L'enfant seul

Il écrit « je t'aime » et puis le raye
Interdit même sur cahier ce mot
N'est jamais arrivé à son oreille
Délaissé dans le noir de son cachot

La solitude de l'enfant seul est cruelle
Mais aussi belle quand il ouvre les livres
Pour découvrir les mots qui l'appellent
A sortir de sa prison, de sa famille et de vivre.

Il se construit sa citadelle dorée aux rêves intimes
Au creux de ce pavillon d'un quartier résidentiel
Là se trouve sa musique et ses dessins et ses rimes
C'est là qu'il devient papillon et peut déployer ses ailes.

Dans sa race ou sa classe« on ne cause pas monsieur... »
Il s'est fait à cette loi, la lutte se trouve à l'intérieur
Dans son coeur qui ne veut pas finir comme ses aïeux
S'engage une vie tournée vers la lumière, pour l'instant, une lueur.

Il est aimé malgré tout de ses parents trop honnêtes
Pour ces mots et le silence des sentiments valse, tourbillonne
Prend sa place et rayonne, devient raison et prophète
Dans son ventre un magma magique qui s'étend et se donne

Aux passants dans la rue tant qu'il ne parlent pas
Aux filles-fées et leur regard d'éclairs qui savent
A la poésie de l'air qu'il écrit comme il reçoit
Ses amis personnages qu'il invente sans entraves.

Il y a des passages que je trouve un peu trop vus comme:

"C'est là qu'il devient papillon et peut déployer ses ailes."

Et je suis sure que tu aurais pu les remplacer par des images bien à toi si tu fouilles au fond du puits qui n'appartient qu'à l'auteur.

Mais ceci dit, ton poème me parle très fort.

Le silence qu'on nous apprend à être devient au fil du temps un handicape sévère qui nous enseveli.Je le connais que trop bien!

Merci à toi de ce partage

Sylvie

Oh un texte de Spandrell et nouveau en plus ! Depuis le temps que je l'attendais =D
Quelques passages que j'ai trouvé commun moi aussi, mais bon, quand la romance nous tient... On se laisse vite emporté ! Je suis ravie de t'avoir lu, j'ai aimé ton texte mal grès tout !
Au plaisir d'en avoir encore !

Le refoulement et la sublimation, tout ce qui anime les poètes, magistralement évoqués ici.

Au dela des mots, j'ai du mal à me défaire du fond de ton propos que je trouve réellement et sincèrement beau.

"Il écrit « je t'aime » et puis le raye
Interdit même sur cahier ce mot
N'est jamais arrivé à son oreille
Délaissé dans le noir de son cachot"

Touchant !

H.

Les blessures de l'enfance peuvent devenir des éclats de diamants. Preuve à l'appui.

Oui un texte écrit difficilement, et c'est vrai qu'il y a des clichés , j'avais le fil consucteur du truc mais les mots ne venaient pas comme je voulais, ça donne ça.
Merci d'être passés

Bonjour Sprandell

Des propos tenus avec un brin de naïveté, mais c'est peut-être elle qui suscite l'émotion.
Les propos tenus ici m'évoquent les difficulté et la solitude de chaque enfant, et au delà, de l'homme qu'il deviendra.
J'ai cependant relevé quelques maladresses de syntaxe, comme ici :

"La solitude de l'enfant seul est cruelle
Mais aussi belle quand il ouvre les livres
Pour découvrir les mots qui l'appellent
A sortir de sa prison, de sa famille et de vivre."

où je remplacerais bien le "et de de vivre" par "et à vivre". Un détail, mais ça a gêné ma comprenote.

Messaline

Comme Lalou je me suis attaché au fond parce que je peinais à m'accorder à la forme effectivement.
Et ce fond mérite qu'on s'y plonge.
Tu cherches, tu trouveras.

Nilo, apnéiste.