformèrent
d'infinies convulsions qui la bandent comme une pierre.
Les dalles frappent mes genoux à briser le ménisque,
entend-elle les remous qui s'agitent sans risque
par ce bain où champagne s'est déversé plus tôt ?
Entend-elle qu'une compagne doit s'armer de javelots ?
En vergogne bien vaine, je déverse mes eaux
- ce suint salé qu'amène l'enfer des braseros -
et j'ai le sang contrit - tout autant que troublé...
c'est non sans symétrie que j'ai fauché son blé.
Le remugle est saumâtre en mon coeur bambochard
et l'impair se châtre d'anglicismes pochards :
"Get up off of my ways. Filthy getup, always,
makes me lewd... and that thing hurts like as an harsh sling." (3)
Désormais revenues à souffler comme une forge,
mes pensées dissolues, que j'excite dans l'orge,
la rôtissent, comme en four, de l'ergot au cheveu
de délicieux amours qui traînent dix mille envieux -
C'est une bambine en pleur, fêtant jour de naissance,
les flancs déjà charmeurs aux abois des nuisances
parce qu'elle avait rêvé un amour éternel
qu'elle eu voulu rivé aux lacunes paternelles.
III - Et les sangs remontés...
Voyez tout votre altruisme, vous qui brisez la croûte
de trop vieux traumatismes dont vous rouvrez la joute...
investis prétendus aux plus jeunes statuts :
n'auriez vous pas déchu à de sourdes vertus ?
J'agace la bonne gent, de toujours qui déchante
aux moindres réprimandes du môme, même si fauteur,
qu'ils éduquent et commandent à la sueur de leur coeur...
puissés-t'ils, moi des leurs, paraître moins frondeurs ?
Ceux là rêvent en secret de ce monde parfait
où l'on partage, en joie, la piété, les cantiques
et de trop blanches oies, de papales encycliques...
moi-même, dessous leurs lois, je ne touche que du bois.
Vous qui mettez l'accent à conserver sanglants
ces sillons qui résistent dont je fut l'incisiste,
sachez que vos absences abreuvent ma délinquance...
je récolte chez l'infant son muscus glissant.
J'agace l'épicurisme qui me voue au cynisme,
de ses pièges qui survolent mes humbles paraboles...
tomberont t'ils sur moi, à travers galetas,
s'ils voyaient ces travers dont je berce la jeune chair ?
Il me faut vivre, alors, au sein d'une armurerie
outillée d'une pléthore de tocsins assortis.
Autour, des marécages d'où ne suinte point d'effroi :
il bravera les âges, mon voluptueux beffroi.
Pour l'élide, je vous souhaite du bonheur le bon coche
tout comme quelques pépètes pour grossir vos sacoches,
rengainez vos prétextes, vos manière à panser,
car on lit dans le texte - fut-ce matière à penser...
... qu'il n'est plus un marquis pour rendre à la piété
ainsi qu'à l'accroupi les revers premiers
que moissonnent l'ascétisme et le prosélytisme,
que le monde soit le prisme de nos seuls mimétismes !
Et que grincent les pageots quand l'adage nous fait part
qu'il faut débuter tôt et canoniser tard !
Je profite de cette vie faite de jeux de pouvoir :
comme un oeil sous son lit qui abreuve le moutard.
(1) : Albert Fish.
(2) : Dolmancé est personnage du marquis de Sade, jouisseur, éducateur, sadique mais aussi meurtrier, mutilateur et pédophile.
(3) : "Quittes mes sentiers. Les sales atours, toujours, me font lubrique... et cette chose blesse tant qu'une fronde cruelle."
I - Quand la gueuse est en pleurs
Quelques missels à moi me font prendre l'arpion :
du gros sel, de la poix raidissant les lésions,
le triomphe de mes moeurs, ladres et sanguinaires...
quand la gueuse est en pleurs je commence à m'y plaire.
Bon dieu et foutredieu sont des cris du plaisir :
dieu est un père pour ceux qui l'entravent, le déchirent.
Et moi, petit mortel, à l'image de dieu
je ravage, écartèle... et fais quelques envieux.
L'étrière et la laisse, ces liens de barbelés
sont des pièces maîtresses faisant ta qualité...
j'attends du sacrilège, des défis, des paris,
du dussé-je, non puissé-je, un lisier inédit.
- "J'enverrai, comme Albert, une missive épicée (1)
où ton plaisant calvaire - fidèlement relaté -
quelques photographies - adorables et sévères -
marqueront leur esprit à la mère comme au père."
