L'équilibre

Messaline Jeu 26 Nov - 6:36

Comme autant de matins dessinés de la pointe du doigt
Sur la vitre embuée
Comme de tant d’incertains
S’enroulent maladroits sur des ronds de fumée
Ainsi que le frimas surprenant la quiétude
Des rêves rescapés
De ceux qui n’ont de toit que lors d’un interlude

Je me suis échappée.

Un rien de lassitude

Particules d’espoir immergées aux très fonds d’encrier

Ivoire sur ébène

Bouche ouverte

Dents serrées

Déserte mélodie, silence que je touche

Engluée, départie.

Un coma dépassé…

Une grille bouclée…

Mots croisés
Vacuité
Hébétude

Un cadenas, une escarbille
Logée dans la pupille afin de rendre sans âme un regard dont les billes
Se cachent sous l’art de la cornée

Fatigues infinies où se liguent nausée, fringale
Insuffisance, c’est égal.

Absence.

Carrefours désolés.

Vides et riens rancis jusqu'à satiété.

D’un mouvement rapide, je chasse l’insipide fétide qui bourdonne

Cafard
Scarabée
Trou noir dans la galaxie.

À mon front, la sueur…
Mon cœur s’abonne à la lueur qui point au loin.

Durée indéterminée

***

J’avais déjà rempli le questionnaire des vivants quand tu m’as dit :
« Attends, c’est délétère : je ne suis que l’ombre d’un suivant, je dénombre les chutes de ta chair et je culbute, l’équilibre n’est en mon for que libre. Hors je lutte contre ce qui sépare nos corps »

À nos rencontres et nos fibres
Et nos amours retords

Tes raisons et mes torts
Mon dévoué, je sais ta peine.

Tu sieds en mon haleine
Mais de haine jamais.
Reine ainsi que le bruit d’une phalène

Je n’ai rien dans mon sac
Jeune homme, et ne sais vivre
Qu’à genou
N’ai de vivre
Qu’à l’ubac
De vous.