Construire un livre

Quand Viral avait ouvert à la chandelle, le paquet de la 3ème Partie, très vite il avait voulu garder les textes les plus... Enfin ceux qui échappaient à la raison - “ s’il doit y avoir une troisième partie du livre, autant qu’elle soit la plus claire possible - sans bordures ni broderies ni bobards ; la bobèche suait à grosses gouttes blanchâtres, qui s’écrasaient avec une petite étincelle adorée sur l’éteint grisâtre du plateau rond et cabossé du bougeoir.
Il se retrouvait comme l’architecte chargé de faire d’un abri une maison ; souvent, il y revenait - lui seul ayant les clefs - mais cela ne l’inspirait guère plus que ça !
Un jour portant, un beau jour, il se mettra au travail sur sa table à dessin, seul, et dans les trois jours, il aura fait acheminer tout ce qu’il faut enfin pour commencer les travaux.

Un soir, seul sur son lit, il avait donc pris sa 3è. Partie à bras le corps, l’avait ouverte ; il lui semblait bien tenir là, la clef du succès –la la...!
Tant de fois avait-il buté contre des portes fermées, verrouillées..., qu’il savait dors et déjà que quelque chose s’était produit - le déclic - une étincelle, et il savait surtout qu’il serait idiot de ne pas en profiter. En tout cas, c’était plus fort que lui, bien plus fort, et pendant quelques secondes, il oublierait toutes ses tares mentales et physiques, sa démone, ses déceptions, son paradis perdu ; peut-être même surtout il serait libre, pendant cet instant qui vaut bien l’éternité et qui ratisse toutes les terres mitées de son triste environnement.

Dam.

Viral, me semble-t-il, est trop ambitieux, il ferait mieux, comme nous de commencer par des petits bouts de rien

"Un jour pourtant, un beau jour, il se mettra au travail sur sa table à dessin, seul, et dans les trois jours, il aura fait acheminer tout ce qu’il faut enfin pour commencer les travaux." = > sans doute faut-il un jour pourtant... écrire où peindre c'est tout pareil, ça nous laisse en mal de sommeil et ça s'éclipse autant que voilà.
Alors je me questionne : est-on plus heureux parce qu'on est lu par les reals lecteurs, ou par les virtuals internautes crapaütant hors les biais du conforme ?
Mais je suppose que déjà tu t'es questionné :
"peut-être même surtout il serait libre, pendant cet instant qui vaut bien l’éternité et qui ratisse toutes les terres mitées de son triste environnement."
Moi en tout cas oui... je me questionne... et je me réponds à cette triple question :
-construire un livre = > pourquoi pas ?
-Mon "paradis perdu" = > j'y crois pas dans le sens de la reconnaissance littéraire
-Éditer ? de plus en plus bof ... on est pas bien, là sur le net ? On ne s'y bat ni plus ni moins que dans "le masque et la plume" sur France inter le dimanche soir. On n'a ni moins ni plus de talent, c'est selon le courant.

Dam, sympa de m'avoir présenté viaral.

mess' , messe athée

Merci Messaline pour ton com-avisé ; je me souviens bien de ce temps des débuts où la passion de l'expression me poussait à me libérer en choisissant mon domaine spécifique d'expres​sion(d'où l'impression d'urgence teintée de gravité) mais la libération devait être à ce prix (et je ne le regrette pas).
Ensuite, je pressentais une certaine façon d'écrire et d'arranger mes écrits qui devait correspondre à mon tempérament et à cette urgence dont j'ai déjà parlé. Trouver son rythme dans sa voie.
En réalité, j'ai fait tout ce que je voulais, le problème étant d'abord et avant tout d'apprendre "la patience" (comme on ne peut pas aller plus vite que la musique !)
C'est donc autobiographique sur le fond et la forme, mais sans jamais "me raconter", car cela je m'y refusais, pour voir plus loin.
Exemple : "écrire pour ne plus écrire pour pouvoir peindre"

Pourquoi je publie ces textes (extraits du livre fini) ? Pour dire, et faire un constat ; n'est-il pas vrai que nous "racontons" pour oublier et pour avancer. Tout ceci était dans le livre.
Maintenant je me pose la question de la suite et comment relancer la machine sans buter la bête, et la raison d'écrire a changé pour le partage...

Dam, affaire à suivre

... me revoiloù ! Et avec la preuve formelle que je n'ai pas copié Boris : Boris Vian préfère la musique classique, qui, disait-il <<a plus de portée>>. Ma musique à ma sauce et à ma portée.
"Le murmure devenait rugissement. La rame était proche, toute proche. Les wagons qui vous conduisaient n'importe où, qui pouvaient vous emmener loin, très loin de tout ça." W. Irish

Dam a vissé le silencieux

Et bien me voilà en pleine opération Missing.
Ca tombe bien, sur un texte que je n'avais pas commenté. Et pourtant j'en ai commenté beaucoup.
Comme quoi il reste beaucoup à faire pour chacun d'entre nous.

Ah oui, le texte. ET bien je suis plutôt content de l'avoir lu (ou relu, qui sait) parce que, ne serait-ce que pour ça
peut-être même surtout il serait libre
ces quelques lignes méritent qu'on s'y arrête.
Cette réflexion sur l'écriture est de nature à alimenter un débat, elle est passée au travers en son temps. Tant pis. La revoilà en bonne place.

Nilo, et voilou.

Peut-être est-ce la raison d'un stop and go, aussi. L'ambition comme une obligation, de construire quelque chose, pour mettre un nom sur l'œuvre, et un jour le mot fin, n'interdit pas d'y revenir ; pour moi c'était pour faire le point. L'aventure "partage", je le dis comme je le vis, est belle et m'a donné raison de ces tentatives à rebours qui ne visaient personne en particulier, aucune compétition (faut pas délirer !)
Celui qui écrit a forcément une ambition qui le dépasse, démesurée, parce qu'il sait ce qu'il veut, il ne sait pas où cela va le conduire - et c'est avec cette dose de folie et d'inconscient qu'il avance, seul, oui seul, mais avec l'assurance d'un retour, un jour, à la vie.
Fuir cet espoir-là est un renoncement qui n'appelle pas le pardon, aucun mérite.

Dam.