Ma majesté maintient ses mauvaises morales :
de ses coups de mandrin une clameur viscérale
vient faire vibrer les pans de ces murs si ténus
que c’est à ses dépens que tous flairent ses vertus.
Je dégueule mon jouir comme un épileptique :
seuls importent mes désirs jusqu'au terme critique
où souffrent tes sphincters au trafic pénien...
c'est ton sang, non ton coeur, qui anoblit le mien.
Les "mon dieu", les "pitié" sont des pleurs imbéciles...
mon seul dieu, Dolmancé, a ça d'indélébile (2)
qu'il n'a pas pour tourment ni le sexe et ni l'âge :
ouvres l'oeil bien grand, qu'il inonde ton visage.
- "Je tatouerai le pire en ton coeur accablé,
pour peu que tu respires, on voudrait t’asphyxier
afin que jusqu’à mort tu n’incarne que ça...
ne trouves pas ça tort, tu sublimes le trépas."
D'une matrice sanglante jusqu'à l'irrumation,
il faut être patiente, ne pas faire omission
de cette résignation qui sied si bien aux femmes,
j'aime la désolation, les suppliques, le ramdam.
Je briserai chaque dent qui voudrai me pincer,
l'épanchement de ton sang lubrifiant le gosier
saura combler alors mes plus douces violences...
chaque pôle de ton corps sollicitent la semence.
Je réveille mes instincts en tirant sur ma clope
et ne met aucun frein à ruiner les salopes.
Je part pour recycler quelques millésimés
en une faveur exquise, ma pocharde soumise.
II - Quand le fluide est contrit
Je tente à redorer une aura meurtrière
d'une cuisine bigarrée suintant plutôt l'ossuaire.
Tout ici semble alors s'être vidé de tout :
il y a une heure encore j'arrachai son crin roux.
Pourfendant des cloisons de longues lamentations,
mon oreille transie court après les pythies
qui daigneraient, trop bonnes, désemplir ma bombonne...
dégauchiraient, dare-dare, les feux faux de mon phare.
Me dévoiler l'erreur, polluant ma conception,
qui stimule ma fureur en odieuses possessions.
Tout noué de scrupules je décide ma foulée,
doigts sur la pellicule de la porte fermée.
- "Moi qui n'ai pas pourtant grandit dessous les vouges
ni plus des jeux d'encens des idolâtres rouges,
moi qui reçu l'amour tout enduit de coton
qu'on prescris sans détour en tranchant le cordon."
J'ai laissé la jeune vierge en pleurs sous mon plafond
et ses jambes semblent cierges, brisés d'une torsion,
dessous les crispations d'une face que déformèrent
d'infinies convulsions qui la bandent comme une pierre.
Les dalles frappent mes genoux à briser le ménisque,
entend-elle les remous qui s'agitent sans risque
par ce bain où champagne s'est déversé plus tôt ?
Entend-elle qu'une compagne doit s'armer de javelots ?
En vergogne bien vaine, je déverse mes eaux
- ce suint salé qu'amène l'enfer des braseros -
et j'ai le sang contrit - tout autant que troublé...
c'est non sans symétrie que j'ai fauché son blé.
- "La toisant, qui renifle et détrempe la crinière,
je me rappelle une gifle et me fait moins sévère :
à l'encontre des crises j'aime alléger les triques...
après tout, les églises croissent de statistiques !"
Le remugle est saumâtre en mon coeur bambochard
et l'impair se châtre d'anglicismes pochards :
"Get up off of my ways. Filthy getup, always,
makes me lewd... and that thing hurts like as an harsh sling." (3)
Désormais revenues à souffler comme une forge,
mes pensées dissolues, que j'excite dans l'orge,
la rôtissent, comme en four, de l'ergot au cheveu
de délicieux amours qui traînent dix mille envieux -
C'est une bambine en pleur, fêtant jour de naissance,
les flancs déjà charmeurs aux abois des nuisances
parce qu'elle avait rêvé un amour éternel
qu'elle eu voulu rivé aux lacunes paternelles.
III - Et les sangs remontés...
Voyez tout votre altruisme, vous qui brisez la croûte
de trop vieux traumatismes dont vous rouvrez la joute...
investis prétendus aux plus jeunes statuts :
n'auriez vous pas déchu à de sourdes vertus ?
