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Les petits pavés dorés

4 participants

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Les petits pavés dorés Empty Les petits pavés dorés

Message  Dam Mar 27 Sep - 20:09

Les petits pavés dorés, suite, développement et fin.

<< Mais que s’est-il passé ? On a entendu... 
- Rien. Il ne s’est rien passé du tout. Dormez. >> 


*

(...)*
(*cf. textes courts)

Je n’avais plus la fibre littéraire en arrivant à la gare ; si vous voyiez mon papier tout raturé, vous en déduiriez (riez) sans problème que je ne savais plus écrire non plus. Mais ce qui est sûr, c’est que je ne ressentais presque plus rien, presque ; les bruits de la tasse de café que je pose sur le plateau, à côté de la soucoupe, de la cuillère, du verre jeté du Beaujolais Nouveau derrière mon dos, du sacre brisé... Enfin tout ce que je touchais sonnait comme un gong retentissant. Y compris le crayon jeté sur la feuille après le point sur le i, le point d’exclamation et le point final.
Un bruit tantôt aiguë, tantôt grave, selon l’angle de chute, et je n’entendais même pas les talons de la serveuse.

*

J’avais attendu toute la journée. D’abord devant la boulangerie au mistral glacé, puis au tabac, une demi-heure plus tard, puis devant la porte de la maison de la Jetée (chez Renie), puis puis... 
Bientôt j’aurai une tête à faire fuir le client éventuel. Je surpris l’avocat à me regarder. Ayant fini sa lecture, il fixait mon intimité d’un air songeur, interrogateur, mais distant, car jamais pour un milliard il n’aurait voulu partager ça avec moi - et je le comprends. Mais pourquoi me regardait-il alors ? Quelles étaient ses arrière-pensées ? Le motif ? Je regarde la serveuse... moi, je dis que c’est parce qu’il n’a pas de veine avec elle, aucun atome crochu. Voyait-il que j’écrivais, et voulait-il censurer le passage sur lui ? Je m’en fiche comme la serveuse. Ayant payé, et n’attendant plus rien de personne, il se lève pour partir.

*

Il est dit et prouvé que l’accueil froid et le service immédiat instantané à la s’conde font la preuve d’un pays en crise. Mais j’insiste : l’accueil est froid et j’aime ça ! On peut regarder derrière le comptoir les yeux de ces dames sans passer pour un voyeur. Elles me le rendaient avec un regard lourd de craintes et de sous-entendus : << Est-ce qu’il va payer tout ce qu’il a pris ? >> Non. Ça n’est plus << est-ce qu’il a aimé tout ce qu’il a consommé ? >> - Oui. 

*

Quatre filles se serraient derrière un jukebox Vintage.

Elles souriaient maintenant et s’étaient dispersées ; un flipper sévissait mais les bruits n’ébranlaient pas tout comme les miens juste avant. Ils arrivaient tout juste à taire le silence ! Le barman joue des yeux au flipper. Ses mimiques le rendent ridicule, il a gardé sa fierté et toute fantaisie lui semble interdite pendant le service. Ça lui donne plein de tics. Comme c’est énervant ! Déjà que ça n’était pas facile pour moi de me concentrer, à présent c’est carrément dangereux. Mes regards sont plaintifs voire hargneux, et elles préfèrent changer de vue - le flipper - mais ça ne les botte pas - alors la table à côté - l’homme ressemble à un avocat, petit rondouillard au visage sec et sérieux, lisant je ne sais quoi tiré d’un attaché-case, derrière des demis-foyers à montures noire et moderne, patte blanche et cheveux... épais. Le flipper crie quelque chose et le barman frappe dans ses mains, une fois, un rire aiguë retentit, métallique, féminin, pour dire seulement << GAME OVER >>.

*

Maintenant il y avait du monde et plus assez de tables aussi ; la serveuse viendrait bientôt me réclamer mes sous - il n’y avait plus de places, plus de silence, et plus aucun regard pour moi. Là je pars. 

*

(L'attente)

Et pourtant, ce sont des choses qui arrivent. Se faire avoir comme un débutant, même après tant d’années d’expérience !
Aujourd’hui, j’étais un touriste amateur, celui qui chasse les aussitôt, préférant se montrer au grand jour, le plus discrètement du monde. 

