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À l'écoute du silence
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Ratoune
solweig
Io Kanaan
Carmen P.
8 participants
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
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À l'écoute du silence
À l’écoute du silence
« Ecoute le silence de la nature,
Elle seule est inapte à mentir »
Jean Rostand
Et les hommes ?
Ils haïssent et le crient.
O le bien venu qui suit les récriminations !
Ils versent leurs tourments dans le vase des lamentations.
Créent des tsunamis dans les eaux dormantes de leurs foyers.
Tout est en ordre ; milieu et hommes sont au diapason - un accord parfait où l’âme se délecte en bain trouble.
L’homme est tout puissant dans son Univers labouré. Il n’y a pas de Dieu, il y a l’homme et l’enfant.
L’enfant ?
Un corps d’épurge qui se dresse de toute sa hauteur, arrêtée avant l’âge de raison, il regarde l’homme.
Il ne s’interroge pas, il raisonne avec le cœur et sait que demain sera tel qu’il aura été pensé aujourd’hui.
Alors il panse, pour l’homme.
Il cherche l’humanité dans le brin d’herbe que berce l’haleine du vent.
Il s’écarte de sa famille, ignore sa patrie ; comme les végétaux il pousse, porté par l’énergie de la terre. Il aspire à se fondre dans la nature, à renouer les liens rompus avec la vie animale.
L’enfant, dans la sauvagerie, a vu des anges perdre une à une leurs plumes et devenir humains, il a entendu chacun d’eux clamer : « J’ai réussi ! ».
Etonné, il ne parvient pas à les reconnaître puissants, alors il avance, laisse couler ses larmes et se penche…
Au sol, il ramasse les plumes, avant que la boue des chemins d’égarement ne les souille. Il les re-cueille et se dirige vers un vieux chêne.
Là, entre les racines, il dépose sa récolte, et construit un nid aux parois légères.
Prenant le tronc de l’arbre comme tuteur, une colonne de douceur s’envole, elle s’élève bien au-delà de la cime de l’arbre, jusqu’aux nuages !
Les faucheurs d’espoirs voient une hampe souple et duveteuse s’épanouir en inflorescences nuageuses.
Non, les carpelles ne sont pas inaccessibles, une lente migration le long de la tige et on peut tous atteindre ce trésor qui nous est destiné. Il suffit d’escalader ce cordon où bat, digital, le pouls des attentes dans le temps suspendues.
La conscience germe dans le nid des pertes, elle ouvre une échancrure…La croissance devient possible, dans le silence.
Entier, me parvient le vol de l’effraie. Majestueux et lunaire son chuintement se glisse dans l’espace ouvert et innocent.
.
« Ecoute le silence de la nature,
Elle seule est inapte à mentir »
Jean Rostand
Et les hommes ?
Ils haïssent et le crient.
O le bien venu qui suit les récriminations !
Ils versent leurs tourments dans le vase des lamentations.
Créent des tsunamis dans les eaux dormantes de leurs foyers.
Tout est en ordre ; milieu et hommes sont au diapason - un accord parfait où l’âme se délecte en bain trouble.
L’homme est tout puissant dans son Univers labouré. Il n’y a pas de Dieu, il y a l’homme et l’enfant.
L’enfant ?
Un corps d’épurge qui se dresse de toute sa hauteur, arrêtée avant l’âge de raison, il regarde l’homme.
Il ne s’interroge pas, il raisonne avec le cœur et sait que demain sera tel qu’il aura été pensé aujourd’hui.
Alors il panse, pour l’homme.
Il cherche l’humanité dans le brin d’herbe que berce l’haleine du vent.
Il s’écarte de sa famille, ignore sa patrie ; comme les végétaux il pousse, porté par l’énergie de la terre. Il aspire à se fondre dans la nature, à renouer les liens rompus avec la vie animale.
L’enfant, dans la sauvagerie, a vu des anges perdre une à une leurs plumes et devenir humains, il a entendu chacun d’eux clamer : « J’ai réussi ! ».
Etonné, il ne parvient pas à les reconnaître puissants, alors il avance, laisse couler ses larmes et se penche…
Au sol, il ramasse les plumes, avant que la boue des chemins d’égarement ne les souille. Il les re-cueille et se dirige vers un vieux chêne.
Là, entre les racines, il dépose sa récolte, et construit un nid aux parois légères.
Prenant le tronc de l’arbre comme tuteur, une colonne de douceur s’envole, elle s’élève bien au-delà de la cime de l’arbre, jusqu’aux nuages !
Les faucheurs d’espoirs voient une hampe souple et duveteuse s’épanouir en inflorescences nuageuses.
Non, les carpelles ne sont pas inaccessibles, une lente migration le long de la tige et on peut tous atteindre ce trésor qui nous est destiné. Il suffit d’escalader ce cordon où bat, digital, le pouls des attentes dans le temps suspendues.