J'agace la bonne gent, de toujours qui déchante
aux moindres réprimandes du môme, même si fauteur,
qu'ils éduquent et commandent à la sueur de leur coeur...
puissés-t'ils, moi des leurs, paraître moins frondeurs ?
Ceux là rêvent en secret de ce monde parfait
où l'on partage, en joie, la piété, les cantiques
et de trop blanches oies, de papales encycliques...
moi-même, dessous leurs lois, je ne touche que du bois.
- "J'aime la bonne société qui recourbe l'échine -
et qui laisse professer combien d'autres doctrines ?
Elle qui aime, de vrai, en de vrais sentiments,
qui jamais ne défait ce qui chancit le clan."
Vous qui mettez l'accent à conserver sanglants
ces sillons qui résistent dont je fut l'incisiste,
sachez que vos absences abreuvent ma délinquance...
je récolte chez l'infant son muscus glissant.
J'agace l'épicurisme qui me voue au cynisme,
de ses pièges qui survolent mes humbles paraboles...
tomberont t'ils sur moi, à travers galetas,
s'ils voyaient ces travers dont je berce la jeune chair ?
Il me faut vivre, alors, au sein d'une armurerie
outillée d'une pléthore de tocsins assortis.
Autour, des marécages d'où ne suinte point d'effroi :
il bravera les âges, mon voluptueux beffroi.
- "Vous daignerez passer, pour un morceau de gloire,
des tessons acérés couronnant mes remparts :
il faut ramper, discrets, pour espérer trahir
ces yeux d'aigle qu'envierai votre ligne de mire."
Pour l'élide, je vous souhaite du bonheur le bon coche
tout comme quelques pépètes pour grossir vos sacoches,
rengainez vos prétextes, vos manière à panser,
car on lit dans le texte - fut-ce matière à penser...
... qu'il n'est plus un marquis pour rendre à la piété
ainsi qu'à l'accroupi les revers premiers
que moissonnent l'ascétisme et le prosélytisme,
que le monde soit le prisme de nos seuls mimétismes !
Et que grincent les pageots quand l'adage nous fait part
qu'il faut débuter tôt et canoniser tard !
Je profite de cette vie faite de jeux de pouvoir :
comme un oeil sous son lit qui abreuve le moutard.
(1) : Albert Fish.
(2) : Dolmancé est personnage du marquis de Sade, jouisseur, éducateur, sadique mais aussi meurtrier, mutilateur et pédophile.
(3) : "Quittes mes sentiers. Les sales atours, toujours, me font lubrique... et cette chose blesse tant qu'une fronde cruelle."
Dernière édition par pheukiou le Lun 3 Nov - 13:55, édité 3 fois
Re: Plaidoyer pour un cadavre
du gros sel et du poix...
Euh ?... de la poix ?
Euh ?... de la poix ?
zenobi- MacadMalade
- Messages : 487
Date d'inscription : 14/02/2012
Re: Plaidoyer pour un cadavre
pheukiou, je ne me souviens pas de ce style chez toi, peut-être que je confonds mais en tous les cas, c'est puissant pas mon style mais du bon, du soutenu à tous les niveaux ( techniques, vocabulaire et images)
Ca parait provenir d'un autre siècle tout en étant parfois étrangement et soudainement moderne ( clopes, salopes, etc...)
Pour le fond, comment dire, j'ai dû m'arrêter avant le 3ème acte, parce que les propos me dérangent mais signent véritablement un désamour passionné, aveuglé par la haine et la destruction fabriquées de toute pièce par une blessure.
Ecris écris et soigne jusqu'à ce que le rouge devienne bleu puis qu'il se noircisse par la candeur d'une lumière unique; la tienne
" Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
Amitiés
Ca parait provenir d'un autre siècle tout en étant parfois étrangement et soudainement moderne ( clopes, salopes, etc...)
Pour le fond, comment dire, j'ai dû m'arrêter avant le 3ème acte, parce que les propos me dérangent mais signent véritablement un désamour passionné, aveuglé par la haine et la destruction fabriquées de toute pièce par une blessure.
Ecris écris et soigne jusqu'à ce que le rouge devienne bleu puis qu'il se noircisse par la candeur d'une lumière unique; la tienne
" Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
Amitiés
Comateen- MacadMalade
- Messages : 370
Date d'inscription : 02/09/2009
Localisation : Au Sud du Nord & au Nord du Sud
Re: Plaidoyer pour un cadavre
Merci pour ta lecture et le commentaire qui a suivie celle ci, comateen
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