En face, il y avait toujours cette petite famille attablée sous les bâches sales du snack, ce qui me rassura quelque peu : il n’y a pas que moi qui perd son temps bêtement, et en plus, pour moi, c’est gratuit ! Mais je le paye quand même à écrire des âneries, à tenir en allène un public de malheur, triste à... un aveugle (faux bien sûr) “qui s’intéresserait aux gains d’un mendiant escroquant la charité publique sous le couvert d’une prétendue infirmité...”1
Un public de français sans frais, bon et simple, pas trop exigent comme nous l’aimons. 


________________
1 - William Irish. “Lady fantôme”.

*

Une loco seule passa bruyamment à vous décrocher les tympans. Le gars conduisant le chariot électrique stoppe devant le wagon courrier. Il traverse la voie avec une valise qu’il dépose derrière un rideau métallique. En ressortant, il trébuche sur le marchepied et s’étale sur la voie. Il rajuste sa pipe et ses lunettes, sa casquette. Je ne puis me retenir de rire : "c’est nerveux, lui lançais-je sans même qu’il m’ai prêté attention - C’est d’attendre”.


Si lourde, si petite ! Faudrait être un colosse pour la déposer là, sans rien dire.
La peinture, ah ! y’a qu’ça d’vrai. Pourquoi ? C’est vrai que ça peut toucher les gens... Mais quoi les gens ? Pourquoi les gens, les gens, toujours les gens ! La peinture n’est pas qu’humaine, mais vivante. Plus qu’humaine.


Ma fête
vaut bien
la leur

Et pourtant, ce sont des choses qui arrivent. Se faire avoir comme un débutant, même après tant d’années d’expérience !

Aujourd’hui, j’étais un touriste amateur, celui qui chasse les peut-être, le long d'un quai (long large travers) avec l'interdit ancré de NE JAMAIS TRAVERSER LA VOIE (sans pour autant utiliser les passages protégés, surélevés et souterrains (car je n'en avais nul besoin ni envie).

*

Au lecteur,

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Il y a un néni dans l’air !


Cherchez bien, mes amis, le mot mystère est là-n’dans. J’en suis sûr, je le sais - pour une somme de cent trente cinq mille francs, ça vaut le coup d’essayer, non ? Faut qu’je m’dépèche de publier cet écrit. Là, il y a une vraie urgence ! car je crois en vous autant qu’en moi . Arrête de rêver. La gloire, ça tient vraiment à rien, rien du tout.
Tout disparaîtrait après nous, y compris la terre. Tout.
Passagère, ça, il en était sûr. Ca ne faisait pas un pli depuis l'âge de Pierre

Des temps immémoriaux, ça te connait, ça lui parle aussi...

*
(...)

(sur le quai)

Toute une portée de bidasses en permission a envahi les lieux, à grand fracas de voix, de rots et de sacs. C’est fini pour moi. Je les regarde en souriant. Je n’écris plus.

Y’a des gens bizarres sur le quai ce soir”, devait penser la fille assise sur le quai 1 près du pilier à l’ombre. Elle se tourne encore, se maquille et se lève. Aller récupérer le briquet qu’un péquenaud lui a emprunté et qu’elle emprunte à son tour.
- Qu’est-ce que tu fumes ? 
- Ah ! j’en étais sûr, sourit le gars, tiens.
“Un joint ça s’passe”, devait-il penser en parlant de rien ; elle avait gardé le pet pour elle et ne semblait pas vouloir s’en défaire. Un gars sans personnalité et sans couilles, me dis-je, sans intérêt. Il était déjà presque consumé - c’était sa façon à elle, ce soir, de le juger : un nul. Elle parlera beaucoup avec lui.
Un train arrive et freine grinçammant. << Ah putain... ! >> La fille se lève et court vers lui, l’arrière du train. Elle monte au pif, puis elle réapparaît et file vers l’avant, fait toutes les portes comme si c’était des chambres d’amis, toujours en courant. Mais c’est jamais la bonne, jus... Mais c’est jamais assez bon pour elle ! Pourquoi ?
Elle s’engouffre pour disparaître à tout jamais. Elle avait un joli sourire de derrière...
Je claque des mains dans sa direction - débarrassé ! 
Le gars l’a suivie, fébrile, son p’tit cul se tordant à perte de vue. Raide, grand, plat et frisé-foncé, il est tout l’inverse. Est-ce encore pour elle qu’il se presse le con ? Je ne saurais le critiquer car j’y suis passé moi aussi, à la moulinette de ces sourires affables, ineffaçables, ineffables. Le pauvre. Je peux même pas le plaindre. 
Ne court même plus après son pet. C’est dire.
En permission
Sous le choc
Sans permission
... et bientôt sous perfusion ?
Interdit d’aimer cette jolie friponne, défense absolue comme le top-secret des Nations ! Voilà ce que c’est d’être en avance : ça lui apprendra. Mais on est tous pareils à ce train-là, de nuit, la nuit.

