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Circulez, y a rien à lire !
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Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
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Circulez, y a rien à lire !
(ou l'éloge apostrophé de l'immobilisme désarmé).
Ce matin, comme tous les matins, je fais comme tout le monde. Et du monde, il y en a, ça c’est sûr, tout autour de moi. Et, je suis heureux, le plus heureux des hommes. Ah, ce que j’aime la joie des bouchons ! Il s’en passe des choses quand on est immobile !
Vous l’aurez compris, dans cette brève introduction, je ne parle pas des petits bouchons liégeois bien sur, ni des copieux bouchons lyonnais. Non, ce sont les seuls, les véritables “bons longs bouchons parisiens”, appellation d’origine contrôlée. Oui, je suis toujours plus ému par la constance de cet amour du prochain qui pousse le tout Paris à se rassembler chaque jour dans ses rues pour célébrer le simple plaisir d’être ensemble. Oui, car nous avons ici, et dans toute la région, un sens aiguë de la courtoisie, une culture séculaire des petits plaisirs quotidiens, ces petites attentions qui ne bouleversent peut-être pas une vie, mais qui vous font apprécier, aux premières lueurs du jour, la resplendissante beauté du bitume, l’élégance discrète des réverbères, la politesse des piétons apeurés, les couleurs éclatantes de milles autos flamboyantes, tout ces petits riens qui valent quand même bien une gorgée de bière, fût-elle la première. Oui, car il faut oser se lever bien tôt pour pouvoir profiter pleinement du premier coup de Klaxon. Quelle joie que d’entendre son prochain vous honorer de son premier tut tut ! Quelle plus belle leçon de partage et de vie que celle de celui qui voulant vous exprimer sa colère choisit de le faire en musique ? L’hymne de la civilisation tut tut m’enivre et me donne des ailes. D’ailleurs, à l'instant où je vous écris, je suis tout entier assis dans ma voiture, le cul froid sur le siège froissé, le pied droit sur le frein avisé, la main gauche sur le volant vacillant, la main droite sous le portable, un oeil posé dessus et l’autre dans le rétroviseur. Mon corps est obstinément tendu vers un seul but, que je poursuis mais que je ne connais pourtant pas. Et je n’avance pas, je n’avance pas, quel bonheur. Devant moi il y a le feu et je suis en pôle position. Je jubile à l’idée que la moitié du bouchon soit derrière moi et que l’autre embouteille un peu plus loin. Imaginez combien je devrais être chaud bouillant brûlant, prêt à mettre les gaz, il ne faut pas perdre de temps, ne pas se faire doubler, jamais, aller de l’avant et s’arrêter à dix mètres. Mais non, au lieu de cela, je claviote sur mon mobile pour partager avec vous cet instant féérique, et à vrai dire sans trop savoir où vous conduire.
Oh, il se passe une chose étrange, incroyablement étrange même, le feu passe au rouge à l'instant. Ça m’interpelle. Est-ce à dire que je m’étais mis au vert ici ? Me suis-je endormi dans cette position intangible ? Certainement, mais ce qui m’étonne tout de même c’est que je sois resté à l’arrêt, devant ce feu qui me disait pourtant oui, sans qu’aucun klaxon ne soit pressé prestement ; ça n’est pas commun ça, ça n’est pas normal même. Pourquoi ce mépris à mon endroit ? D’ordinaire, les gens ordinaires pressés pressent en choeur ou en canon le clairon mal embouché. Et ce matin, il se trouve que le clairon, celui qui sonne la charge, le vieux brave en première ligne, c’est moi. Pourtant, rien, aucun bruit, ou presque aucun pour me le rappeler. Ça en devient inquiétant, angoissant même. Quel crime ai-je donc commis pour ne pas mériter mon tut tut ? Et que de silence bon sang ! Je tends l’oreille un instant. J’entends bien peut-être au loin le vrombissement alangui des moteurs ennemis, indolents diesels aux désirs endormis, soupapes assoupies sur le poing d’êtres morts. “Debout les morts ! Réveillez-vous morbleu ! Avancez, avancez ! Vous ne voyez pas que vous bloquez tout le monde !”, tonne soudain un homme en bleu, ponctuant son long cri d’orgueil de trois coups de sifflet bien carrés. Après le feu rouge, l’homme en bleu m’interpelle. Son sifflet vaut bien mille clairons et seize mille soupapes. Il a l’air énervé et de peu de pitié, me fait signe de démarrer sur le bas côté. Que d’honneurs et d’égards, je retrouve le sourire !
