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Zette commémore,
4 participants
Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
Page 1 sur 1
Zette commémore,
Cher journal,
Pour la noce des globules rouges j’avais appris un poème genre « petite maman chérie de l’amour des étoiles toujours sur nous prête à tomber, euh non, veiller » un truc dans le genre nougats de monte-moi le limar, et vlan, le jour J je débarque et me plante.
Maman attend, assise dans le vieux fauteuil pourri qui a perdu un bras pendant les déménagements, elle vient de se faire une mise en pli roulée berlingot, elle porte sa robe de printemps cousue maison que personne ne le remarque tant s’est bien fichu de fil blanc. Même que j’ai la même en plus petit.
J’arrive.
Le soleil trouillard éclaire à peine la scène ; style débrouille-toi avec Agrippine.
Silence.
Ses yeux me fixent comme deux étangs gelés, noirs, insondables.
L’affaire commence mal, d’autant que j’ai dans le cartable le carnet de notes « Waterloo ça va dérouiller » tout se ligue.
« J’attends » qu’elle me dit en regardant ses ongles vernis rose pâle.
Je dégouline dans les tubas.
« Alors, tu devais me réciter quelque chose ? »
Les tubas tremblent.
Le trou te dis-je. L’immonde trou dans lequel tu chutes sans un soupir. Pierre au fond. Même pas tu vois la lumière de vie au-dessus de ta tête cassée.
« Dépêche-toi, je n’ai pas que à faire, je dois aller chercher papa à la gare »
Voilà que ça la reprend.
Comme je continue de couler à pic et pique le drame, elle se lève sans un regard. Bizarre.
Je me retrouve seule devant le tissu fané qui recouvre la bête à repos :
« Maman, nous nous sommes rencontrées par nécessité
Nous aimerons-nous par hasard sans hésiter ?
Je t’ai suivie en bergère fidèle
Tu m’as perdue dans les vallons du fiel
Mouton après mouton bêlant
En allant
Paître ailleurs
Vers l’imbattable cœur »
Il est sorti d’un coup des boyaux crevés. J’entends les portes du placard s’ouvrir et se fermer, elles saluent la prestation. Ouais, pour une fois que j’écrivais quelque chose en roue libre.
A présent, il va falloir que je montre le croque notes. Là, défaillance de mémoire ou pas, ça va charcler la mort de ma race.
- Maman ? Tu n’as pas encore regardé mon bulletin
- Pas le temps, je file, toi tu attends ici !
- Mais pourquoi ?
- Pour apprendre ta poésie idiote ! et aussi pour en réviser une autre pour ton papa chéri qui reste tout le mois avec nous; et tâche de t'appliquer cette fois-ci, sinon...
Je sens que je vais devoir ouvrir une concession à mnésie perpétuelle...
Pour la noce des globules rouges j’avais appris un poème genre « petite maman chérie de l’amour des étoiles toujours sur nous prête à tomber, euh non, veiller » un truc dans le genre nougats de monte-moi le limar, et vlan, le jour J je débarque et me plante.
Maman attend, assise dans le vieux fauteuil pourri qui a perdu un bras pendant les déménagements, elle vient de se faire une mise en pli roulée berlingot, elle porte sa robe de printemps cousue maison que personne ne le remarque tant s’est bien fichu de fil blanc. Même que j’ai la même en plus petit.
J’arrive.
Le soleil trouillard éclaire à peine la scène ; style débrouille-toi avec Agrippine.
Silence.
Ses yeux me fixent comme deux étangs gelés, noirs, insondables.
L’affaire commence mal, d’autant que j’ai dans le cartable le carnet de notes « Waterloo ça va dérouiller » tout se ligue.
« J’attends » qu’elle me dit en regardant ses ongles vernis rose pâle.
Je dégouline dans les tubas.
« Alors, tu devais me réciter quelque chose ? »
Les tubas tremblent.
Le trou te dis-je. L’immonde trou dans lequel tu chutes sans un soupir. Pierre au fond. Même pas tu vois la lumière de vie au-dessus de ta tête cassée.
« Dépêche-toi, je n’ai pas que à faire, je dois aller chercher papa à la gare »
Voilà que ça la reprend.
Comme je continue de couler à pic et pique le drame, elle se lève sans un regard. Bizarre.
Je me retrouve seule devant le tissu fané qui recouvre la bête à repos :
« Maman, nous nous sommes rencontrées par nécessité
Nous aimerons-nous par hasard sans hésiter ?
Je t’ai suivie en bergère fidèle
Tu m’as perdue dans les vallons du fiel
Mouton après mouton bêlant
En allant
Paître ailleurs
Vers l’imbattable cœur »
Il est sorti d’un coup des boyaux crevés. J’entends les portes du placard s’ouvrir et se fermer, elles saluent la prestation. Ouais, pour une fois que j’écrivais quelque chose en roue libre.
A présent, il va falloir que je montre le croque notes. Là, défaillance de mémoire ou pas, ça va charcler la mort de ma race.
- Maman ? Tu n’as pas encore regardé mon bulletin
- Pas le temps, je file, toi tu attends ici !
- Mais pourquoi ?
- Pour apprendre ta poésie idiote ! et aussi pour en réviser une autre pour ton papa chéri qui reste tout le mois avec nous; et tâche de t'appliquer cette fois-ci, sinon...
Je sens que je vais devoir ouvrir une concession à mnésie perpétuelle...
Ratoune- MacadAccro
- Messages : 1891
Date d'inscription : 01/09/2009
Re: Zette commémore,
Sacré Zette.
Encore une sacrée belle page de ton journal.
Nilo, nique ta mère.
Encore une sacrée belle page de ton journal.
Nilo, nique ta mère.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Zette commémore,
IL est superbe ce texte Zette..A moi, il me touche et me fait presque mal.
_________________
LaLou
Re: Zette commémore,
Moi j'l'aime tellement Zette que j'arrive pas à comprendre qu'elle ait si peu de fans.
Bon, j'la trouve super belle et émouvante (ouais, j'ai bien dit EMOUVANTE) cette page de ton journal Zette. En plus ton poème il est vach'ment beau. Et j'm'y connais en polèmes.
Dédé.
Bon, j'la trouve super belle et émouvante (ouais, j'ai bien dit EMOUVANTE) cette page de ton journal Zette. En plus ton poème il est vach'ment beau. Et j'm'y connais en polèmes.
Dédé.
_________________
Ciao les gonzesses, c'était Dédé.
Dédé- MacaDédé
- Messages : 1885
Date d'inscription : 04/09/2009
Re: Zette commémore,
En attendant, comme dit l'autre " pauci sed boni " alors bises de Zette à vous.
Ratoune- MacadAccro
- Messages : 1891
Date d'inscription : 01/09/2009
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Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
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