*

L'enquête (compte-rendu)

J’ai pondu ce texte avant le départ. Si j’ai écrit ça en faisant les sablés, c’est peut être pour m’interdire d’en manger un seul ! Mais j’ai craqué... et ils n’étaient pas trop durs, mêmes tendres, mais froids. J’aurais peut-être du les faire le lendemain, juste avant de quitter la villa. Cela m’aurait éviter de tournoyer en rond en comptant les papillons. 
- Il n’y a rien qui prouve ça.
- Quoi ? Que je me sois impatienté à tel point, que j’ai craqué pour des sablés.
- Non, il n’y a rien qui le prouve
- Mais regardez sur la table, il doit rester des miettes, des traces.
- Oui, peut-être, mais qui nous dit qu’elles datent du jour où vous êtes partis ? Pourquoi pas du soir précédent ? (silence)
- Mais pourquoi vous me demandez tout ça ? Y a-t-il eu un meurtre ? 
- Non, reprit lentement le policier, pas un meurtre. Une disparition. On n’en sait pas plus pour le moment. Ce que l’on sait, c’est que la disparition nous a conduit à vous. C’est tout.
- C’est tout ! Vous feriez mieux de manger des sablés plus souvent : vous sauriez comme ça que ça n’est jamais assez !
- Jamais assez... Nous verrons bien.

*

Allez savoir la vérité. Je ne vous la dirai pas en tout cas. Car c’est un secret. Mon secret. Et je vois une ombre soudain, ou un vide, une ombre suivie d’un vide. Je crois qu’il est entrain de m’échapper. 
Avait-il rêvé cette histoire, ou pas ? 
Avait-il inventé la suite, pour pallier à toute éventualité déplaisante comme l'ennui, une autre folie...

Ma fête…
Il y a un néni dans l'air
Au lecteur,

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*

Et pourtant, ce sont des choses qui arrivent. Se faire avoir comme un débutant, même après tant d’années d’expérience !
Aujourd’hui, j’étais un touriste amateur, celui qui chasse les chasseurs de clopes...

Le type en se baissant pour rouler son “j” parterre avait une calvitie comme un moine sur le haut du crâne, à l’inverse d’un bouddhiste.

Comme il en avait demandé deux (sans doute pour sa copine), je lui proposai du Pall Mall à rouler ; il accepta et voulu me payer - << Cool mon gars, y’a pas l’feu. T’as rencontré que des escrocs dans ta vie ou quoi ?! >> - Non non, merci. >> Je remarquai qu’il s’était gardé la cigarette pour lui, il la fumait. Galant, non ?

La fille que j’avais aperçue, assise par terre près des sanitaires et des portes de voies, avait disparu pendant la course au Pall Mall à ma cabine. Peut-être avait-elle honte de lui et ne voulait pas le montrer, au cas où je me serais joint (sans joint) à eux. Très galante elle aussi ; ils vont bien ensembles ces deux-là - ces deux zèbres... rayés. Embraye la marche en biais ! Embraye la marche en biais ! Embraye la marche en biais !...

*

Je regarde l’heure : 1 heure. Mal de crâne. Je vais essayer de dormir un peu, maintenant. Je n’écrirai plus, quoi qu’il arrive - rien, rien de rien -, non, je n’écrirai plus rien. Ni des mots, ni des phrases, je me fous des idées. 1

Bonne nuit et... bon voyage.
________________
1 - Avec la chanson d’Edith Piaff dans la tête.


