A peine le murmure …

Le temps a son poids, visité par les rêves infinis
les ouragans-dévoreurs de terrains vagues
comment nourrir ce sol
d’une substance autre que la pluie
connais-tu un verbe heureux
d’ailleurs -- venue d’ailleurs

sur ce sol de souvenirs
on respire les pierres anciennes
son cœur séjourne dans des glaciers fondus
où le silence est comme une statue
qui éternise chaque geste chaque mot
chassant les bruits qui font descendre
dans l’irrépressible
tout murît à la nuit vieillissante -
plus de rires, plus de souffles abondants
les syllabes endormies dans les messages vains
le siècle noue sa cravate, cire ses bottes
essuie sa bouche, dépose son épée
puis l’éternelle danse de puissance
celles des fous
celles de rois tous devenus fous

regarde comme ils sont gais !
regarde leurs yeux insatiables, sombres !
leurs langues font des racines dans un mot en cuirasse
incertaine et absurde frénésie
leur mémoire est blanche
peut être - noire - une matière grise d’oubli
que je tague ici au fil de mes lettres assoiffées
la fureur

LGC 06/09/2011

Sombre tableau d'un monde qui va mal..

Mais toujours dit avec cette elegance qui te caracterise

Une belle toile aux couleurs apocalyptiques !

le siècle noue sa cravate, cire ses bottes
essuie sa bouche, dépose son épée
puis l’éternelle danse de puissance
celles des fous
celles de rois tous devenus fous

Qu'ils en profitent ça ne durera pas...

Whaou !
Quelle force dans cette page aux mots à double tranchant. Le monde et sa folie, la vie et sa fureur. Tout fout le camp.
Mais comme le signale Lalou, tu le dis avec élégance.

Nilo, fureur de vivre.

Tu n'as rien perdu à la qualité de ta poésie et je suis heureuse de voir que tu fais face même si je sais que c'est bien difficile.

Continue, écris, enchante nous et je peux dire que ce poème et bien il est écrit avec tout ce que je connais de toi et il est " percutant "

J'aime vraiment tes magnifiques images même dans le noir.

Continue à "taguer" ainsi ! C'est une véritable cure de jouvence...encouragements et mille compliments - LOUP.

Jolie texte de sincérité et j'aime ce passage tellement vrai.

sur ce sol de souvenirs
on respire les pierres anciennes
son cœur séjourne dans des glaciers fondus
où le silence est comme une statue
qui éternise chaque geste chaque mot

Une matière insaisissable... et remarquablement évoquée.