Pieds nus

Pieds nus,

Mes orteils s’égayaient dans l’herbe hirsute,

Sur le tapis crépu et les planchers poussiéreux,

Evitaient les flèches lapidaires.

Batifole comme un arc en soleil



Pieds nus,

Mes doigts se perdaient sur le tulle blanc crème,

Décapitaient les boutons d’un uniforme irascible,

Lisaient couramment les fibres du bois.

Débride la source contrariée…



Pieds nus,

La laine des châles à la naphtaline me piquait,

Les épaisses couvertures me muselaient,

Et les draps amidonnés me plaquaient d’effroi.

Il faut grandir maintenant !



Aujourd’hui, derrière ma pommette rogneuse

Je n’ai plus peur des radiateurs qui gloussent.

Mais ai-je comblé le désert ?

Et pardonné le verbe froid ?

Promenade nus pieds sur le temps qui passe ..et les choses de la vie.

Des images recherchées qui nous parlent bien, le tout écrit avec sérénité et assurance ...et le doute qu'il faut sur la fin avec ces deux questions qui restent en l'air.

Je l'ai lu avec un air de jazz dans la tête (non je ne pensais pas à LC) et je dois avouer que ça va bien ensemble, l'air de rien

MARQUISE, radio jazz

Texte intéressant, riche, bien construit... Plaisir de lire ta plume, qui n'est pas toujours au rendez-vous - j'en profite

Z.

Je dirais même; excellent !

un style à part, déjà rien que pour l'originalité j'aime. Pour dire plus, il faudrait que j'en lise d'autres de vous. Mais n'êtes-vous pas également sur le site LU ?

Non, je suis régulièrement au comptoir du reservoir...

Je n'étais pas passé.
C'est sans doute là une des vertus du Mur à Dédé, découvrir des choses qu'on n'avait pas vues.
On aime, on aime pas, on s'en tape, on tombe dessus, on lit.
Et on dit qu'on a lu.
Si en plus on a apprécié c'est bien.

Nilo, j'ai apprécié.

Lire avec les doigts les fibres du bois, source de méditations infinies...

Une belle course fluide, et dans la foulée un texte plein d'émotionS J'aime la puissance romantique de cette enjambée bravo

le push up de lalou, parce que vous le valez bien!