L’homme en bleu : Bonjour Monsieur. Et bien voyons, voyons voir, vous ne voyez pas que vous gênez la circulation ?
Moi : Bonjour monsieur l’agent. Cela circule peu ce matin. Que se passe-t-il ? Il n’y a pas même l'ombre d'un tut tut.
L’homme en bleu : Quand le feu passe au vert, il faut démarrer monsieur, sinon vous bloquez tout le monde.
Moi : Est-ce contraire au droit ?
L’homme en bleu : Positif
Moi : Et quand le feu est rouge ?
L'homme en bleu : Bon, ça suffit. Veuillez souffler dans ce ballon, durant environ 15 secondes, jusqu'à ce que la pastille rouge devienne blanche.
Moi : Pffff. C'est positif ?
Lui : Négatif, vous n'êtes pas passé au vert.
Moi : Je peux repartir alors monsieur l'agent ?
Lui : Non, vous n'êtes pas ivre, mais la loi me permet tout de même de vous verbaliser pour entrave à la circulation.
Moi : Ecoutez, je ne comprend pas, c’est tout de même dommage d’être verbalisé pour s'être arrêté au vert.
L’homme en bleu : Vous contestez ?
Moi : J’essaie de remettre les choses dans l’ordre.
L’homme en bleu : moi aussi !
A cet instant, je prend pleinement conscience de la toute puissance qui anime celui qui écrit. Choisir un agent de police comme personnage est très excitant. La liberté de lui faire dire ou exécuter ce que vous voulez est tout de même tentante. Celui là même qui la veille vous a collé une contre-danse, voudriez-vous à votre tour le faire danser ? Avez-vous une idée à me suggérer ? Lui demander de faire le poirier sur la chaussée ? Peut-être voudrait-il vous confier ses ennuis conjugaux ? Que fait sa femme de son nombril ? En tout cas, je ne vais quand même pas me laisser verbaliser.
L’homme en bleu : Mais qu’est ce que vous faites avec votre téléphone ?
Moi : Oh, rien de précis, je claviote, j'écris.
L’homme en bleu : Vous écrivez ?
Moi : Oh, deux trois mots insensés sur le bonheur de vous rencontrer.
L’homme en bleu : Vous vous moquez de moi ? Montrez-moi ça.
Moi : Pardon ?
L’homme en bleu : Votre téléphone, passez le moi.
Moi : Euh.
Aïe, l’homme en bleu saisit mon téléphone. Je vous retrouverai plus tard, peut-être dans vingt-quatre heures…
Moi : Et bien, on en découvre des choses. Je suis bien heureux d'avoir saisi votre téléphone. La lecture est intéressante. Monsieur aime bien les bouchons, monsieur aime bien les nombrils des femmes de flic, monsieur écrit n’importe quoi ! Alors, comme ça vous pensiez pouvoir me faire faire ce que vous vouliez ? Le poirier peut-être ? Et bien, à moi d’écrire n’importe quoi et de m’amuser maintenant. Quel est votre nom ?
Lui : -
Moi : je n’ai pas compris, veuillez épeler.
Lui : P
Moi : P
Lui : A
Moi : Ah
Lui : M
Moi : M ?
Lui : non, N
Moi : N
Lui : Z
Moi: Z, comme zorro ?
Lui : comme zorro !
Moi : Oui bon, et après ?
Lui : Ah
Moi : Ah ?
Lui : A
Moi : Ah !
Lui : M
Moi : M ?
Lui : non, N
Moi : N
Lui : I
Moi : Hi hi, PAMNZAMNI, mais ça fait PANZANI !
Lui : ça n’est pas vrai, ça n'est pas du tout ça ! Vous voulez me ridiculiser ?
