Effraction de seconde

Effraction de seconde


Le temps s’ennuie
Aux aiguilles des montres
Sous les palpitations
De leurs quartz erratiques.

Le vent souffle le sable
Au col décoloré
De bouteilles d’alcools.
Et la silice abstraite
Laisse ses stigmates
Aux pierres du désert
Comme rides creusées
Aux visages des vieux
Se souvenant encore
Du tic-tac des pendules
Qui géométrisaient
La contraction des heures.

Le passeur nostalgique
A refermé les portes
Et tiré les volets
Dessus les ombres bleues,
Malades et souterraines
Du balancier d’Euclide.

C’était avant que l’oubli
Ne vienne malmener
Les souvenirs qui durent
A force de trop vite
Vouloir les voir mourir.

Parvenir à voler
Le peu de temps qui reste
En brisant le cadran,
Ne laissant pas paraître
Les traces bien discrètes
D’une tentative
D’effraction de seconde.

Mais il passe toujours
Cet instant qui s’ennuie
Aux aiguilles des montres.


Nilo.

oui, toujours , inexorablement ce temps qui passe.......

et encore un de plus à ton tableau de collectionneur du temps.

Derrière les secondes, parfois, se cache un artiste:

La preuve :



Sylvie

Oh Putain !
Merci Sylvie.

Nilo, trois heures en avance sur l'horloge.

Dire le temps qui passe
Avec un tel talent
Qu'en le lisant
J'en oublirais presque que oui....il passe !

H.

Au fait, cette toile s'appelle La septième des quatre.
Les amateurs d'Umberto Eco y trouveront leur compte, les autres pourront toujours remettre leur pendule à l'heure.
En tout cas Sylvie a mis en valeur le huit et le quatre. Sans doute un lapsus imageae, mais depuis le temps peut-être que du temps a passé...

Nilo, nom de la rose.

Le poème est joli, la peinture est belle Que demander de plus?

Sasvata, temps pis

Voilà le beau tableau original ( Pour ceux qui ne l'avaient pas vu et bien profitez en, la Galerie est toujours ouverte ) et comme tu peux le voir, Nilo et bien ça c'est fait tout seul le fait que le quatre et le huit soient mis en valeur ..hé hé

Mais je suis contente que mon petit montage t'est plu.Je désire tenter autre chose mais il me faudra du temps et je ne sais pas si ça ne sera pas trop lourd ? Je vais voir.



Sylvie

La convergence du Temps et de la Griffe.

Un duo plutôt séduisant en cette matinée.

Le temps est une passion aussi imbibée de désert que le désert en semble dépourvu.

J'ignore la montre depuis que je ne travaille plus...avant je la perdais ou elle s'arrêtait, ou refusait de fonctioinner même avec une pile neuve...
Par l'Art poétique et visuel, Nilo, Sylvie, vous liguez-vous pour me reconcilier avec cet instrument de mesure du temps ?
Un beau moment de plaisir des mots et de la couleur sur ce fil !

Moi j'aime bien les images de clepsydres.

Et la silice abstraite
Laisse ses stigmates
Aux pierres du désert
Comme rides creusées
Aux visages des vieux
Se souvenant encore
Du tic-tac des pendules
Qui géométrisaient
La contraction des heures.

Très très beau, élégant et songé...!

Chantal

La valeur n'attend pas le nombre des années (?) je m'interroge.. mais est-ce un autre sujet ?

... Ce qui a de la valeur n'est pas neuf.

Dam, artistiquement parlant.

(pourquoi le fou jette t-il sa montre par la fenêtre? pour voir les minutes s'envoler)

Un beau texte, plus sophistiqué que d'autres qui m'a un peu moins touché. Mais le message passe, sous ta plume inépuisable et musicale.

Z.

Tu as raison Z., ce texte mène une autre réflexion sur le temps que celle qui me taraude le plus souvent.

Nilo, monte-en-l'air.

Comme je ne suis pas là depuis longtemps , c'est le premier poème de Nilo que je lis sur le thème du temps. Cette géométrie du temps qui s'ennuie et l'évocation des quartz erratiques me donnent fort envie de partir à la recherche des autres.

J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Quatorzième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...

Dédé.