Eh non. Fausse route, fausse promesse - pardon - je dégaine mon automatique Vert.P. (V.R.P. : Very Répugnante Personne). Et pardon pour ce sursaut qui, je peux le dire maintenant avec certitude, est une mauvaise intention. 
<< Vous croyiez peut-être que je faisais l’ordre dans la place et que j'étais une personne discrète et respectable, digne? Mais vous vous trompez. Un écrivain, merde, un écrivain ! Peintre ? Un peintre aussi ? Un autre : non. Un écrivain ; nouvel écrivain : un écriturien. Grognez grognez, soupirez, allez ! Mais vous serez fier un jour, de m’avoir eu dans votre cabine - quoi que vous pensiez, je sais que vous serez fier. Je le sais pour moi, pas pour vous. Vous, je m’en fou. C’est moi... J’ai déjà raté le montant de la cagnotte “Chienne d’idée”, je vais pas risquer de perdre la boule.

J’ai trouvé le mot mystère.
Comme si cela ne tenait qu’à moi... J’ai perdu le mot mystère. Oubliez-le. S’est perdu dans les méandres du cosmos, quelque part entre Pluscon et Marsouinou... Comme si c’était ma faute à moi ! Les grands éditeurs sont des p’tits cons meurtriers. Tous, sans exception : j’ai testé.

Les Grands éditeurs
P’tits cons d’assassins
Jusque dans les trains
Me poursuivent à toute heure
Du jour et du matin
Parce qu’ils ne veulent pas être mon tuteur

Joyeux cauchemar
Sacrés c...

Les p’tits cons d’officiers
Bien droits dans leurs étriers
Les p’tits cons meurtriers
Kipour une vie de rentier
Vous planquent dans l’vide grenier
Les grands cons de l’édition
Tout p’tits cons de la Nation
Merci les merdaillons
Montrez vos médaillons
Gardez vos certitudes-illusions
Armure des allusions certaines
Engraissez vos pions
Et soyez mignons
Parce qu’aujourd’hui, fin de semaine
C’est l’anniversaire du grand patron
Ton gâteau potiron, trente bougies fanions
Pour que dure l’illumination !

Gâteau potiron, rond
Statique mine en ton galion
Hérissée de ses fanions
Les têtons de la détonation.

Flashes de ta libération
Le rouleau de l’édition
Compresseur sans condition

Vide d’émotion
Animé par des fourmillions
Sans artistique ambition
Qui réveille une Nation
En perdition.

Aucune chance de crémation incarnation
Le produit de sa rotation
Léger, fragile comme un papillon
Les pages du dernier écrivaillon
Qui, devant son pavillon
Hurle à sa réincarnation
En espèce de pigmallion 
Qui fera enfin sa réputation
Au pays des canassons.

*

Tout sera dit
Tout tout tout, Vous saurez tout s...

*

(compartiment ''couchette")

Maintenant je repose la lumière allumée, et je ne coince plus mon carnet-crayon dans le vide-poche élastique.
L’écriture : ça me prends comme une gerbe de pâtes gâtées !
J’entends un soupir et je me retourne ; l’autre me regarde avec une figure blême, les yeux exorbités ; je lui lance avec hargne et mépris, les yeux clos : “Qu’est-ce t’as ? J’ai un écrit à finir pour demain, Paris, alors... Mais c’est vrai que tu ne comprends pas le Français, l'étranger. Pas vrai ?
- Mais tu pouvais pas l’écrire hier !
- Non. C’est aujourd’hui que ça tombe - le verdict... Tant pis pour toi.
- Mais va le faire dehors ton livre.
- Mon livre, comme tu dis, il est pas encore sorti. Alors je ne peux pas l’écrire dehors, vois-tu ? Il y a incompatibilité. De plus, le couloir, ça chavire et y’a du bruit. Ca m’donne envie d’dégueuler.
- Mais non, mais non.
- Mais si. Mais si ! Et j’ai l’droit d’allumer ma veilleuse. Mets-la en veilleuse, beau parleur, tu ne sais que parler pour te défendre. J’ai appris à m’exprimer autrement, moi, pour le meilleur et pour... Ah ah ah... le rire !

*

Une goulée de café à la cogneintse dans la grolle du Graal, inspirée de la grotte du diable, mais sans les flammes, juste les rires.

… …

Et pourtant, ce sont des choses qui arrivent. Se faire avoir comme un débutant, même après tant d’années d’expérience !

Aujourd’hui, j’étais un touriste amateur, celui qui chasse les ''toujours'',
préférant me montrer Grand, le plus discrètement du monde. 

Ma fêtE
vaut bien
la leur


Au lecteur,

Il y a un néni dans l’air !