Moi : Mais non, pas du tout, seulement ce n’est pas tous les jours qu’on découvre qu’on peut faire faire ce qu’on veut à un délinquant routier. Il se trouve que j’adore les pâtes, c’est mon plat préféré : spaghettis, farfalles, torsades, gnocchis, je les aime toutes. Vous aimez les bouchons, moi j’aime les pâtes. Que voulez-vous ?
Lui : Que vous me rendiez mon téléphone.
Moi : Hors de question ! Alors comme ça monsieur Panzani claviote ? Et bien je vais vous le nourrir votre texte sur le bonheur d’être ensemble dans les bouchons. Voici l’histoire de monsieur Panzani : il était une fois une famille spaghetti, après avoir desséché tout l’été au soleil, elle plongea dans la mer. L’eau était un peu trop chaude, un peu salée quand même.
Lui : C’est absurde.
Moi : La vie est absurde.
Lui : Vous êtes sûr que vous êtes policier ?
Moi : On n’est jamais sûr de rien. Vous trouvez ça bien écrit ?
Lui : Non, c'est nul, le lecteur n'y croira pas à votre histoire de pâtes.
Moi : Très bien, je vous colle une contravention pour délit de mauvais esprit.
Lui : Ça n'existe pas !
Moi : Et bien, je décrète ce nouveau délit. Vous n'ignorez pas la loi. Nous avons le droit de créer de nouveaux délits sur le champ en cas de trouble à l'ordre public non répertorié, loi Heurtefeux du 11 janvier 2015, qui vient compléter la loi sur la comparution immédiate.
Lui : C'est beaucoup de pouvoir pour un seul homme.
Moi : C'est vous qui me l'avez donné.
Lui : Mais c'est une vrai dictature !
Moi : Non, seulement la loi du plus fort. Vous savez-quoi monsieur Panzani ?
Lui : Euh, je ne sais pas. Non, rien, je ne sais rien.
Moi : Les pâtes, vous les aimez en salade ?
Lui : C'est un interrogatoire ?
Moi : Répondez, les pâtes, vous les aimez en salade ?
Lui : Pas trop non, c’est un peu froid tout de même.
Moi : Non parce qu'il va falloir monter dans le panier maintenant.
Lui : Maintenant ?
Moi : Oui, tout de suite.
Lui (il monte rejoindre ses prédécesseurs) : Pffff
Moi : Alors, vous aimez toujours les bouchons ?
Lui : Moins là, tout d’un coup.
Moi : Parfait, j’aime bien remettre de l’ordre dans les choses.
Lui : Et mon téléphone ?
Moi : Pièce à conviction, je le garde.
Le contrevenant monte dans le panier à salade, je retourne humblement à la circulation faire respecter les lois de la république. De nouveaux récalcitrants s'arrêtent près du feu. "Au boulot, fainéants ! Circulez, y a rien à lire !".
Ce matin, comme tous les matins, je fais comme tout le monde. Et du monde, il y en a, ça c’est sûr, tout autour de moi. Et, je suis heureux, le plus heureux des hommes. Ah, ce que j’aime la joie des bouchons ! Il s’en passe des choses quand on est immobile !
