Un chien aboie sa peur

Un chien aboie sa peur


La nuit tombe de haut,
Ressassant les silences
De tous les volets clos.

La lumière s'efface
Au pied des lampadaires
Puis se noie dans la brume
Des auréoles feintes.

Les halos incolores
Laissent s'échapper
Des vapeurs d'encensoir.

Un chien pleure à la mort.

Une porte cochère
Où pend un crêpe noir
Porte des initiales
Brodées de fils d'argent.

Les couleurs de la nuit
Recollent les silences
Aux ombres des chandelles
Qui s'évadent en dansant
Des lueurs d'éteignoir.

Sous le crêpe qui pend
De la porte cochère
Le chien aboie sa peur
Lorsque la nuit se perd
Dans un halo de brume.


Nilo.

Ah, les " auréoles feintes " et défuntes aussi. Texte très sombre et très seul également.

Besoin d'un noir absolu pour ne plus être ébloui par une lueur d'espoir... Et la vie dans tout ça ?

..mais "C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière."


Sombrement beau.

Beaucoup de superbes images
pour un poème de noir et de peur

Un poème sombre et beau. J'aime particulièrement l'avant dernière strophe.

"Les couleurs de la nuit recollent les silences", belle cadence.

Océane a écrit:... Et la vie dans tout ça ?

Et bien elle est très présente il me semble.
Et si tu n'en es pas persuadée (ce que je peux concevoir) tu peux toujours aller lire d'autres choses de moi pour trouver de bonnes raisons de le croire.
Tu me trouveras facilement (ainsi que tous les autres auteurs de Macadam) sur le MacadaMoi.
Merci en tout cas de ton passage. Et je n'oublie pas les autres.

Nilo, sans collier.