***

Confidentialités


L’important pour moi, c’est d’abord et avant tout les circonstances ; et pour l’écrivain, les circonstances dépendent du lieu de création. J’insiste donc sur le fait que j’ai écrit tout ça à la villa, à l’arrêt de bus fantoche, à la gare et dans le train. Dans un carnet et sur feuilles volantes.
Je n’ai rien développé sur l’ordinateur, lors de la transcription au propre. Rien arrangé non plus. Rien changé du tout. La liberté d’expression n’en souffre guère. Y’a que dans le taxi que je n’ai pas écrit - j’ai parlé... Parlé plongée avec un inconnu ; parlé plongée avec un voleur, en plus. Un plongeur à six mètres. Amateur !

>> En un quart-d’heure, j’écris dix lignes d’éternité sans éternuer. Et en quinze jours, je peux ne pas pondre un mot un seul - pas un mot à ta soeur - pourquoi ? Parce qu’elle ne doit pas savoir. Mais elle sait, de toute façon, elle sait. Si ce n’est ta soeur, c’est don ton frère. Je n’en n’ai point. Ou bien un des tiens...  Je suis seul si tu savais, sans éditeur, sans ami... L’éditeur ami. L’éditeur a dit : “Du vent” - on ne vend pas de ces mots-là. On ne veut pas d’histoire. Ou encore “Poubelle”, ou “Aux chiottes” (pour “c’est à chier”), rester poli. Voilà encore un beau parleur, une fripouille bruyante, un semeur de... troubles. 
Éditeur-ami (ou -a-dit) a fait de moi un ennemi juré du monde réel, dangereux pour la société. Je ne serai jamais édité à cause d’un éditeur-a-dit. Je regarde l’heure : 1h 30. Un tiers du parcours - SI tout se passe bien -, si j’arrive au bout. Je voudrais avoir la tête vide en permanence, avec seulement l’instinct, comme un animal. Dans cette société de fous, ça suffirait bien. Mais tu es humain. Oui. Pas très malin. Tu n’es pas heureux ? Mais qui dit que le malin est heureux ; il est hilare de joie, en voyant tout ça ! Et y’a d’quoi !

Bien. Ça pourrait durer des siècles, comme ça n’est pas une enquête policière, ni une biographie. Un récit de fiction pourrait durer la vie. Alors, je m’arrête une heure.

Les trains datent d’avant, quand les gens étaient petits. On s’y cogne de partout, quand on ne se coince pas les membres. Pas étonnant que la compagnie soit en déficit depuis des lustres. Faudrait tout changer, depuis l’écartement des voies jusqu’à la hauteur sous plafond. Mais rien ne justifiera jamais leurs prix et les retards. Sans parler des grèves à répétitions. 
Des arrêts interminables en rase campagne, clim coupée, par moins quinze ou par temps de canicule (c'est kif-kif bourricot)
 
*

Allumer-éteindre, allumer-déguainer, attendre, éteindre-allumer, sortir, vasciller, boire, fumer, recouché-debout etc.
J’ai jamais dégueulé dans un train, mais cette fois c’est fait - pas d’avoir trop bu, mais d’avoir trop écrit. C’est Nioulargue-suite. C’est... dégueulasse. S’ensuit un affreux mal-de-tête - mot-de-tête-par-coeur-Gédémo, qui devient “maux de tête-par-coeur G D gueulé Partout !
Finalement, je me suis endormi sur la barre de maintient gelée des fenêtres.
Je me souviens de ce couple âgé, quand l’homme était tombé de son lit au beau milieu de la nuit. << Oh Mon Dieu, Non, avait gémi la femme ; mais le réveil brusque provoqué par la chute du vieux n’expliquait pas tout. C’était, en effet, comme si la fatalité s’acharnait inexorablement. Les seuls mots prononcés, et la façon de les dire, donnait à croire que quelque part, elle s’y attendait. C’était comme si le monde lui tombait sur la tête. Elle n’est pas intervenue physiquement à son sujet. Il a geint des mots terribles, larmoyant, le souffle coupé, les reins cassés “‘ais mourir, ‘eux mourir”, avant de regagner fébrilement sa couche, seul.
J’aurais été exactement comme lui, cette nuit - dépassant toutes limites et toujours sans le vouloir, je suis tombé, et j’ai mal - << mon dieu ce que j’ai mal ! >>
Je me serai saoulé d’écriture comme d’autres se saoulent pour écrire.

