Un adieu

Un adieu


Le ciel avait toujours la couleur de tes yeux
Où je voyais parfois des orages obscurs.
Il y perlait alors un frisson d’aventure
Qui parcourait mon être, un peu comme un adieu.

Il était déchiré par des vols d’oiseaux noirs
Aux ailes abîmées, signant quelque douleur
Écriture griffue dans les bleues profondeurs
D’un azur inconnu, le fond de ton regard.

La mer avait souvent les vagues de tes yeux
Roulant des goémons dans la soupe d’écume
Où flottait quelques fois, solitaire, une plume
Dont l’encre diluée me soufflait un adieu.

Et, posant sur le sable sa fine dentelle
Elle se répandait, gifle salée d’embruns
Sur mon âme engluée, en reflets verts et bruns
Sombres hésitations du fond de ta prunelle.

J’ai oublié tes yeux, et l’odeur de vanille
Émue sur ton visage aux rides étrangères.
Je revois les sillages d’un repos précaire
Que j’avais cru trouver au fond de ta pupille.

Les années ont repris le cours de leur voyage.
Une étoile oubliée, depuis, à l’horizon
Qui semble plus précis…Un astre lent et blond
M’invite à la raison, et plie dernier bagage.


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Messaline, 16 – 4 - 2010