La conscience germe dans le nid des pertes, elle ouvre une échancrure…La croissance devient possible, dans le silence.
Entier, me parvient le vol de l’effraie. Majestueux et lunaire son chuintement se glisse dans l’espace ouvert et innocent.
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Carmen P.- MacadAccro
- Messages : 1525
Date d'inscription : 18/11/2009
Re: À l'écoute du silence
C'est chargé de puissance onirique, ça me rappelle certains délires d'Henri Michaux.
Re: À l'écoute du silence
Je l'ai écouté, ton texte poétique, en silence de mots. Tant de réflexions et d'émotions, de sagesse. Tu m'as emportée par ton lyrisme.
Cordialement Solweig
Cordialement Solweig
solweig- MacadMalade
- Messages : 499
Date d'inscription : 05/09/2009
Age : 74
Localisation : Szczecin/Sablé-sur-Sarthe
Re: À l'écoute du silence
Merci Io Kanaan, merci Solweig.
Je reviens toujours vers l'enfant.
Je reviens toujours vers l'enfant.
Carmen P.- MacadAccro
- Messages : 1525
Date d'inscription : 18/11/2009
Re: À l'écoute du silence
Voilà un message d'espoir jeté à la mer, la mer sombre.
Ratoune- MacadAccro
- Messages : 1891
Date d'inscription : 01/09/2009
Re: À l'écoute du silence
Beau texte.
Et même si mes convictions me poussent à m'élever contre la sentence
Il n'y a pas de Dieu
j'en ai apprécié la lecture et les questions levées.
Nilo, écho du silence.
Et même si mes convictions me poussent à m'élever contre la sentence
Il n'y a pas de Dieu
j'en ai apprécié la lecture et les questions levées.
Nilo, écho du silence.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: À l'écoute du silence
"Un corps d’épurge qui se dresse de toute sa hauteur, arrêtée avant l’âge de raison, il regarde l’homme.
Il ne s’interroge pas, il raisonne avec le cœur et sait que demain sera tel qu’il aura été pensé aujourd’hui."
Bravo...
Il ne s’interroge pas, il raisonne avec le cœur et sait que demain sera tel qu’il aura été pensé aujourd’hui."
Bravo...
Re: À l'écoute du silence
Merci pour vos lectures.
Nilo, ce n'était pas une sentence.
J'ai une foi viscérale...mais là n'était pas mon sujet (d'ailleurs je n'en parle jamais, je ne veux convaincre personne, je respecte trop la vie). Dans ce que nous voyons, rien ne sert d'accuser Dieu, seul l'homme est responsable (c'est juste celà que je voulais dire).
Nilo, ce n'était pas une sentence.
J'ai une foi viscérale...mais là n'était pas mon sujet (d'ailleurs je n'en parle jamais, je ne veux convaincre personne, je respecte trop la vie). Dans ce que nous voyons, rien ne sert d'accuser Dieu, seul l'homme est responsable (c'est juste celà que je voulais dire).
Carmen P.- MacadAccro
- Messages : 1525
Date d'inscription : 18/11/2009
Re: À l'écoute du silence
Dans le cadre de ma promotion des Morceaux de l'An 1 je fais grimper chacun des titres en haut de l'affiche.
Nilo, charité bien ordonnée.
Nilo, charité bien ordonnée.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: À l'écoute du silence
Estampillé ! Morceaux de l'an I, le recueil collectif des Auteurs de Macadam...le premier d'une longue série, qui en compte déja 2..
_________________
LaLou
Re: À l'écoute du silence
Un texte qui reflète toujours ma sensibilité poétique et que je suis heureuse de savoir parmi les mots des auteurs de Macadam.
Carmen P.- MacadAccro
- Messages : 1525
Date d'inscription : 18/11/2009
Re: À l'écoute du silence
Sans silence il n'est point de vie, il est une sorte d'anti-matière insaisissable et invisible mais qui cependant ponctue tous les moments de notre existence. Sans silence pas de musique, pas de paroles, pas d'échanges et quand il s'installe en point d'orgue on y pense, on pense, "Cogito ergo sum"...Compliments - LOUP.
wielkiwilk- MacadAdo
- Messages : 114
Date d'inscription : 06/09/2009
Age : 77
Localisation : HAINAUT FRANCAIS
Re: À l'écoute du silence
J'aime la compagnie du silence... quand le bavardage mental n'est plus de la partie et libère la voie à l'intuition d'une réalité autre. (c'est un défaut dans le monde agité et bruyant où nous vivons, où la parole doit être prise d'assaut pour nous donner l'impression d'être entendus et d'exister...)
Merci de m'avoir lue wielkiwilk.
Merci de m'avoir lue wielkiwilk.
Carmen P.- MacadAccro
- Messages : 1525
Date d'inscription : 18/11/2009
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
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