On peut aussi se languir dans la lamentation, pavoiser dans les jérémiades incessantes, comme un gosse mal calé, perturbé.


***


L’arrivée
Le visage

J’ai la gueule moite, va me pousser des champignons ; attends, j’vais les arroser. Pourquoi tu me regardes comme ça ?... >>

Mais le pire, c’est que j’écrivais encore, même dans cet état : “Faut qu’j’arrête, avant d’creuver.”
Métro peur et très pal 
<< Si tu voyais comment c’est écrit, la dernière phrase dans le noir, ça, c’est du VQ mon gars ! 
Tu ne me regarderais pas de la même façon >>.

Je lui réservais l’accueil du Silence des agneaux ; je l’attendrai sur le balcon à l’ombre (de mes grolles1 niquées, girollées piquées de l'orange de mon bomber), et j’apparaitrai : “Bonjour Sophie” (aucun contact, non non. Aucun contact).

La coque en fer blanc, à force de cogner dans les murs, les portes et tout ce qui bougeait avait fini par tomber, à l'arrêt en position debout, après un dernier shoot carabiné à la lanterne du quai qui grésillait atrocement avec les pigeons qui roucoulaient… Le savetier n'y pourrait rien ! Alors, c'était devenu une coupe de l'amitié entre amis et proches, inspirée du Graal, partagée comme symbole de la victoire des quais après le départ du derniers navires marchands vers l'Asie, la chine, au régime autoritaire - main de fer - les utilitaires publiques - chemin de fer des démocraties occidentales mal aiguillées - train de nuit - EUROPE RÉVEILLE-TOI !

______________
*1 - La grolle est percée de deux à dix trous appelés ///becs/// et ornée d'un couvercle sculpté. On y boit, en digestif, un mélange de café, de gnôle et de sucre, éventuellement agrémenté de zestes d'oranges et de citrons.
Chaque participant boit à son tour par l'un des becs, avant de passer la grolle à son voisin (afin de ne pas en renverser, en buvant par le bec choisi, il convient alors de boucher les deux becs adjacents avec ses pouces). La coutume veut que la grolle ne soit pas reposée sur la table tant qu'elle n'est pas vide.
-----------

*

Souvenirs

À Saint Tropez, sur le quai principale où s’alignaient les vieux gréements de la Nioulargue, un Black Man Paint se tenait entre deux bômes géantes (elles dépassaient de deux mètres sur le quai étroit). Devant lui, les gens s’agglutinaient, figés, comme lui, et bouches bées. 
La ressemblance avec un certain Brassens était frappante ; avec son petit bonnet noir, comme un petit cube rond posé sur le crâne.
Y’a rien à acheter là, pas de convoitise, ni jalousie, aucune gêne


Bête soirée du week end
Où j'ai perdu ma chaine
Une histoire sans rengaine
Balivernes !
La coupe est pleine.

… C'était bien ma veine
Vautré dans cette caverne
vec la baleine
Et l'écrasante bedaine
De ma reine 'Caren'
(sursaut)
Une ombre me gouverne
Un bras, une couverture
un bras, une pince
Mince de mince…

Sens Académie 6ème
Des Grand Chelem,

Justine Henin Hardenne
Ses billes noires de hyènes
DSK queuetard blême
Son regard de requin baleine
JMJ Madrilènes

Petr Korda en peine
Et la fin des corrid'Arènes


*

Train de nuit.