Vous l’aurez compris, dans cette brève introduction, je ne parle pas des petits bouchons liégeois bien sur, ni des copieux bouchons lyonnais. Non, ce sont les seuls, les véritables “bons longs bouchons parisiens”, appellation d’origine contrôlée. Oui, je suis toujours plus ému par la constance de cet amour du prochain qui pousse le tout Paris à se rassembler chaque jour dans ses rues pour célébrer le simple plaisir d’être ensemble. Oui, car nous avons ici, et dans toute la région, un sens aiguë de la courtoisie, une culture séculaire des petits plaisirs quotidiens, ces petites attentions qui ne bouleversent peut-être pas une vie, mais qui vous font apprécier, aux premières lueurs du jour, la resplendissante beauté du bitume, l’élégance discrète des réverbères, la politesse des piétons apeurés, les couleurs éclatantes de milles autos flamboyantes, tout ces petits riens qui valent quand même bien une gorgée de bière, fût-elle la première. Oui, car il faut oser se lever bien tôt pour pouvoir profiter pleinement du premier coup de Klaxon. Quelle joie que d’entendre son prochain vous honorer de son premier tut tut ! Quelle plus belle leçon de partage et de vie que celle de celui qui voulant vous exprimer sa colère choisit de le faire en musique ? L’hymne de la civilisation tut tut m’enivre et me donne des ailes. D’ailleurs, à l'instant où je vous écris, je suis tout entier assis dans ma voiture, le cul froid sur le siège froissé, le pied droit sur le frein avisé, la main gauche sur le volant vacillant, la main droite sous le portable, un oeil posé dessus et l’autre dans le rétroviseur. Mon corps est obstinément tendu vers un seul but, que je poursuis mais que je ne connais pourtant pas. Et je n’avance pas, je n’avance pas, quel bonheur. Devant moi il y a le feu et je suis en pôle position. Je jubile à l’idée que la moitié du bouchon soit derrière moi et que l’autre embouteille un peu plus loin. Imaginez combien je devrais être chaud bouillant brûlant, prêt à mettre les gaz, il ne faut pas perdre de temps, ne pas se faire doubler, jamais, aller de l’avant et s’arrêter à dix mètres. Mais non, au lieu de cela, je claviote sur mon mobile pour partager avec vous cet instant féérique, et à vrai dire sans trop savoir où vous conduire.
Oh, il se passe une chose étrange, incroyablement étrange même, le feu passe au rouge à l'instant. Ça m’interpelle. Est-ce à dire que je m’étais mis au vert ici ? Me suis-je endormi dans cette position intangible ? Certainement, mais ce qui m’étonne tout de même c’est que je sois resté à l’arrêt, devant ce feu qui me disait pourtant oui, sans qu’aucun klaxon ne soit pressé prestement ; ça n’est pas commun ça, ça n’est pas normal même. Pourquoi ce mépris à mon endroit ? D’ordinaire, les gens ordinaires pressés pressent en choeur ou en canon le clairon mal embouché. Et ce matin, il se trouve que le clairon, celui qui sonne la charge, le vieux brave en première ligne, c’est moi. Pourtant, rien, aucun bruit, ou presque aucun pour me le rappeler. Ça en devient inquiétant, angoissant même. Quel crime ai-je donc commis pour ne pas mériter mon tut tut ? Et que de silence bon sang ! Je tends l’oreille un instant. J’entends bien peut-être au loin le vrombissement alangui des moteurs ennemis, indolents diesels aux désirs endormis, soupapes assoupies sur le poing d’êtres morts. “Debout les morts ! Réveillez-vous morbleu ! Avancez, avancez ! Vous ne voyez pas que vous bloquez tout le monde !”, tonne soudain un homme en bleu, ponctuant son long cri d’orgueil de trois coups de sifflet bien carrés. Après le feu rouge, l’homme en bleu m’interpelle. Son sifflet vaut bien mille clairons et seize mille soupapes. Il a l’air énervé et de peu de pitié, me fait signe de démarrer sur le bas côté. Que d’honneurs et d’égards, je retrouve le sourire !
L’homme en bleu : Bonjour Monsieur. Et bien voyons, voyons voir, vous ne voyez pas que vous gênez la circulation ?
Moi : Bonjour monsieur l’agent. Cela circule peu ce matin. Que se passe-t-il ? Il n’y a pas même l'ombre d'un tut tut.
L’homme en bleu : Quand le feu passe au vert, il faut démarrer monsieur, sinon vous bloquez tout le monde.
Moi : Est-ce contraire au droit ?
L’homme en bleu : Positif
Moi : Et quand le feu est rouge ?
L'homme en bleu : Bon, ça suffit. Veuillez souffler dans ce ballon, durant environ 15 secondes, jusqu'à ce que la pastille rouge devienne blanche.
Moi : Pffff. C'est positif ?
Lui : Négatif, vous n'êtes pas passé au vert.
Moi : Je peux repartir alors monsieur l'agent ?
Lui : Non, vous n'êtes pas ivre, mais la loi me permet tout de même de vous verbaliser pour entrave à la circulation.
