Un siècle à Lorient

j'ai acheté un lot de lambeaux d'ombres lisses
pour couvrir un éclat de rêve inachevé,
des parcelles d'amour caché sous des pelisses,
une once de rancoeur éclairant ton chevet,

cent dimanches pluvieux tout dentelés de rouille,
des pelotes de haine aux mains de mes aïeux,
vingt branches de promesse à d'anciennes fripouilles
de sombres souvenirs forgés dans les adieux.

J'ai acheté un lot de serments inutiles,
le frisson de l'eau trouble aux marchands malicieux,
le marbre du tombeau des caresses futiles,
l'instant d'une souffrance aux bourreaux silencieux,

les cendres d'un empire aux confins du possible
quand brillait ton aura bien avant l'orient,
une vague émoussée à la mer irrascible,
cette photo de nous un siècle à Lorient,

j'ai acheté un lot de rires ironiques,
des fibres de janvier en laiteuse saveur,
un ballotin d'injure à l'ére oecuménique,
une nuit mal éteinte au matin du rêveur.

Chaque matin gelé empli de maléfices
me fera oublier que tu crias mon nom.
J'ai offert à tes dieux d'horribles sacrifices,
tes héros mutilés au pied du parthénon.

une nuit mal éteinte au matin du rêveur.

Superbe !

Il y a des endroits comme ça...



H.

J'aime bien ça se lit tout seul, dès le titre j'ai pensé que ça pourrai me plaire, je n'ai pas été déçu.

Voilà encore un grand cru et c'est avec plaisir que j'y ai goûté.

J'aime vraiment ce passage:


"Chaque matin gelé empli de maléfices
me fera oublier que tu crias mon nom.
J'ai offert à tes dieux d'horribles sacrifices,
tes héros mutilés au pied du parthénon.
"

Bienvenue sur le Macadam ! Une belle entrée !

Je retiens ce quatrain et surtout son dernier vers :

j'ai acheté un lot de rires ironiques,
des fibres de janvier en laiteuse saveur,
un ballotin d'injure à l'ére oecuménique,
une nuit mal éteinte au matin du rêveur

Moi, j'achète le premier vers de la strophe citée par Léo.

capodastre a écrit:

une nuit mal éteinte au matin du rêveur.

Superbe !

par léo le Sam 11 Fév - 17:36

Bienvenue sur le Macadam ! Une belle entrée !

Je retiens ce quatrain et surtout son dernier vers :

j'ai acheté un lot de rires ironiques,
des fibres de janvier en laiteuse saveur,
un ballotin d'injure à l'ére oecuménique,
une nuit mal éteinte au matin du rêveur

par franskey le Sam 11 Fév - 17:46

Moi, j'achète le premier vers de la strophe citée par Léo.

Chacun son vers à soi, en somme... merci d'être passé en prendre un


par hortense le Ven 10 Fév - 20:05

Il y a des endroits comme ça...

si on se casse, qu'irions nous faire ailleurs ?

un grand merci aussi à Sylvie Spandrell et Hortense

Et bien voilà une belle confession d'un enfant du siècle ma foi.
Et pourtant que ce chineur a de la chance ! Que de choses "achetées" pour une poignée de bonheur.

Nilo, paradoxe.

Nilo a écrit:Et bien voilà une belle confession d'un enfant du siècle ma foi.
Et pourtant que ce chineur a de la chance ! Que de choses "achetées" pour une poignée de bonheur.

Nilo, paradoxe.

Est-ce une référence à Alfred de Musset ?
cette poignée de bonheur semble pourtant pleine d'épines

Siècle bien employé !

"des pelotes de haine " superbe

Merci Io et chouane évitons de tricoter avec cette pelotte