Une histoire de bouteille

Une histoire de bouteille

Des moments heureux chassés par des torrents affreux
De boue de silence dévalant l'escalier jusqu'aux plages
Et au fond des caves les bouteilles se baladent
Quand le vin se tire, faut-il le rattraper ?

Au matin la terre avait un goût amer
Salé, comme le saumure des bains d'olives
Elle fumait aussi d'une rage trop contenue
La bouteille avait suivit le caniveau
Gagnant tout droit l'égout ouvert
Gueule béante ! Mais s'en détourna
Elle finit sa course dandinante
Au creuset d'un vallon
Calée contre une protubérante
Racine de cyprès chauve centenaire
Fera loupe aux rayons du soleil de midi
Et déclenchera l'incendie du siècle !


Nuances apportée à l'histoire de la bouteille

L'égout béant dont la plaque en sautant
Avait explosé la vitrine du droguiste
Avait donc avalé la bouteille du garagiste
L'enfant du pays sourd et malentendant

Elle s'était retrouvée en pleine nature
Comme l'égout en ces lieux
N'avait de vertu que le nom

Aux Ponts des Quatre Chemins
On avait oublié
Le travail des Romains
Ne retenant que la forme
D'un ouvrage disparu !

La Dryade avait comme par magie
Déserté ce lieux trop beau
Magnifié par l'homme
Dans ses moindres recoins

Sur des galets peints
Aux motifs des essences
Des akènes et des drupes
Que de beaux dessins
Et de noms savants !
A nous prendre pour des dupes !

Et voilà ce qui se passa
L'égout plus haut cité
Au lieu d'évacuer
Proprement l'immondice
Comme les eaux usées
Dans un parc fermé
Pour tout retraiter
A servit de conduit
Sauve qui peut !
A cette cuvée rare
De l'An deux mille six
L'envoyant au cœur même
D'une nature sublimée !
Peaufinée par trois pommés
Du Couvent des Carmes
Dit Saint Désert
N-D de pitié.

Le génie des romains
De faire remonter l'eau
Vers les hauts plateaux...

La volonté saine
De quelques "élus"
De garder leur âme nue
Pour des temps retenus
D'éternités sereines

Bonté divine !
Voyez la tragédie

Variante 3 à l'histoire de la bouteille

Depuis le déluge de la veille
Et la débâcle des bouteilles
Le temps était à la dépose
Des vins de roses aux poubelles

Toute vieille chose
A une prose
Qui sommeille

Partant d'là
Un barbu itinérant
Sec comme un fil de fer
Vrai mobile de Calder
Agrippa au passage le flacon
Au verre brûlant

À petit saint petite offrande
Sa dernière dent
Arracha le bouchon

Il n'y alla pas par quatre chemins
La borne du lieu dit
Tombe à point nommé
Elle sera baptisée

Il fit la route ainsi
Au soleil du midi

Rouge tomate il échoue
Sur la plage des Actinies
Adossé au blockhaus
Son abri côtier
Il regarde sa fiole vide
A ses pieds
Lève un bras au ciel
Une bouteille à la mer

Dam.

Il me semble que la morale tient dans l'intégralité de cette troisième version qui est celle que j'ai préférée.

Nilo, trou dans l'eau.

PLutot sympas tes versions d'histoires de cette bouteille.
j'y ai retrouvé des lieux que je connais, ce qui rend la chose encore plus parlante !

Comment avais je pu loupé ça ???

mais vu que je suis une éternelle fouilleuse de site, je cite

Oui, j'ai de la bouteille mais je me noie très facilement dans tes vers Dam.



Sylvie

T'as des textes qui ont des airs prémonitoires !

Pour le moins en effet Lalou ! Je me contenterai des deux derniers " vers " qui résume complètement ces naufrages d'espoir.

Une bien curieuse histoire.

Io Ka, je n’en reviens pas moi-même

Dam, toujours pas.