Moi : Ecoutez, je ne comprend pas, c’est tout de même dommage d’être verbalisé pour s'être arrêté au vert.
L’homme en bleu : Vous contestez ?
Moi : J’essaie de remettre les choses dans l’ordre.
L’homme en bleu : moi aussi !
A cet instant, je prend pleinement conscience de la toute puissance qui anime celui qui écrit. Choisir un agent de police comme personnage est très excitant. La liberté de lui faire dire ou exécuter ce que vous voulez est tout de même tentante. Celui là même qui la veille vous a collé une contre-danse, voudriez-vous à votre tour le faire danser ? Avez-vous une idée à me suggérer ? Lui demander de faire le poirier sur la chaussée ? Peut-être voudrait-il vous confier ses ennuis conjugaux ? Que fait sa femme de son nombril ? En tout cas, je ne vais quand même pas me laisser verbaliser.
L’homme en bleu : Mais qu’est ce que vous faites avec votre téléphone ?
Moi : Oh, rien de précis, je claviote, j'écris.
L’homme en bleu : Vous écrivez ?
Moi : Oh, deux trois mots insensés sur le bonheur de vous rencontrer.
L’homme en bleu : Vous vous moquez de moi ? Montrez-moi ça.
Moi : Pardon ?
L’homme en bleu : Votre téléphone, passez le moi.
Moi : Euh.
Aïe, l’homme en bleu saisit mon téléphone. Je vous retrouverai plus tard, peut-être dans vingt-quatre heures…
Moi : Et bien, on en découvre des choses. Je suis bien heureux d'avoir saisi votre téléphone. La lecture est intéressante. Monsieur aime bien les bouchons, monsieur aime bien les nombrils des femmes de flic, monsieur écrit n’importe quoi ! Alors, comme ça vous pensiez pouvoir me faire faire ce que vous vouliez ? Le poirier peut-être ? Et bien, à moi d’écrire n’importe quoi et de m’amuser maintenant. Quel est votre nom ?
Lui : -
Moi : je n’ai pas compris, veuillez épeler.
Lui : P
Moi : P
Lui : A
Moi : Ah
Lui : M
Moi : M ?
Lui : non, N
Moi : N
Lui : Z
Moi: Z, comme zorro ?
Lui : comme zorro !
Moi : Oui bon, et après ?
Lui : Ah
Moi : Ah ?
Lui : A
Moi : Ah !
Lui : M
Moi : M ?
Lui : non, N
Moi : N
Lui : I
Moi : Hi hi, PA
Lui : ça n’est pas vrai, ça n'est pas du tout ça ! Vous voulez me ridiculiser ?
Moi : Mais non, pas du tout, seulement ce n’est pas tous les jours qu’on découvre qu’on peut faire faire ce qu’on veut à un délinquant routier. Il se trouve que j’adore les pâtes, c’est mon plat préféré : spaghettis, farfalles, torsades, gnocchis, je les aime toutes. Vous aimez les bouchons, moi j’aime les pâtes. Que voulez-vous ?
Lui : Que vous me rendiez mon téléphone.
Moi : Hors de question ! Alors comme ça monsieur Panzani claviote ? Et bien je vais vous le nourrir votre texte sur le bonheur d’être ensemble dans les bouchons. Voici l’histoire de monsieur Panzani : il était une fois une famille spaghetti, après avoir desséché tout l’été au soleil, elle plongea dans la mer. L’eau était un peu trop chaude, un peu salée quand même.
Lui : C’est absurde.
Moi : La vie est absurde.
Lui : Vous êtes sûr que vous êtes policier ?
Moi : On n’est jamais sûr de rien. Vous trouvez ça bien écrit ?
Lui : Non, c'est nul, le lecteur n'y croira pas à votre histoire de pâtes.
Moi : Très bien, je vous colle une contravention pour délit de mauvais esprit.
Lui : Ça n'existe pas !
Moi : Et bien, je décrète ce nouveau délit. Vous n'ignorez pas la loi. Nous avons le droit de créer de nouveaux délits sur le champ en cas de trouble à l'ordre public non répertorié, loi Heurtefeux du 11 janvier 2015, qui vient compléter la loi sur la comparution immédiate.