C’est la dernière fois que je devais faire ça, cet effort, et... Mais si ce n’était qu’un effort.
Avant, j’étais assez indifférent aux évènements de la vie dans la cité, quand j’y vivais. Maintenant, avec ces séjours prolongés dans le Sud (et ces retours répétés), c’est l’inverse. J’y suis sensible et réceptif pour mes écrits. C’est même eux qui font “le livre”, à l’instar de cette star des trottoirs, et cet autre que j’avais vu aussi sur les quais, à Saint Tropez. (Le) White 'nd Black man peintre. 
Mais cela m’épuise et me mine - j’ai des grands trous noirs d’harcellement d’enfer, des grands vides et des grands silences qui me font passer pour un indésirable intrus affiché nettement, et malgré lui. À cause, bêtement, de quelque vice caché inconnu mais prodigieux, dont personne ne se doute - même pas cette fille qui semble lui prêter une attention indifférente et farouche, qui frise la démence, parce qu’elle flirte avec un démon (sans le savoir) Mais qui s’y frotte... se tourne en figeant malicieusement un sourire grimaçant - elle s’identifie c’est tout.
Se tourne et se détourne. 
À Sourire grimace
Clin d’oeil de limace
... Caméléone, mais pas plus d’une minute.
Parce que maintenant, avec sa nouvelle carapace, elle ne craint plus rien. C’est fort, mais je la plains au fond, car je sais ce qu’elle est (et aussi ce qu’elle ne sera jamais) - je te connais parcoeur : tu t’en es sortie par une mimique, tique qui est ta première ride, ta dernière vacherie - comme le fil mou d’une onde négative -, ta dernière vieillesse. Les pirouettes, c’est pour les acrobates trapézistes, chasseurs palmés et hommes du barreau ; toi, c’est une timimique : fifine maladie mortelle qui s’attrape de visu. Pardon ma belle de t’avoir captivé, ne serait-ce qu’un instant, pour longtemps, pardon. Lis mes premiers livres inconscients... Mais c’est trop tard - t’avais qu’à commencer par eux ! C'est trop tard… train de nuit.

*

Ma tête est grosse dans mon ombre, mais je la sens si petite, comprimée... C’est ça : besoin d’un comprimé. Dire les choses sans les dire, c’est un art.

Quand j’avais commandé un nouveau billet, (à la suite du premier faux passage du livreur de tableau), j’ai demandé une couchette bas. Je m’en mords les doigts à présent ; si j’avais su... quel con ! Mais je m’en foutais tellement (bas centre haut milieu sommet ?) - ça du moins c’est clair ! Et puis j’aurais été tellement gêné de reposer à côté d’elle, ou plus exactement de dormir à sa hauteur. Je le sais bien, que mes ronflements et délires inconscients l’auraient dérangée. Alors je ne suis pas un con, et si toutefois il y avait une punition à mon laisser-aller, cela ne pouvait être que l’attente infligée pendant une journée... Mais c’est tellement désolant de voir un jeune drogué. De partout et de nulle-part. La solitude se lit dans ses yeux, son allure, sa démarche. Car ses démarches sont veines. << Il ne faut pas toujours se plaindre >> (le buraliste) - << Tu ne sais pas vivre >> (mère), etc. Mais que sait-il de la journée qui m’attend ? que connaît-il de ma vie ? Si je lui disais seulement que la jalousie le brûle, lui, parce qu’il est vieux et que sa vie est derrière, tout est derrière lui. Me répondra-t-il qu’il est croyant - << Non monsieur car je suis croyant ! >>

*

Le même type (un sosie ?) qui se baissait pour rouler son “j” parterre avec une calvitie comme un moine sur le haut du crâne, à l’inverse d’un bouddhiste.

Une neige de poussière blanche est tombée dans la travée quand elle a défait ses draps que le contrôleur s’était empressé d’apporter à sa demande. << Je peux avoir mes draps ? merci >> 
- Bonjour >>, en entrant dans la cabine (un bonjour étouffé de circonstance). 
- Bonjour, me répond-on cordialement, garçons et fille. 
(Un contrôleur barbu : ) - Vous venez de monter ? Je vous agresse de suite alors ? >>
- Oui, tant mieux, comme ça j’pourrai dormir. Merci. >>
J’attends dehors pendant qu’il fait son ménage dans la cabine. C’est alors que je la remarque vraiment. Très belle. Et non sans me rappeler une certaine personne. - << Il n’y a pas de draps ? je lui demande. - Mais oui oui, dit-elle >>. Il les amène alors.

Une neige de poussière blanche est tombée dans la travée quand elle a défait ses draps que le contrôleur s’était empressé d’apporter à sa demande. << Et moi ? Mes draps. >>

L’intelligence, c’est de l’ignorer. Ignorer tout en bloc et d’un bloc.


*

Dans le train

Rien.


*

L’aube se levait en un grand halo pourpre sur l’horizon, comme une longue chaussette d’abonné anonyme. Un ciel comme celui de La nuit de la vengeance.


***

Arrivée


Son nouvel appartement du XXème - “c’est pas Paris, disait-elle dehors, avant d’arriver. Il est bien cet appartement quand même”. J’aurais seulement tartiné d’une pâte de ma composition ses carreaux bis de la salle d’eau ; une pâte à sablés de rêves colorés Magique.

