et de deux...

Soi

Face au miroir il s'arrache les yeux
Mais se voit encore
Son coeur charrie des clous
A chaque battement monte sa plainte aiguë
Verticale
L'abîme de sa bouche plonge dans la nuit
Le noir partagé
Vers la douleur première
Qui ressemble à la lumière.          




Moment

C'est du sel à la volée
Répandu sur les visages
Comme un goût de vent marin
Viendrait peindre un paysage

C'est midi du grand soleil
Quand éclatent les blés mûrs
Aux grains d'or sur les éteules
Et qu'il pleut des rires clairs

C'est un temps à bien mourir
Dans les yeux où l'on se noie
Pour graver le souvenir
Des moments baignés de joie.

Alors ça, c'est futé !
Tu en mets plusieurs, comme ça je ne peux plus rien dire pour la longueur, et c'est quand même autrement plus pur que les matelots et leurs femmes...

Merci pour ce début de journée.

Le premier me rappelle Leiris (sans raison si ce n'est qu'un regard sans complaisance sur soi-même c'est encore du narcissisme), et "la douleur première qui ressemble à la lumière" je ne veux pas savoir si c'est la naissance ou un truc plus obscur, mais c'est bon et beau, comme j'aime.

Le second me parle moins, et il traine un gros cliché, mais tout de même, c'est chouette, équilibré et  oserai-je l'avouer, émouvant.

J'aime beaucoup ces deux petites oeuvres.

Il est toujours difficile de se reconnaitre face à soi.

J'ai eu un faible pour le 1er.