Lui : C'est beaucoup de pouvoir pour un seul homme.
Moi : C'est vous qui me l'avez donné.
Lui : Mais c'est une vrai dictature !
Moi : Non, seulement la loi du plus fort. Vous savez-quoi monsieur Panzani ?
Lui : Euh, je ne sais pas. Non, rien, je ne sais rien.
Moi : Les pâtes, vous les aimez en salade ?
Lui : C'est un interrogatoire ?
Moi : Répondez, les pâtes, vous les aimez en salade ?
Lui : Pas trop non, c’est un peu froid tout de même.
Moi : Non parce qu'il va falloir monter dans le panier maintenant.
Lui : Maintenant ?
Moi : Oui, tout de suite.
Lui (il monte rejoindre ses prédécesseurs) : Pffff
Moi : Alors, vous aimez toujours les bouchons ?
Lui : Moins là, tout d’un coup.
Moi : Parfait, j’aime bien remettre de l’ordre dans les choses.
Lui : Et mon téléphone ?
Moi : Pièce à conviction, je le garde.
Le contrevenant monte dans le panier à salade, je retourne humblement à la circulation faire respecter les lois de la république. De nouveaux récalcitrants s'arrêtent près du feu. "Au boulot, fainéants ! Circulez, y a rien à lire !".
Dernière édition par Nicolas Gleyze le Mar 16 Fév - 10:06, édité 1 fois
Re: Circulez, y a rien à lire !
...sourire
Sarcastique à souhait et drôle.
L'arroseur arrosé, et toutes ces couleurs sur le panneau d'affichage , bleu, rouge, vert, ...à s'emmêler les pinceaux mais on retombe sur ses pattes (spaghettis bien sur).
Merci !
Sarcastique à souhait et drôle.
L'arroseur arrosé, et toutes ces couleurs sur le panneau d'affichage , bleu, rouge, vert, ...à s'emmêler les pinceaux mais on retombe sur ses pattes (spaghettis bien sur).
Merci !
_________________
LaLou
Re: Circulez, y a rien à lire !
j'ai beaucoup aimé aussi ...
Yzaé, c'est bien de le dire ...
Yzaé, c'est bien de le dire ...
Yzaé- MacadAccro
- Messages : 696
Date d'inscription : 07/10/2009
Age : 65
Localisation : touraine
Re: Circulez, y a rien à lire !
Houla ! Que c'est long. Bien long pour moi.
Mais promis, par petits morceaux je la lirai en entier.
En attendant je peux dire que j'ai aimé le début et que comme mes petites camarades je trouve ça léger et sarcastique et que ça m'engage à revenir vite.
Nilo, petit à petit.
Mais promis, par petits morceaux je la lirai en entier.
En attendant je peux dire que j'ai aimé le début et que comme mes petites camarades je trouve ça léger et sarcastique et que ça m'engage à revenir vite.
Nilo, petit à petit.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Circulez, y a rien à lire !
Comme promis j'y suis revenu. Et j'ai tout lu, de bout en bout, en une seule fois.
Alors je vais tempérer mon enthousiasme initial.
Il y a de bonnes choses, de belles trouvailles, mais je trouve que ça ne tient pas vraiment la distance, que ça s'épuise au fil des mots.
C'est dommage mais ça ne m'empêchera pas de revenir te lire.
Nilo, moi, lui...
Alors je vais tempérer mon enthousiasme initial.
Il y a de bonnes choses, de belles trouvailles, mais je trouve que ça ne tient pas vraiment la distance, que ça s'épuise au fil des mots.
C'est dommage mais ça ne m'empêchera pas de revenir te lire.
Nilo, moi, lui...
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... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Circulez, y a rien à lire !
Oui, c'est un peu ce que je pensais aussi, un peu trop étalé...mais j'ai toujours un peu de mal à faire les coupes et compromis qui auraient été nécessaires pour dynamiser un peu.
Re: Circulez, y a rien à lire !
Encore un de ces auteurs qu'on ne voit pas beaucoup. Mais que le Mur à Dédé permet de réactiver.
Nilo, urgence littérale.
Nilo, urgence littérale.
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... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
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