des coupures dans le vent

comme une odeur de brûlé
qui laisse un arrière goût au fond de la gorge
ce sont les tentes du roi de Thulé
pour l'or on le pille on l'égorge

je frappe

comme un goret que l'on abat au maillet
à peine retiré de la mamelle un petit cochon de lait
deux trois bons coups et puis ça y est
manche trop court glissant de sang travail bien laid

je f.r.a.p.p.e // f.r.a.p.p.e // f.r.a.p.p.e

pas pu dire ce que j'avais sur l'cœur
frustration colère nausées vertiges rancœur
vos sourires ignorants m'écœurent

comme un sourd // dents serrées // à coups lourds
je laisse mes poings // errer / ... / s'en aller loin
loin de la pensée
de la douleur
le mur blanc fleurit de rouge couleur
balancés les scrupules balancées
les erreurs coupables balancées
les politesses creuses balancées
les fausses amitiés balancer
les amours à sens unique balancer
les illusions héroïques balancer
les projets / les espoirs balancer
la place dans l'engrenage balancer
au concasseur ma roue dentée

j'ai quelque chose de brisé/cassé
non ça c'est juste de la peau déchirée/éclatée/arrachée
du sang de la chair à vif/meurtrie/lancinante oui de la douleur assez
pourquoi faire ça /pas moi/ vous m'avez haché

c'est plus précieux plus profond plus discret
empaqueté de soie bien au chaud bien caché
maintenant gelé au cœur puis salement martelé vendu à l'arraché
rempaqueté offert en jouet brillant revendu sur e-bay

à l'horizon des éoliennes géantes/majestueuses/indolentes
battent en neige les nuages sanguinolents
leurs pales par vent calme s'abattent à 220 kilomètres/heure


Raphaël, se mordant les pouces adossé au radiateur, derrière le lit, sale gosse!

J'ai aimé, ça balance pas mal, ça swingue.
Sans doute à cause de ce "découpage" imposé plus que suggéré et qui est bien en place.

Nilo, ne coupez pas.

Une impression d'ondes de choc.
Des coups heurtés, mais à quelle porte ?

C'était il y a trois mois, un mur blanc, un mur porteur. Je ne sais pas combien de coups j'ai donné. Deux cicatrices sur le poing droit, et un sentiment persistant de décalage.
J'ai écrit ça il y a trois jours, dans le train.
A quelle porte? J'aimerai bien savoir...

Désolé si je ne suis pas très communicatif, je lis un texte de temps en temps, mais ne sait pas trop quoi dire car je n'arrive pas à mettre mes pensées au clair.

P.S: et même si l'image correspond, c'était pas le mur à Dédé!

Il est arrivé un truc du même genre à mon dernier fils cet été alors que nous étions absents.
Il n'a pas pu m'expliquer.
Je relirai ton poème plusieurs fois, la clef y est peut-être...mais ce n'est pas moi qui dois le comprendre, lui-même doit trouver ses réponses (cela lui évitera de se retrouver au poste de police)
Alors merci pour ce texte partagé, Raphaël !