Les larmes de Nadja

Les larmes de Nadja


Les jours enfin arrêtent
De déverser des heures
En orage grondant
Sur le fil du rasoir
De mes îles désertes
Où subsistent encore
Les empreintes furtives
Des lendemains trop fiers
D'un avenir rebelle
Et les plus délicates
De ces talons-aiguilles
Sur mon Stars Boulevard.

Les ratures s'effacent
Aux pages de mes livres
Cornées de lassitude
Sur les mots déliés
D'un trop plein d'évidence
Se prenant de passion
Pour les lignes rayées,
Surréelles morsures,
Des brouillons dégriffés
Comme fripes pendues
Aux cintres de l'enfer.

On voit le plomb briller
Des ors de "l'Amour fou"
Sous le fard où se cachent
Les larmes de Nadja
Coulant sur l'avenir
Quand le soleil revient
Sur la nuit des toujours.


Nilo.

belle Nadja, Nilo !
Breton t'as inspiré ... mais tu n'as pas besoin de lui pour l'être ...
et pour écrire de superbes poèmes au style si particulier qui est le tien ...
sans que tu signes, je reconnaitrais tes poèmes, c'est un signe, non ?
d'ailleurs, c'est une idée : faire un concours, une boîte à poèmes ...
et on doit trouver qui l'a écrit !
t'en penses quoi ?
bises
Yzaé

Comme Yzaé, j'ai pensé à André Breton...pas pour le contenu mais pour Nadja.

J'aime surtout dans ton poème, ces images frappantes que tu utilises et qui permet à mon imagination de peindre le poème... particulièrement dans ce passage que je trouve très fort

"Les ratures s'effacent
Aux pages de mes livres
Cornées de lassitude
Sur les mots déliés
D'un trop plein d'évidence
Se prenant de passion
Pour les lignes rayées,
Surréelles morsures,
Des brouillons dégriffés
Comme fripes pendues
Aux cintres de l'enfer."

Sylvie

Superbe hommage sans fioriture que tu rends ici, teinté de mélancolie, où la lumière des mots répond à la nuit noire. J'aurais une question à te poser après ces mots écrits, allais-tu mieux ? Mais serait-ce trop intime, je n'attends pas de réponse...

Dam.

Les mots expriment la mélancolie du poète, de fort belle manière, (j'ai envie de dire comme d'hab');je ne citerai aucun passage puisque Sylvie l'a déjà fait.
Tous les poètes ont leur Nadja.
Perso, j'ai pas du tout accrocher au livre de Breton, pourtant j'en avais envie, superbe couverture et c'était quand même un bonhomme...Peut-être n'était-ce pas encore le moment, je pense que je l'ouvrirai à nouveau car il m'attire quand même.
On sent dans ton texte qu'il n'est pas inspiré du livre à part le titre car on peut retrouver les thèmes et sensations qui te sont très personnelles et rudement efficaces.
Tu dégaines les images mélancoliques, Nadja inspire par son Mystère, et non pas par le contenu du livre de Breton.
Lui a le mérite d'avoir "amorcé" tout ça après le poète en fait ce qu'il en veut avec ses propres armes et c'est ça qui est bon.
Peut-être que ceux qui ont lu ce bouquin en entier et l'ont apprécié ou non pourrait nous en parler...
J'ai pas envie de lâcher l'affaire avec ce bouquin...
En tout cas merci pour ce texte Nilo.
A +.

Spandrell, si je puis me permettre, Breton n'a rien "amorcé" du tout, souviens-toi (seulement) de Rimbaud, d'"Elle", dont je te recopie le passage manifeste dans ce qu'on a appelé "les Illuminations" : " Le matin où avec Elle, vous vous débattîtes parmi les éclats de neige, les lèvres vertes, les glaces, les drapeaux noirs et les rayons bleus, et les parfums pourpres du soleil des pôles, - ta force." Elle a un nom aussi, féminin, très beau, qui revient parfois dans son oeuvre, mais pas ici (parfois c'est "Elle" et c'est la même.
Dam.

OUi, Nadja c'est juste "elle".

Et tout a été dit.

J'aime.

Oui j'ai bien compris que Nadja c'est "elle",quoi que... car la photo du livre de Breton, le prénom qui est, je trouve très mystérieux, énigmatique, fait de "Nadja" un "elle" très singulier et personnel, je crois me souvenir qu'elle a vraiment existée, c'est un peu comme "Marlène" de noir désir.
Donc je parlais d'amorcé une autre maniére de voir le personnage sous un angle différent, mystique.
Ce qui peut faire de cette femme une sorte de muse universelle.
Pour moi "Nadja" est unique, et le prénom est presque...pictural.
En fait, à force d'en parler, je réalise que ce livre m'a peut-être influencé plus que je le pensais.
et je vais surement le (rouvrir)
si,du verbe rouvrir^^

Que dire ?
Merci.

Nilo, et se taire.

Un sacré bon Nilo. J'ai toujours du mal avec ces vers très courts ; mais s'ils disent peu, ils disent fort. La musique de tes mots compense l'aspect relativement étriqué de l'hexasyllabe, et ta voix se fait entendre. Alors...

Z, sur du Gilmour.

J'avais envie de remettre un peu de finesse dans ce monde de brutes qui manient l'insulte comme ils aimeraient manier la faucille et le marteau. Mais qui ne feront qu'une bien piètre moisson, mettant au pilori ceux
qui ont l’innocence évangélique
Ignorants de leur absence de foi

Allez, je m'en remets aux larmes de Nadja. Et aux soubressauts de l'Amour fou.
Ca m'évitera de dire des conneries.

Nilo, coup de boule.

Bonjour Nilo,

Je vois que mon piètre poème t'a marqué, même s'il est dépourvu de qualités et semble même t'agresser, puisque tu le cites ici...

J'espère n'être pas hors sujet, puisque tu me cites. Une petite précision : mon poème a été écrit au mois de janvier 2010. Ce n'est pas du tout une agression ayant un quelconque rapport
avec Macadam.

Je n'avais pas encore eu l'occasion de lire un de tes textes. Bonne impression pour ma part.

Puisqu'on parlait de ta toile Nadja...

Et puisqu'on en reparle... J'ai répondu aux questions qui m'étaient posées.
Merci pour ce UP Lalou, je l'aime bien ce texte et j'espère que d'autres lecteurs le découvriront.

Nilo, cherche l'or du temps.

Nadja pleure en vers et contre tout.

J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Sixième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...

Dédé.