Promenade Paris vec Cam 
Retour ciné 6è vers 20è, à pieds.

Celui de Saint Michel était drapé, il me semble ; il se tenait
en face de la bouche du R.E.R, à l’angle du Boule-Miche et du Saint Germain, longeant la seine. Un drapé blanc qui ne laissait rien voir de son être physique, le faisait ressembler à un christ coiffé d’une couronne à sept pointes. Plus mobile et vivant mais toujours muet ; il crachait des bulles de savon colorées dans la nuit. Et toujours la même foule statique et silencieuse. 
Un White Man show glacial et captivant - même pour moi -, c’est dire ! Mais mon attention particulière venait du fait que j’avais vu le même à Saint Tropez quelques jours avant. Celui-ci était en noir.


*

L’arrivée


Elle voulait une relation affective et durable, sans heurts et sans cachoteries, un rêve.
Une aide effective je lui apporterai.


À C.,
L’ouragan de ma raison,
ma soeur.


*

Bateau perdu
Cherche son maître
Qui lui rendra 
La liberté



Dam.


Dernière édition par Dam le Lun 3 Oct - 22:13, édité 1 fois (Raison : quelques fautes)
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Message  Zlatko Mar 27 Sep - 22:11

Beaucoup, beaucoup, beaucoup à prendre ici. Tu te livres à coeur ouvert, c'est énorme, ça déborde. Texte tentaculaire et halluciné où les ombres ont des gants de boxe.

Pour ça..
'Je voudrais avoir la tête vide en permanence, avec seulement l’instinct, comme un animal'

ou ça
'Ma tête est grosse dans mon ombre, mais je la sens si petite'

ou encore ça
'L’aube se levait en un grand halo pourpre sur l’horizon, comme une longue chaussette d’abonné anonyme'

Et ce passage du vieux qui tombe de son lit, malmené aux soubresauts de la machine, et qui se tord sur le sol : douloureux à la lecture, comme si j'étais entre ses côtes.

Même, ce petit poème final, ultime et douloureuse pirouette. Une plongée intra-cranienne passionnante et furieuse.

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Message  Dam Mer 28 Sep - 9:05

Merci !
‘un train peut en cacher un autre’ - mon dernier convoi ‘postal’ - Dix wagons !

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Message  léo Jeu 29 Sep - 17:05

Quel déploiement ! Un esprit libre- voilà ce que je me suis dit en lisant la suite de cette nouvelle épique. Il y a tellement à retenir ici alors voici quelques extraits qui m'ont beaucoup plu :

Bateau perdu
Cherche son maître
Qui lui rendra
La liberté


*

Les Grands éditeurs
P’tits cons d’assassins
Jusque dans les trains
Me poursuivent à toute heure
Du jour et du matin
Parce qu’ils ne veulent pas être mon tuteur


*

L’aube se levait en un grand halo pourpre sur l’horizon, comme une longue chaussette d’abonné anonyme. Un ciel comme celui de La nuit de la vengeance.

*

On peut aussi se languir dans la lamentation, pavoiser dans les jérémiades incessantes, comme un gosse mal calé, perturbé.

A quand le macadam doré ?

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Message  Nilo Jeu 29 Sep - 17:08

Putain, c'est long !
Très long.
Trop long ?
Sans doute vu le peu de retour. Mais c'est toujours comme ça, les lecteurs sont feignants, dès qu'il y a plus de trente ligne ça glisse vers le no-man's land littéraire.
C'est dommage parce qu'il y a ici encore de très belle choses.
Je n'en citerai qu'une
Aujourd’hui, j’étais un touriste amateur, celui qui chasse les aussitôt, préférant se montrer au grand jour, le plus discrètement du monde.
Vous laissant le loisir et le plaisir de découvrir le reste.

Nilo, petits pavés grande plage.

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Message  Dam Jeu 29 Sep - 20:20

Oui c’est long, et j’étais parti sur un texte court, et c’était une erreur, alors j’’ai raccroché les wagons soufflés ; c’était un exercice difficile mais passionnant ; je suis agréablement surpris des retours positifs que j’ai eu et je me dis que j’ai bien fait ; j’avais publié cet été deux nouvelles qui sont restées lettre morte - c’est un peu une vengeance aussi. Merci à tous.

Dam, un effort gratifiant.
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