Métempsychose

Je ne suis pas sûr de ce que je vois ; sous cette nouvelle peau
Brille comme un éclat de virginité tapie dans un coin d’ombre
Une femme au corps nu devient opaque
Je ne suis pas sûr de ce que je vois ni ce que je vis : des détails qui brûlent sur la tapisserie
A la chair happée par l’autre, happée par l’autre Monde où est-elle la Vérité ?
Tout s’efface et s’illusionne
Jusqu’aux artères d’une chambre d’hôtel presque libre
Qui sait lire dans la clarté d’un pâle réverbère ?
De cet homme qui se servait de ses ailes comme artifices grotesques
Je me souviens seulement du joug de l’aiguille qui crachait sur la zone inconnue

Entre la connaissance universelle
Et les crânes travaillés à la presse
Tout s’efface et s’illusionne

Je sens qu’on s’attelle déjà pour un transfert sanguin
De la vanité commune à tous les hommes
Du bonheur et de la joie enfouie sous la croix
J’y dissimule tous mes soins
Lis, prends des notes et continue ton œuvre
Sous les heures blafardes
Respire par la fenêtre la joie de vivre de l’enfant magicien
Je ne sais plus où je vais ni qui je suis
Le matin se lève, la créature marche lentement
Sans cesser de se dire
Qu’on peut sortir sans danger.


Amour, amour quand reviendras-tu ?
Parfois lorsque les déflagrations éclatent
Lorsque les langues pendantes viennent se souvenir de Là-Bas
Après les longues attentes au téléphone s’éloignent les sourires -l’idée d’un sourire
Tailladé s’éloigne et vient combler le tas

Enfant magicien ou Enfant Martyr dans le froid morbide des velours caverneux
Continue de jouer continue de traîner dans les rues ne va pas à l’école apprends dans les bars

Et toi la femme de l’instant écoute le chant du sud, j’y reviens comme un enfant mort né
Naîtra un jour, loin des cendres un angélus de fleurs fanées

Superbement écrit et dit.

Une forte émotion se glisse à l'intérieur des corps.

"
Entre la connaissance universelle
Et les crânes travaillés à la presse
Tout s’efface et s’illusionne"

Belle vérité à lire sans modération

Sylvie

Pour une première ici tu gâtes particulièrement ceux qui ne t'ont jamais lus.

Nilo, à suivre.

Et bien autant le redire puisqu'il semble que ce texte soit tombé un peu vite au fond du gouffre de l'oubli.
Un Clic-Dédé m'en donne l'occasion, je ne m'en prive pas.

Nilo, forme et méforme.

Moi aussi, surtout que je n'avais rien dit...( ???)

Beaucoup d'émotion.